Immigration: Legault marche sur des oeufs

27 septembre 2022

Il fut un temps pas si lointain, au printemps dernier plus précisément,où François Legault clamait que le Québec risquait de devenir «une Louisiane» si Ottawa ne lui cédait pas les pleins pouvoirs en immigration. C’est dire jusqu’où ses intentions étaient bien ancrées.

Or, depuis le début de la campagne électorale, son discours hostile contre le fédéral s’est métamorphosé en une demande mielleuse, voire enrobée de supplication. Les nouveaux arrivants, plaide Legault, doivent parler français « le plus possible » et « idéalement » soient choisis par le gouvernement du Québec.

Avouez qu’on est loin des pleins pouvoirs en immigration. Mais que s’est-il donc passé pour que le premier ministre change aussi drastiquement son discours? Comment se fait-il qu’aux yeux de François Legault, le rapatriement des pouvoirs en immigration n’est plus un impératif? Je suppose qu’un des éléments de ces réponses réside dans l’amalgame que Legault a fait en associant l’immigration au phénomène de la violence, déclaration qui a été suivi d’une kyrielle de critiques, notamment de la part d’immigrants déjà installés au Québec.

En bref, François Legault marche sur des œufs, et c’est malheureux! Malheureux parce qu’il vient de s’aliéner tout pouvoir de négociation avec Ottawa en adoptant cette attitude aplaventriste qui ne fera que conforter la stratégie centralisatrice de Justin Trudeau en matière d’immigration.


vigile.quebec tribune libre 27 septembre 2022

Et si on parlait de la vie…

26 septembre 2022

Par les temps qui courent, la campagne électorale occupe toute la scène médiatique, et cela est tout à fait normal. Par ailleurs, pour vous changer les idées, j’ai pensé vous proposer cette petite réflexion sur le cycle de la vie.

L’autre jour, j’étais assis sur un banc dans un parc, histoire de donner un répit à mes pauvres jambes. À une dizaine de mètres de moi, un vieillard, qui passait par là, se mit à s’amuser avec un ballon en compagnie d’un enfant. Ils semblaient communiquer entre eux sans se dire un mot. La communication non-verbale était palpable.

J’ai alors pensé que le cycle de la vie se referme merveilleusement devant cette scène émouvante. Le grand âge qui les séparait s’était évaporé sous l’effet d’un simple ballon qui les connectait au plus profond de leur être. On dit souvent que les personnes âgées « retombent en enfance ». Eh bien, je peux vous confirmer que cela est tout à fait vrai.

Après une quinzaine de minutes, le vieillard s’est assis sur un banc, probablement fatigué. L’enfant l’a rejoint. Eh bien, croyez-le ou non, les deux compères ont entrepris la conversation. Ne me demandez pas ce qu’ils se sont dit, j’étais trop éloigné d’eux pour les entendre.

Toutefois, une chose est certaine pour moi. En quelques minutes, le vieillard et l’enfant sont devenus deux amis simplement en partageant leur plaisir ensemble. Quelle belle leçon de vie, n’est-ce pas?

vigile.quebec tribune libre 25 septembre 2022

Voter pour le parti ou pour l’homme?

26 septembre 2022

Tous les analystes s’entendent sur le fait que le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a livré de très bonnes performances lors des deux débats télévisés. Or, le PQ ne disposait que de 7 députés à la dissolution de la Chambre dont 3 qui ne se sont pas portés candidats à l’élection de 2022. En conséquence, la très grande majorité de candidats du PQ dans cette campagne électorale sont pour la plupart peu connus des électeurs.

Dans ces conditions, une question se pose : qu’arrive-t-il si, dans le comté que vous habitez, vous avez une préférence pour le programme du PQ mais que, par ailleurs, le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) est un ministre sortant que vous appréciez?

En somme, vous votez pour le parti ou pour l’homme? À mon avis, c’est une question de choix personnel. Dans les sondages, la CAQ est nettement en avance sur les autres partis, et le PQ se maintient à la fin du peloton qui aspire à devenir le parti officiel de l’Opposition. En bref, vos chances de faire élire le candidat du PQ sont relativement minces.

Conséquemment, une autre question se pose : vos convictions pour le programme du PQ sont-elles assez fortes pour voter quand même pour le candidat péquiste même si vous avez de bonnes chances de « perdre vos élections »? La réponse vous appartient…

Note : Le genre masculin est utilisé pour éviter d’alourdir le texte.

vigile.quebec tribune libre 25 septembre 2022

Troisième lien quand tu nous tiens!

23 septembre 2022

La saga du troisième lien entre Québec et Lévis n’en finit plus de rebondir, si bien qu’elle prend des proportions inimaginables. À preuve, la dernière déclaration du premier ministre François Legault à l’effet que, peu importe les résultats des études de faisabilité et de pertinence, le troisième lien demeure une décision politique et il sera bel et bien construit tel que promis par la CAQ.

D’un autre côté, le premier ministre clame à qui veut l’entendre qu’il attend les résultats des études pour les faire connaître au grand public. En termes clairs, les citoyens pourraient être placés devant des résultats qui ne recommandent pas le tunnel comme troisième lien d’une part, et assister à la mise en chantier d’un tel tunnel d’autre part.

Pendant ce temps, sur la rive nord, le maire Bruno Marchand n’a pas l’intention de donner son appui au projet si les études s’avèrent négatives, tandis que de l’autre côté du fleuve, son vis-à-vis Gilles Lehouillier tient mordicus au troisième lien.

Lors de l’annonce du Réseau express de la Capitale, le 17 mai dernier, le premier ministre François Legault a indiqué que la construction du troisième lien devrait coûter entre 6 et 7 milliards, signe que l’ampleur de la facture a refroidi les ardeurs des partisans du troisième lien, même dans la région de Québec, les appuis envers sa réalisation, qui dépassaient 80 % avant les dernières élections, ont dégringolé à 47 % en juin de cette année.

Dans tout ce brouhaha, je suis d’avis que les études des experts doivent faire foi de la situation réelle eu égard au troisième lien. Quant à François Legault, il devra retourner sur sa planche à dessin si les experts remettent en doute la pertinence du tunnel à défaut de quoi il n’aura d’autre choix que de tenir un référendum auprès des citoyens de Québec et Lévis sur la construction ou non d’un tunnel Québec-Lévis.

vigile.quebec tribune libre 23 septembre 2022

La Boussole électorale garde le cap

23 septembre 2022

Du 28 août au 19 septembre, 147 767 utilisateurs de la Boussole électorale ont été invités à évaluer la compétence des chefs des cinq partis politiques en donnant une note sur 10 à chacun d'eux.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) et le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) sont perçus comme étant les leaders les plus compétents et les plus dignes de confiance depuis le début de la campagne au Québec, récoltant respectivement 5,6 et 5,3, et suivi,Dans l’ordre, du chef du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon, de la cheffe du Parti libéral (PLQ) Dominique Anglade et du chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) Éric Duhaime.

Les résultats sont sensiblement les mêmes, quoiqu'un peu plus serrés, lorsque l'on demande aux utilisateurs de la Boussole électorale d'évaluer le niveau de confiance qu'ils accordent à chacun des chefs. Le co-porte-parole de QS arrive toutefois ex-aequo avec le chef de la CAQ, tous deux récolant une note de 4,9 sur 10. Le chef péquiste les suit de près, avec un score de 4,4. La cheffe libérale puis Éric Duhaime ferment la marche.

Premier constat, aucun des chefs n’atteint la note de passage, à savoir 6/10, un constat qui dénote sans contredit qu’aucun d’eux n’a su s’attirer une popularité remarquable auprès des électeurs ni atteindre un niveau de confiance important.

Deuxième constat, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP),a réussi à tirer son épingle du jeu lors du premier débat grâce à son ton positif et posé. Il doit garder la même stratégie dans le second débat. On ne change pas une formule gagnante!

vigile.quebec tribune libre 23 septembre 2022 

Où sont passés Robert Barberis-Gervais et Pierre Cloutier?

23 septembre 2022

Il fut un temps pas si lointain où deux de nos valeureux « soldats », Robert Barberis-Gervais et Pierre Cloutier, nous avaient habitués à des débats épiques et mémorables sur la tribune libre de Vigile. Or, le dernier article de Robert Barberis-Gervais date du 31 juillet 2020, celui de Pierre Cloutier, du 23 novembre 2020.

En écrivant ce billet, mon intention n’est pas de vous tordre les bras pour que vous repreniez la plume mais plutôt de vous signifier que vos bonnes vieilles prises de bec me manquent d’autant plus qu’il était fréquent que vos billets atteignaient de très nombreux visiteurs.

En tout respect pour votre liberté de choix, je me permets quand même de vous lancer une invitation à écrire, à l’occasion, un billet « savoureux » comme vous seuls êtes capables de le faire.

Dans l’espoir de vous relire un jour,  vigile.quebec tribune libre 22 septembre 2022

Dernier article de Robert Barberis-Gervais sur Vigile

https://vigile.quebec/articles/je-denonce-l-ideologie-dominante-des-feministes-radicales-post-moi-aussi-qui

Dernier article de Pierre Cloutier sur Vigile

https://vigile.quebec/articles/a-l-approche-du-20e-anniversaire-de-l-affaire-michaud-plan-d-action

vigile.quebec tribune libre 22 septembre 2022

 

Guéguerre entre la CAQ et QS

20 septembre 2022

Plus la campagne électorale avance, plus elle donne l’impression que le débat se polarise entre la CAQ et QS. C’est du moins ce qui ressort des points de presse des derniers jours de François Legault et Gabriel Nadeau-Dubois (GND). À titre d’exemples, le chef de la CAQ reproche à GND de s’imaginer que « l’argent pousse dans les arbres » tandis le chef de QS dépeint François Legault « comme un politicien qui a une vision datant des années 1990 ».

Une guéguerre qui a eu l’heur de faire réagir les chefs des trois autres partis qui ont décidé de « lever la main » pour manifester leur présence. Aux yeux d’Éric Duhaime, « il est temps que Gabriel Nadeau Dubois sorte de Montréal et voie ce qui se passe ailleurs au Québec ». En ce qui a trait au chef du PQ, il reproche à Gabriel Nadeau-Dubois de « sombrer dans les attaques personnelles » ajoutant qu’il faut « respecter le droit des gens de voter selon l’approche, le style ». Enfin, de son côté, la cheffe du Parti libéral du Québec argue que M. Legault identifie Gabriel Nadeau Dubois comme son adversaire principal parce qu’il considère qu’il est un rival plus facile à affronter.

Et oui, on en est là à deux semaines du vote. Une bataille de coqs sur la place publique qui démontre à quel point la politique se transforme de plus en plus en une joute électoraliste à la fin de laquelle le ou la gagnante sera sans doute celui ou celle qui aura frappé le plus fort sur ses adversaires.

En attendant, la population est avide de propositions concrètes, notamment sur le coût de la vie élevé lié à l’inflation, la crise du logement, la pénurie de main d’oeuvre en santé et en éducation, les changements climatiques, etc. En espérant que le second débat sortira de la cacophonie et rehaussera les échanges au niveau du respect des adversaires. En termes clairs, que la bataille de coqs se transforme en débat civilisé.

vigile.quebec tribune libre 20 septembre 2022

Performance de Legault au Face-à-Face

19 septembre 2022

Après quelques jours de recul, j’aimerais apporter ma petite contribution eu égard au Face-à-Face diffusé sur TVA, notamment sur la performance de François Legault qui, soit dit en passant, semblait trouver bien lourd l’exercice auquel il devait se prêter.

J’entends par là le visage bougon de « pitbull » qu’il affichait lorsqu’il écoutait les questions des autres chefs comme s’il avait l’intention de les attaquer continuellement. Je veux bien croire qu’il a subi un barrage de questions de la part de ses adversaires (ce qui est tout à fait normal en tant que premier ministre sortant) mais il aurait pu, en tout respect, se passer du ton acrimonieux, voire méprisant, envers les chefs de partis.

Quant au fond des questions, il est plutôt demeuré vague et même parfois contradictoire, notamment sur les études sur le troisième lien entre Québec et Lévis, à tel point que le lendemain du débat, il crachait le morceau en point de presse en avouant qu’il n’y avait pas encore d’étude sur le troisième lien alors que, quelques jours auparavant, il avait argué que, compte tenu des nombreux travailleurs qui sont en télétravail maintenant, les experts devaient adapter leurs études en fonction de cette nouvelle réalité.

En termes clairs, François Legault devra retrouver son calme, son sourire et sa cohésion à défaut de quoi il risque d’en subir les conséquences lors du prochain sondage, une deuxième baisse consécutive substantielle de la CAQ dans l’opinion des Québécois pouvant changer complètement la donne eu égard à la répartition des résultats dans l’ensemble des partis.

vigile.quebec tribune libre 18 septembre 2022

Lucien Bouchard est-il souverainiste?

19 septembre 2022

Dans un article publié dans Le Quotidien du 2 avril 2013 sous le titre « Lucien Bouchard n'a jamais été souverainiste », l’auteur reprend les paroles tirées des Mémoires de l’ex-ministre péquiste Jean Garon qui « estime que Lucien Bouchard n'a jamais été souverainiste » mais plutôt « un nationaliste profondément conservateur, ancré dans le passé religieux du Québec, et jamais un souverainiste social-démocrate. »

En juin 2022, lors du dévoilement de la statue du premier ministre Jacques Parizeau derrière l'Assemblée nationale. Lucien Bouchard, en mêlée de presse, a reconnu que « l'ancien parti qu'il a dirigé, le Parti québécois, était dans une posture difficile à quelques mois des élections. Le PQ est à la traîne, selon ce que suggèrent les sondages.C'est clair que ça ne va pas bien au PQ » en ajoutant que « les partis sont des véhicules qui peuvent être remplacés, qui durent le temps que ça rend service. » Enfin, aux yeux de Lucien Bouchard, la souveraineté demeure pour lui une nécessité qui doit peut-être pour le moment être revue pour la transformer en d'autres projets, selon ses propres mots. Plutôt démobilisant comme argumentaire, n’est-ce pas ?

En ce qui me concerne, sa stratégie sur les « conditions gagnantes » lorsqu’il était premier ministre du Québec, une stratégie héritée en droite ligne de l’« étapisme » de Claude Morin qui nous a conduits à la question alambiquée du référendum de 1980, m’a toujours fait triturer les méninges à tel point que je me suis souvent demandé si, dans la tête de Lucien Bouchard, les conditions gagnantes ne s’érigeaient pas comme un mur (ce qui faisait son affaire) devant la faisabilité de la souveraineté du Québec

De toute évidence, Lucien Bouchard n’accorde pas la priorité à la souveraineté qui « doit peut-être pour le moment être revue pour la transformer en d'autres projets, selon ses propres mots. » Mais à quels projets fait allusion l’ex-chef du PQ ? Je serais très curieux de l’entendre à ce sujet au lieu de lancer un ballon d’essai.


vigile.quebec tribune libre 18 septembre 2022

Et le gagnant est…

17 septembre 2022

Comme il fallait s’y attendre, le Face-à-Face diffusé sur les ondes de TVA a donné lieu à des attaques groupées contre le premier ministre sortant François Legault. Or, selon la tradition, il est de mise de déterminer un gagnant à la sortie du débat des chefs.

D’entrée de jeu, la cacophonie à laquelle on a eu droit tout au cours du débat a laissé peu de place aux véritables échanges d’idées si bien qu’il devient difficile de déterminer un candidat qui est vraiment sorti des rangs.

Toutefois, il en est un qui a pu, à travers le charabia, se distinguer par son calme et son ton plus civilisé de telle sorte qu’il a pu « livrer la marchandise ». Je veux parler ici du chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) dont la clarté du message contrastait avec le climat cacophonique engendré par les autres participants qui, pour la plupart, ne pouvaient terminer leur argumentaire, interrompus par le modérateur qui n’avait d’autre choix que de les interrompre.

Par moments, « les couteaux volaient bas » mais toujours PSPP est demeuré respectueux de ses adversaires et resté fidèle à sa plateforme électorale. Pour toutes ces raisons, je le proclame gagnant de ce Face-à-Face aux allures d’un champ de bataille complètement désordonné.

vigile.quebec tribune libre 16 septembre 2022