13 décembre 2022
En théorie, après six années de primaire et cinq années de secondaire pendant lesquelles les élèves ont été soumis à moultes évaluations en français, on s’attendrait à ce qu’ils maîtrisent tout au moins raisonnablement la qualité de leur français écrit lorsqu’ils arrivent au cégep.
Or, selon l’Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial réalisée auprès de 30 000 cégépiens en 2021 dans le cadre du chantier sur la réussite, la qualité du français écrit, lors de leur première année, est pitoyable. Plusieurs étudiants font jusqu’à 40 fautes dans un texte de 200 mots, ce qui représente une faute tous les cinq mots. Et, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que ces fautes relèvent pour la plupart des notions contenues dans le programme du primaire, comme oublier des «s» au pluriel ou même accorder des verbes à l’infinitif en leur ajoutant des «s».
Mais, d’où provient le problème dans un contexte où, pourtant, les étudiants ont accès à des dictionnaires et des grammaires pour corriger leur texte? À mon avis, l’origine du problème remonte au secondaire, à savoir que les élèves ont pris l’habitude de rédiger des textes à l’écran avec l’aide d’un dictionnaire en ligne et d’un logiciel de correction, tel Antidote. En termes clairs, les étudiants rencontrent un mur lorsqu’ils sont confrontés à un dictionnaire papier et à une grammaire, des manuels avec lesquels ils n’ont jamais travaillé.
En conséquence, les outils de consultation au secondaire devraient s’arrimer avec ceux du cégep, à défaut de quoi le français écrit continuera d’être perçu comme de la bouillabaisse par les nouveaux cégépiens.
vigile.quebec tribune libre 13 décembre 2022
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11 décembre 2022
Déclaré lauréat 2022 du grand Prix de la langue française, accompagné d’une bourse de près de 14 300 $ (10 000 €) qui y est associée, l’auteur québécois Victor-Lévy Beaulieu (VLB), s’est vu retirer cet honneur par l’Académie française et l’Académie Goncourt parce qu’il n’était pas en mesure de se rendre à Brive, en France, le 4 novembre dernier, luttant contre le syndrome post-poliomyélite. Victor-Lévy Beaulieu serait devenu le premier Québécois à remporter ce prix, lui qui a reçu de nombreuses distinctions tout au cours de sa longue et fructueuse carrière.
Or, l’auteur déplore le fait que personne n’a osé lever le petit doigt au gouvernement du Québec pour le défendre auprès de l’Académie française et de l’Académie Goncourt. « Ce qui m’étonne un peu de la part du gouvernement jusqu’à présent, au moment où M. Legault parle beaucoup de la situation du français au Québec et de ce qu’il faudrait faire, c’est que du côté du ministère de la Culture, il n’y a pas eu un mot de dit là-dessus », a réagi VLB.
Toutefois, même quoique ce soit le silence radio du côté du gouvernement, les 11 000 habitants de la petite municipalité de Notre-Dame-des-Neiges où réside l’auteur interpellent les académies pour qu’elles reviennent sur leur décision et qu’elles accordent la reconnaissance et la bourse à Victor-Lévy Beaulieu.
Enfin, je serais d’avis que le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, se rende en personne en France pour recevoir le grand Prix de la langue française et la bourse qui y est rattachée au nom de Victor-Lévy Beaulieu…Sinon, que le gouvernement du Québec souligne cet événement par une cérémonie spéciale au cours de laquelle le premier ministre remettrait à M. Beaulieu la bourse à laquelle il a droit… Que justice soit rendue!
vigile.quebec tribune libre 11 décembre 2022
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9 décembre 2022
Décidément, le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec et ministre responsable du Développement économique régional, Pierre Fitzgibbon, semble prendre plaisir à occuper l’agenda de la commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale, Ariane Mignolet, qui s’apprête à ouvrir une sixième enquête sur une partie de chasse du ministre. L’opposition soulève une « apparence de conflit d’intérêt » eu égard à une partie de chasse au faisan sur l’île privée d’un groupe de riches hommes d’affaires bénéficiant de subventions publiques.
Une chose est sûre, Pierre Fitzgibbon est peut-être sorti du monde des affaires mais le monde affaires n’est pas sorti de son mode vie. J’en ai pour preuve que M. Fitzgibbon semble oublier qu’il existe en politique un principe inaliénable appelé l’éthique. Et, il appert, compte tenu de cinq plaintes antérieures dirigées à la commissaire à l’éthique, qu’il n’a pas du tout l’intention de se ranger derrière ce principe d’éthique.
De deux choses l’une, ou Pierre Fitzgiggon abandonne la politique et retourne dans le monde des affaires, ou il se range et applique les règles d’éthique de l’Assemblée nationale…La farce a assez duré!
vigile.quebec tribune libre 9 décembre 2022
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9 décembre 2022
En remportant le prix Northern Star, remis à l’athlète de l’année au Canada, la hockeyeuse originaire de la Beauce, Marie-Philip Poulin, est devenue la première québécoise issue du hockey à remporter un tel honneur, après Maurice Richard, Guy Lafleur et Mario Lemieux.
Si j’avais un mot qui décrirait la beauceronne, ce serait le mot « talent ». Marie-Philip a le don de se placer au bon moment au bon endroit pour profiter d’une échappée et réussir à déjouer habilement la gardienne adverse. En plus, ses passes à ses coéquipières sont toujours précises. Dans les coins de patinoire, elle est d’une habilité extraordinaire pour sortir la rondelle et la passer devant le filet à une équipière.
Celle qui porte le « C » sur son chandail est une rassembleuse hors pair, autant dans la défaite que dans la victoire. Son leadership se fait sentir autant sur le banc que sur la patinoire et dans la chambre des joueuses. Pour Marie-Philip, l’esprit d’équipe représente le filon qui conduit à la victoire.
Chapeau à toi, Marie-Philip, pour ta détermination constante. Tu mérites amplement cet honneur et je suis convaincu qu’il contribuera à créer davantage d’engouement pour le développement du hockey féminin et à donner enfin naissance à une ligue de hockey féminine au Canada.
Le Devoir 9 décembre 2022
vigile.quebec tribune libre 9 décembre 2022
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7 décembre 2022
Que l’amateur de chasse Carey Price prenne la défense des chasseurs eu égard au projet de loi C-21 sur l’abolition des armes d’assaut est une chose. Mais qu’il apporte son support à la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu qui utilise le code promo « Poly » pour offrir des rabais à ses clients, et ce en pleine période de commémoration du 33ième anniversaire de la tuerai de Polytechnique dont il a avoué connaître l’existence, en est une autre.
Ceci étant dit, je ne crois pas que le #31 de la sainte flanelle ait pris vraiment conscience de toutes les conséquences du geste qu’il posait en s’associant à la controversée Coalition canadienne pour les droits des armes à feu. Je suis plutôt porté à penser qu’il a été motivé par son amour pour la chasse et, qu’en ce sens, il a cru bien faire en s’opposant au projet loi C-21 du gouvernement fédéral sans en connaître les derniers amendements qui seront sans doute proposés avant le vote sur le projet de loi.
Si on ajoute à cette saga le manque de jugement patent dont il a fait preuve, je suis d’avis que la « belle naïveté » de Carey Price risque de jeter un peu d’ombre sur la popularité du gardien de but étoile du CH… quoique ses excuses sincères devrait contribuer à redorer son blason de gentleman honnête et reléguer cet impair dans le passé assez rapidement.
vigile.quebec tribune libre 7 décembre 2022
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7 décembre 2022
Le nouveau ministre responsable de la langue française, Jean-François Roberge, devant la baisse croissante de l’utilisation du français au Québec, particulièrement dans la grande région de Montréal, appelle à un réveil national.
Dans un premier temps, les nouvelles générations post-référendaires de 1995 vivent complètement dans un autre monde, là où la notion même de souveraineté n’est qu’un nuage dans le ciel politique du Québec.
Quant à ceux qui ont vécu la révolution tranquille des années ‘60 et le référendum de 1980, ils ont été sonnés par la défaite de 1995, d’autant plus que depuis lors, la souveraineté a été soigneusement rangée dans le placard.
Et, c’est dans un tel contexte que le peuple du Québec va retrouver comme par magie la flamme souverainiste et porter le flambeau de la protection de la langue française au Québec? En termes clairs, le réveil national prôné par Jean-François Roberge tient carrément de l’utopie.
Je regrette, M. Roberge, mais vous n’avez pas tiré la bonne carte. En tant que ministre responsable de la langue française, il vous appartient, comme répondant de l’État québécois au chapitre de la langue, de prendre le leadership, et de mobiliser les Québécois à la cause du français. C’est votre responsabilité. Alors, sortez votre clairon et lancez un véritable appel au réveil national!
vigile.quebec tribbune libre 7 décembre 2022
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3 décembre 2022
La liste du recours collectif contre le Diocèse de Québec qui recueille les témoignages de victimes présumées d’agressions sexuelles ne cesse de s’allonger. À cet effet, deux hauts dirigeants de l’Église viennent de s’ajouter à la liste, à savoir Monseigneur Clément Fecteau, ancien évêque auxiliaire de Québec et évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ainsi que Monseigneur Jean-Pierre Blais, ancien évêque auxiliaire de Québec et actuel évêque de Baie-Comeau, sans oublier le cardinal Marc Ouellet, dans la tourmente d’août dernier, et l’ancien évêque auxiliaire Jean-Paul Labrie. Les faits dénoncés dans le recours collectif visant une centaine de prêtres du Diocèse de Québec remontent à aussi loin que 1942, alors que les plus récents seraient survenus en 2018.
Du côté des victimes présumées, on en dénombre maintenant 134 qui ont accepté de s’ouvrir sur leur douloureux passé et les nombreuses séquelles psychologiques auxquelles elles sont encore aujourd’hui confrontées. Chaque victime réclame une somme pouvant aller jusqu’à 600 000$ pour les préjudices et les traumatismes qu’ils ont vécus et qu’ils vivent encore aujourd’hui à la suite des agressions sexuelles alléguées.
Depuis quelques années, de nombreux membres du clergé de l’Église catholique sont impliqués dans des allégations d’agressions sexuelles envers des jeunes qui se sont déroulées pour la plupart il y a quelques décennies. Aujourd’hui, ces jeunes sont devenus adultes et n’hésitent plus à dénoncer leurs agresseurs pour le plus grand bien d’une justice à laquelle ils ont pleinement droit. Que justice soit rendue!
vigile.quebec tribune libre 3 décembre 2022
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3 décembre 2022
N’eût été de la ténacité et de l’opiniâtreté démontrées par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), tout au long de la saga portant sur le serment d’allégeance au roi Charles III, tout porte à croire que cette tradition vétuste et caduque serait demeurée obligatoire lors de la cérémonie d’assermentation des députés de l’Assemblée nationale du Québec. Or, tout indique que le serment d’allégeance au roi deviendra facultatif au cours des prochains jours.
À mon sens, PSPP incarne le politicien honnête qui ne déroge pas de ses convictions profondes. Très peu connu des Québécois au début de la dernière campagne électorale, il a su gagner petit à petit ses gallons pour finalement terminer la course avec quelque 14% du suffrage populaire.
En s’engageant dans la voie de l’abolition du serment d’allégeance au roi en pleine campagne électorale, et en déclarant qu’il ne prêterait pas serment d’allégeance à Charles III, PSPP a mis la table pour un débat parlementaire dans la maison du peuple. Une ombre au tableau toutefois, quoique les Québécois soient majoritairement en faveur de l’abolition du serment d’allégeance au roi, aucune manifestation de mobilisation en faveur du blocus de PSPP n’a eu lieu. Dommage!
Quoi qu’il en soit, je lève mon chapeau à PSPP et à ses deux fidèles compères, les députés Pascal Bérubé et Joël Arseneau, pour leur détermination à défendre leurs convictions et, peut-être, à avoir ouvert la voie à « faire de la politique autrement », à savoir en usant d’authenticité et de respect envers les institutions parlementaires.
vigile.qquebec tribune libre 3 décembre 2022
Le Soleil (version numérique) 5 décembre 2022
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2 décembre 2022
Le verdict est tombé, les trois députés péquistes se sont vus refuser l’entrée du Salon bleu faute d’avoir refusé de prêter serment au monarque britannique, Charles III. Ainsi en a décidé la nouvelle présidente de la Chambre, Nathalie Roy, appuyant par le fait même la position de son prédécesseur, François Paradis.
En statuant de la sorte, Nathalie Roy a décidé de fermer la porte du salon du peuple à quelque 14% des électeurs québécois qui avaient voté pour le Parti québécois lors du scrutin du 3 octobre dernier.
Du côté du premier ministre, il s’est montré intransigeant envers la demande des trois députés péquistes démocratiquement élus en alléguant que «la priorité actuellement, c’est de travailler à aider les Québécois à faire face à l’inflation. Si les députés du Parti québécois ont d’autres priorités, c’est leur choix».
Quoi qu’il en soit, les députés péquistes auront manifesté jusqu’à la limite leurs convictions en prêtant serment au peuple du Québec, et c’est tout à leur honneur. Enfin, je retiendrai de cette saga que la politique a ses raisons que la raison ne connaît pas.
vigile.quebec tribune libre 1er décembre 2022
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2 décembre 2022
Le déclin du français au Québec, particulièrement dans la grande région métropolitaine de Montréal où seulement 48% de la population utilise le français comme langue d’usage, ne cesse de prendre de l’ampleur.
Devant cette situation pour le moins inquiétante, le premier ministre François Legaullt, lors de son discours inaugural de la session parlementaire, a déclaré que la protection du français au Québec figurait dans ses premières priorités en tant qu’enjeu « existentiel ». Toutefois, nonobstant l’immigration qu’il veut limiter à des immigrants francophones ou francotropes, aucun autre moyen concret n’a été mentionné.
De son côté, le ministre responsable de la langue française, Jean-François Roberge, lors de son passage à l’émission 24/60 diffusé sur RDI le 30 novembre, a lancé un vibrant appel à la solidarité des Québécoises et des Québécois pour participer à l’effort de protection du français. Et absolument rien sur le renforcement de la loi 96, telle l’obligation de fréquentation du cégep français pour tous les étudiants francophones.
Devant de tels propos pour le moins timides et frisant la langue de bois, je ne peux que constater que le gouvernement Legault ne fait que perpétuer son slogan de la dernière campagne électorale. En termes clairs, concernant le dossier de la langue française, la « continuité » va prévaloir au cours de son second mandat, à savoir une approche laxiste eu égard au déclin du français.
vigile.quebec tribune libre 1er décembre 2022
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