Le PCQ, tourné vers l’avenir

25 janvier 2023

C’est sous le signe de l’avenir du parti que le Parti conservateur du Québec (PCQ), autour de son chef Éric Duhaime, a tenu une réunion de planification stratégique à huis clos à Drummondville du 20 au 22 janvier.

M. Duhaime concède que « tout s’est fait à la hâte, que notre parti a poussé rapidement » et qu’il faut maintenant « apprendre de ces erreurs et mettre les bonnes personnes aux bonnes places ».Dans cette foulée, fort des performances de certains éléments forts du parti qui ont émergé lors de la dernière campagne électorale, le PCQ a placé ces militants au sein des postes-clés du parti, notamment la directrice exécutive, le président de la commission organisation, le président du parti et le président de la commission politique.

« C’est sûr que ça a brassé un peu », concède M. Duhaime. « C’est normal qu’après une élection, il y ait des gens qui soient déçus, ajoute-t-il. Mais on a fait des post mortem aux niveaux régional et national et on a analysé ça. […] Maintenant, c’est le temps de tourner la page et de regarder vers l’avenir. »

À l’occasion de la fin de semaine à Drummondville, le parti a également jeté son choix sur cinq thèmes sur lesquels il mettra l’accent jusqu’à son congrès national à l’automne, à savoir la réforme démocratique, les ressources naturelles, l’inflation, la santé et l’autonomie du Québec au sein du Canada.

Par ailleurs, l’invitation faite au chef du PCQ de participer aux rencontres de François avec les chefs de l’opposition, quoique le parti n’ai fait élire aucun député, a sans doute stimulé Éric Duhaime et ses proches collaborateurs à donner au PCQ le crédibilité dont il avait besoin pour offrir à la population l’image d’un parti politique qui a pris sa place sur l’échiquier politique du Québec.

vigile.quebec tribune libre 24 janvier 2023

La saga des bulletins

25 janvier 2023

La saga sur le mode d’évaluation des bulletins a repris de plus belle. Une saga qui a pour origine le début des années 2000 au moment où le ministère de l’Éducation a entrepris une vaste réforme, notamment sur l’évaluation des compétences qui dorénavant remplacera les bulletins chiffrés. Or, aujourd’hui, certains idéologues de l’évaluation des compétences reviennent à la charge en arguant le caractère discriminatoire de l’évaluation chiffrée par opposition à l’évaluation des compétences qui, elle, élude toute forme de compétition « malsaine » entre les élèves.

Toutefois, à mon sens, là où le bât blesse, c’est sur le caractère nébuleux de l’évaluation des compétences. En effet, comment peut-on attribuer à un élève une évaluation liée à une compétence? En vertu de quel critère tel élève a atteint tel objectif par rapport à un autre qui l’a plus ou mois atteint ou à un autre qui ne l’a pas atteint? Et, d’un autre côté, quelle information concrète le parent peut-il tirer de cette évaluation non-décodable?

De son côté, le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, faisant fi de l’opinion de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement et de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles pour qui les bulletins chiffrés sont injustes, s’est prononcé ouvertement en faveur des bulletins chiffrés.

Depuis plus de deux décennies, de fervents défenseurs d’un égalitarisme à tout crin souhaitent abolir toute forme d’évaluation chiffrée au profit d’une évaluation des compétences, un argumentaire qui ne tient pas la route et qui divague dans l’utopie illusoire.de l’égalité des chances pour chaque élève.


vigile.quebec tribune libre 24 janvier 2023
Le Soleil (version numérique) 26 janvier 2023

Ces Français qui se plaignent le ventre plein

23 janvier 2023

Plus d’un million de Français ont manifesté dans les rues contre le report de l’âge de la retraite de 62 ans à 64 ans en 2030 craignant d’être « usés » ou « cassés » à 64 ans, comme Nathalie Etchegaray, 48 ans, assistante maternelle à Orléans. « Ça fait 25 ans que je travaille, je n’avais encore jamais fait grève. Le déclencheur c’est de voir nos collègues plus âgées qui ont mal partout ». Et, de clamer cette autre manifestante de 52 ans « 64 ans, je trouve ça débile, à cet âge, on n’a plus les mêmes réflexes qu’à 20 ans ». Et un manifestant de brandir une pancarte sur laquelle était écrit le slogan : « Métro, boulot, caveau ».

Depuis Barcelone où il participait à un sommet franco-espagnol, le président Emmanuel Macron a assuré de la « détermination » de l’exécutif pour faire aboutir une réforme « juste et responsable ». De son côté, la première ministre Elisabeth Borne a salué les « bonnes conditions » dans lesquelles se sont déroulées les manifestations. « Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie. Continuons à débattre et à convaincre », a-t-elle affirmé.

Or, au Québec, l’âge de la retraite est de 65 ans avec possibilité de la devancer jusqu’à 60 ans moyennant des pénalités monétaires, et certaines rumeurs, dans les officines du pouvoir, parlent même de la retarder à 67 ans. Dans cette optique, je préfère ne pas m’imaginer comment réagiraient nos cousins gâtés s’ils devaient être soumis à un régime de retraite aussi « super-débile »!

vigile.quebec tribune libre 22 janvier 2023

Pour le maintien de la clause dérogatoire

23 janvier 2023

La disposition de dérogation, ou clause dérogatoire, permet aux gouvernements fédéral, provincial ou territorial de suspendre provisoirement des droits fondamentaux en contournant la Charte des droits et libertés de la personne.

Quoique son utilisation soit difficile et de ce fait plutôt rare, l’Ontario et le Québec y ont fait appel à deux reprises. Le premier ministre fédéral estime que le recours à cette clause est presque devenu banal, et a affirmé qu’il envisageait de porter la question en Cour suprême. «L’idée d’avoir une charte des droits et libertés, c’est pour nous protéger contre la tyrannie de la majorité», a renchéri Justin Trudeau.

«Je rappelle qu’aucun gouvernement du Québec n’a adhéré à la Constitution de 1982, qui ne reconnaît pas la nation québécoise. Les gouvernements du PQ, du Parti libéral et de la CAQ ont tous utilisé la clause dérogatoire, notamment pour protéger la langue française», a répliqué François Legault.

De son côté, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, estime que Trudeau «s’attaque à la démocratie» en voulant limiter l’utilisation de la clause dérogatoire ( ) Le Canada ne conçoit pas les droits collectifs et ne tolère pas que le Québec fasse des choix différents sur le plan social. Une seule manière de protéger notre capacité à faire des choix démocratiques: l’indépendance du Québec ».

Dans cette saga, il m’apparaît clair que Justin Trudeau prendra tous les moyens à sa disposition pour honorer l’instigateur de cette Charte, à savoir son illustre père. Il m’apparaît tout aussi clair que le premier ministre canadien va défendre bec et ongles la primauté des droits individuels sur les droits collectifs, tentant de la sorte de freiner les aspirations du Québec eu égard, notamment, à la défense de la langue française en territoire québécois.

vigile.quebec tribune libre 22 janvier 2023

La modération a bien meilleur goût, vous dites?

19 janvier 2023

Le fait de boire trois verres d’alcool par semaine présente déjà un risque «modéré» pour la santé, argue le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS). Selon le rapport du CCDUS, au-delà de deux verres standards, soit l’équivalent d’une bière de 341 ml avec 5 % d’alcool, le risque de blessures ou d’autres problèmes augmente pour la plupart des gens. Ainsi, boire entre trois et six verres par semaine augmente les risques de développer certains cancers, tel le cancer du sein ou du côlon.

Dans un communiqué, Educ’alcool endosse les révisions apportées par le CCDUS. « Il est, à notre avis, essentiel que les directives véhiculées soient perçues comme simples et acceptables par la population pour éviter qu’elles soient contreproductives en matière de prévention (…) Nous souhaitons que les directives soient claires, solidement appuyées, qu’elles comprennent des mesures collectives et individuelles et qu’elles fassent appel à l’intelligence des gens », déclare Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool.

En conclusion de son rapport, le CCDUS recommande de limiter la consommation d’alcool à deux verres par semaine pour les hommes et un verre par semaine pour les femmes. Un rationnement qui m’apparaît excessif, voire déraisonnable, et qui ne « fait pas appel à l’intelligence des gens » mais qui les infantilise à outrance.

Dans ce contexte, je suis d’avis que la Société des alcools du Québec (SAQ) devra modifier son slogan publicitaire, à savoir « La modération a bien meilleur goût » par « Un verre ou deux par semaine a bien meilleur goût »…Et tant pis pour la modération qui va devoir être reléguée aux oubliettes.

vigile.quebec tribune libre 18 janvier 2023
Le Soleil (version numérique) 23 janvier 2023

L’université est-elle malade?

19 janvier 2023

La nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, semble vouloir prendre le taureau par les cornes, notamment eu égard au respect de la liberté universitaire qui a suscité plusieurs controverses au cours des derniers mois. Sept mois après l’adoption de la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, Pascale Déry constate qu’elle tarde à être respectée par plusieurs établissements.

Dans cette foulée, la ministre a fait parvenir une lettre à tous les dirigeants des universités du Québec pour les appeler à corriger le tir.« Il faut voir comment on peut ajuster le tir pour s’assurer qu’il n’y a pas de dérive, de dérapage dans les campus universitaires », a lancé la ministre en entrevue.

À titre d’exemple patent de controverse, on peut citer l’annulation d’une conférence en janvier par un professeur britannique en droits de la personne à l’Université McGill . Des militants de la communauté LGBTQ+ ont déploré qu'il soit administrateur de l’organisme LGB Alliance, vu par plusieurs comme un groupe haineux et transphobe.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est dans l’application de critères fédéraux visant à faciliter la diversité et l’inclusion dans certains programmes de recherche. À cet effet, la ministre fait valoir que des critères de diversité et d’inclusion ne doivent « en aucun cas » entraîner « quelque forme que ce soit de discrimination ou d’injustice » Or, ces derniers mois, l’Université Laval a été critiquée pour avoir exclu les hommes blancs des candidats potentiels au poste de titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire du Canada-Québec. À mon avis, l’Université a toute la latitude pour mettre sur pied sa propre chaire de recherche sans discrimination, et accepter tout candidat respectant les critères d’acceptation pour s’inscrire à la recherche visée.

En ce qui me concerne, la ministre Déry est partie sur une bonne lancée. Son attitude transparente augure bien pour l’avenir. Reste à voir si elle pourra convaincre les dirigeants des universités du Québec à apporter les correctifs nécessaires pour redonner à l’université ses lettres de noblesse.

vigile.quebec tribune libre 18 janvier 2023
 

Christian Dubé, l’éteigneur de feux de broussaille

19 janvier 2023

En juin 2020, en pleine période pandémique, Danielle McCann est mutée au ministère de l’Enseignement supérieur et François Legault arrête son choix sur Christian Dubé pour la remplacer au ministère de la Santé et des Service sociaux.

Or, dès lors que l’essentiel de la pandémie est maintenant derrière nous, la situation cahoteuse chez le personnel infirmier dans les hôpitaux, et l’attribution d’un médecin de famille à chaque Québécoise et Québécois ont-elles été réglées à la satisfaction du personnel de la santé et des patients en attente d’un médecin de famille? Les délais eu égard aux milliers de patients en attente d’une chirurgie ont-ils diminué? Le temps d’attente dans les urgences a-t-il diminué?

Bref, nonobstant le fait que le ministre Dubé ait consenti beaucoup d’efforts pour pallier ces écueils, force est de constater qu’il a été réduit à éteindre des feux de broussaille sans vraiment maîtriser complètement l’incendie. À cet effet, l’exemple le plus récent concerne l’hôpital Maisonneuve-Rosemont où près d’une centaine d’infirmières et infirmières auxiliaires de l’urgence s’apprêtaient à quitter leur travail dû à un climat toxique n’eût été de la réaffectation de la cheffe d’unité au profit d’un conseiller externe mandaté pour rétablir un climat de travail plus sain.

D’autre part, le ministre a promis dernièrement une réforme en profondeur du système de santé au Québec. En attendant, les problèmes se multiplient et ne laissent entrevoir quelque éclaircie au bout du tunnel. Au contraire, le ministre donne toujours l’impression d’éteindre des feux de broussaille et les incendies continuent de faire rage autour de lui.

vigile.quebec tribune libre 18 janvier 2023

Bruno, l’explorateur

18 janvier 2023

En prenant la décision d’aller explorer les infrastructures eu égard à des réseaux structurants déjà en fonction au Danemark, en Suède et en Finlande, je suis d’avis que le maire Marchand fait preuve d’un pragmatisme fort pertinent compte tenu des sommes astronomiques qu’engendrera la construction du tramway à Québec.

Selon les dernières prévisions, le tramway devrait être en fonction pour 2028, ce qui laisse amplement le temps d’aller voir ailleurs. Conséquemment, quoique les oppositions clament que le projet est déjà « canné » et que le voyage du maire et de ses cinq accompagnateurs sera inutile, je demeure persuadé que les explorateurs ne reviendront pas « les mains vides ».

En ce qui a trait au budget de 36 000 $ pour les accompagnateurs en guise de dépenses pour leur périple, les membres des oppositions auraient avantage à s’informer du coût actuel, compte tenu de l’inflation galopante, d’un voyage en aller retour Québec-Copenhague.

En bref, sans dénigrer la qualité du boulot effectué par les membres du Bureau de projet du tramway qui sera amputé de certains membres lors du voyage, « Est-ce qu’on ne peut pas apprendre de villes qui l’ont déjà fait? », s’est interrogé à haute voix le maire lors d’un point de presse. «Est-ce qu’il y a quelqu’un à Québec qui est capable de dire, autrement que les oppositions, que les citoyens ne méritent pas d’être encore plus consultés et d’être mis dans le coup sur des aménagements? »

Un vieux proverbe asiatique dit que « Mieux vaut voir quelque chose une fois que d'en entendre parler mille fois. »… Qui sait, peut-être que les tramways des pays scandinaves ouvriront les yeux des explorateurs sur des éléments qui rapporteront des dividendes précieuses dans les goussets de la Ville!

Le Soleil (version numérique) 18 janvier 2023
vigile.quebec tribune libre 18 janvier 2023 

Le PQ prend du panache

16 janvier 2023

Depuis la dernière campagne électorale, force est de constater que le Parti québécois (PQ), sous la gouverne de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), a pris du panache, notamment en raison du style de campagne honnête et respectueux adopté par le jeune chef.

De plus, même si la nouvelle loi sur l’obligation de porter serment d’allégeance au roi Charles III a été adoptée en l’absence des trois députés péquistes, il n’en demeure pas moins que, n’eût été de la charge menée par PSPP tout au cours de la campagne contre ledit serment, ce projet de loi n’aurait jamais vu le jour à l’Assemblée nationale.

C’est sans compter son opposition récente à l’embauche de Sandro Grande comme entraîneur-chef de l’équipe de réserve du CF Montréal qui a provoqué une réaction en chaîne qui a amené l’équipe de soccer à retirer son offre d'emploi.

Enfin, lors du dernier sondage, le PQ s’est hissé au deuxième rang derrière la Coalition avenir Québec (CAQ) eu égard aux intentions de vote des Québécois, gravissant ainsi deux échelons comparativement aux résultats des sondages au dernier sprint de la campagne électorale.

Dès l’ouverture de la session parlementaire, PSPP entend remettre le focus sur le déclin du français, qui a besoin, selon lui, de bien plus que la loi 96 pour redresser la situation. De plus

il veut pousser le gouvernement à faire davantage en matière de changements climatiques en insistant sur le fait que la construction de barrages électriques n'est pas une mesure d'adaptation de notre économie à la réalité des changements climatiques.

En conséquence, à ceux qui croyaient que le PQ était à l’heure de l’agonie, je suis d’avis que vous allez devoir reconsidérer votre position sur l’avenir du parti de René Lévesque!

vigile.quebec tribune libre 15 janvier 2023

Culture à changer dans le sport

15 janvier 2023

Dans le cadre de l’émission 24/60 du 13 janvier diffusée sur RDI, j’ai énormément apprécié la rigueur et l’assurance de la ministre canadienne des Sports, Pascale St-Onge, eu égard aux arguments reliés aux questions d’Anne-Marie Dussault. Parmi les sujets abordés, j’en ai particulièrement retenu deux qui ont attiré mon attention.

En premier lieu, il était difficile, voire impossible, de ne pas aborder le scandale lié à Hockey Canada dans le viol collectif d’une jeune femme par un groupe de joueurs de Hockey junior Canada, laquelle agression barbare a été étouffée par les dirigeants de Hockey Canada qui ont puisé dans une caisse secrète prévue à des fins similaires pour acheter le silence de la présumée victime. Dans toute saga, nous assistons à une culture de l’omerta à laquelle la ministre a l’intention de s’attaquer, son offensive ayant déjà contribué à forcer la démission complète du C.A. de Hockey Canada.

Deuxième élément, tout aussi prioritaire que le premier, les critères des entraînements des athlètes axés sur l’obtention de médailles à des jeux nationaux, internationaux ou olympiques. À ce sujet, la ministre St-Onge est formelle. La santé des athlètes et le plaisir de participer aux compétitions doivent faire partie des priorités, ce qui exclut bien sûr toute consommation de drogues ou de substances héroïnomanes avant ou pendant les entraînements et, pis encore, lors des compétitions.

Un dernier sujet, qui n’a pas été abordé lors de l’entrevue, à trait à ce qu’il est convenu d’appeler dans le langage du sport amateur les « gérants d’estrades. À ce sujet, je suis d’avis que les responsables des lignes sportives mineures, notamment au hockey, dressent une liste de directives à suivre de la part des spectateurs qui serait affichées à un endroit bien visible, et que ceux qui y dérogeront seront expulsés sur le champ. En bref, une mesure coercitive qui devrait permettre aux jeunes de s’amuser tout en jouant sans toujours être assaillis par les cris tonitruants de quelques gérants d’estrade en manque d’estime de soi.

quebechebdo 15 janvier 2023
vigile.quebec tribune libre "Le sport, une culture à changer" 15 janvier 2023