Des omelettes dispendieuses

3 novembre 2022

Plus ça change, plus c’est pareil, il semble que le poste de gouverneur général du Canada soit étroitement lié à des dépenses excessives. On n’a qu’à penser aux fastes repas officiels sous Michaëlle Jean et aux dépenses faramineuses engagées par Julie Payette dans la rénovation de Rideau Hall.

Or, voilà que la dernière en liste, Mary Simon, a hérité de cette propension à dilapider les dizaines de milliers de dollars des contribuables canadiens dans des repas somptueux à bord de l’avion. À cet effet, la Fédération canadienne des contribuables (FCC) a dénoncé la visite controversée de la gouverneure générale au Moyen-Orient en mars dernier qui a coûté la somme astronomique de 1,3 million $ au Trésor public.

De cette somme, l’Aviation royale canadienne a dû dilapider plus de 80 000 $ pour servir huit repas à bord de l’avion qui a transporté la gouverneure générale et sa délégation, soit plus de 333 $ par repas. Et pourtant, la sous-secrétaire de la gouverneure générale a tenté de convaincre le comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires que les dignitaires ont mangé des repas on ne peut plus simples à bord, comme des omelettes.

Je veux bien croire que l’inflation a envahi le marcher de l’alimentation, mais pas au point que des omelettes peuvent atteindre la jolie somme de 333 $…Décidément, notre représentante du roi d’Angleterre au Canada n’a rien à envier à ses récents prédécesseurs eu égard aux privilèges démesurés qu’elle s’octroie sans coup férir!

vigile.quebec tribune libre 2 novembre 2022

Pas de retour au caucus pour Marie-Claude Nichols

1 novembre 2022

De toute évidence, le volte-face de Dominique Anglade dans l’affaire Marie-Claude Nichols n’aura contribué en rien à faire revenir la députée de Vaudreuil au sein du caucus du PLQ. À cet effet, on se souviendra que, après avoir refusé les dossiers liés au transport au sein du nouveau cabinet fantôme de Mme Anglade, Mme Nichols avait été expulsée des rangs libéraux.

Dans cette affaire, j’ai la conviction que Dominique Anglade a été un peu trop rapide « sur la gâchette », et que le tact de la cheffe libérale « en a pris pour son rhume ». Une approche d’ouverture de la part de Mme Anglade envers la députée de Vaudreuil, qui, soit dit en passant, entreprend un troisième mandat, aurait sûrement facilité leur rapprochement et contribué à trouver une voie de passage dans la résolution de ce conflit.

Reste à voir quelle sera la réaction du président du caucus, Enrico Ciccone, à la décision de Marie-Claude Nichols de siéger dorénavant comme députée indépendante, alors que, le jour même de l’éviction de la députée de Vaudreuil, il avait affirmé qu’un membre de l’équipe libérale doit accepter de participer aux travaux parlementaires, « et non exiger un poste en particulier ».

Une saga qui vient ajouter de « l’huile sur le feu » eu égard au leadership de plus en plus contesté de Dominique Anglade, non seulement des hautes instances du parti mais aussi de sa base militante. En bref, des jours sombres se pointent dans le paysage politique de la cheffe du PLQ.

vigile.quebec tribune libre le 1er novembre 2022

Lente agonie de Dominique Anglade

1 novembre 2022

La grogne envers le leadership de Dominique Anglade à titre de cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) se fait entendre de plus en plus fort au sein des hautes instances du parti. En effet, après l'expulsion du caucus libéral de la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols. pour avoir refusé la fonction qui lui avait été offerte par sa cheffe, c’est maintenant au tour de l'organisateur en chef du parti, Jean-François Helms, d'annoncer sa démission. C’est sans compter qu’une douzaine de libéraux, pour la plupart des miliitants de longue date, plusieurs ex-députés et des candidats défaits avaient réclamé sa démission dans les médias après la débâcle catastrophique de son parti.

En toile de fond, est-il utile de rappeler que le 3 octobre, le PLQ a obtenu le pire score électoral de son histoire en faisant élire 21 députés et ne récoltant que 14 % du suffrage populaire, le plaçant, de ce fait, au quatrième rang des cinq principaux partis en termes d'appui populaire, derrière la Coalition avenir Québec (CAQ), le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS).

Dominique Anglade peut continuer d'arguer qu'elle désire poursuivre dans son intention de donner un nouvel élan au PLQ, encore faut-il que les troupes libérales la suivent dans ses ambitions. Le torchon brûle. La démobilisation est grandement entamée. Au rythme où les événements se bousculent, j'ai bien peur que la cheffe du PLQ vient d'entamer son agonie. À mes yeux, c'est une question de temps avant que les hautes instances du parti lui montrent la porte… à moins qu'elle ait la sagesse d'offrir sa démission, ce qui serait, à mon avis, la meilleure décision dans les circonstances.

vigile.quebec tribune libre 1er novembre 2022

Fitzgibbon, le ministre délinquant

29 octobre 2022

Après quatre enquêtes de la commissaire à l’éthique, Ariane Mignolet, à la conclusion desquelles le ministre a été blâmé à trois occasions, le nom de Pierre Fitzgibbon, se retrouve encore une fois sur le bureau de la commissaire, cette fois-ci en relation avec une aide de 50 millions $ versée par le gouvernement Legault à une entreprise codétenue par l’ancien mandataire de sa fiducie. 

Fort de son expérience dans le monde des affaires dans une autre vie, Pierre Fitzgibbon ne semble pas avoir réalisé, après quatre ans dans le monde la politique, que les affaires et la politique ne cohabitent pas dans le même « bateau ». Aux yeux de M. Fitzgibbon, le ministère de l’Économie semble se comparer à une multinationale dont l’objectif se limite à faire des profits.

Or, il s’avère que le ministre de l’Économie est aussi et surtout le gestionnaire des fonds publics constitués des impôts des contribuables québécois et, qu’à ce titre, il est dans l’obligation de se conformer à un code d’éthique entériné légitimement par les élus de l’Assemblée nationale.

Par ailleurs, il m’apparaît éhonté que M. Fitzgibbon ait courtisé le monde de la délinquance à quatre reprises depuis quatre ans et qu’il continue à agir comme s’il se situait au-dessus de la mêlée sans coup férir, nonobstant quelques « réprimandes » de la part de la commissaire à l’éthique. Peut-être le temps est-il venu d’être « mis en punition dans sa chambre » pour réfléchir un peu à son avenir en politique!

vigile.quebec tribune libre 29 octobre 2022

Quel avenir pour Jolin-Barrette?

29 octobre 2022

Nonobstant les quelques impairs commis lors de son passage à l’Immigration au début de son mandat, Simon Jolin-Barrette, depuis lors, s’est montré à la hauteur des tâches qui lui ont confiées par le premier ministre, notamment dans les épineux dossiers de la langue française et de la laïcité de l’État québécois.

Or, faisant fi de sa détermination dans de ces deux dossiers, François Legault lui a ravi la défense des lois 21 et 96 pour le confiner comme leader parlementaire et au ministère de la Justice, une décision pour le moins surprenante d’autant plus que M. Legault a nommé le mollasson Jean-François Roberge à titre de « défenseur » de la langue française et de la laïcité.

Dans ces circonstances, je suis d’avis que le député de Borduas risque de trouver le temps long à la tête d’un seul ministère, lui qui en menait large au sein du caucus précédent, et qu’il risque de commencer à penser sérieusement à son avenir au sein de la CAQ.

Je ne connais pas les convictions politiques de Simon Jolin-Barrette mais s’il s’avérait qu’il ait des intérêts pour la souveraineté du Québec, peut-être serait-il opportun d’envisager de sa part un exil au sein du PQ, une hypothèses qui insufflerait un élan nouveau au trio de Paul St-Pierre Plamondon. Une histoire à suivre…

vigile.quebec tribune libre 29 octobre 2022

Motion du Bloc déboutée

27 octobre 2022

Sans grande surprise, les libéraux et les conservateurs ont évité de débattre de la motion du Bloc québécois qui proposait l'indépendance du Canada face à la monarchie britannique, estimant qu'il y a d'autres sujets prioritaires.

Et pourtant, argue le chef du Bloc québécois, Yves-François Banche, « le fait de devoir ouvrir la constitution pour détacher le Canada de la monarchie britannique «devrait être une indication d'importance ». De plus, de poursuivre M. Blanchet, « il faut l'unanimité des provinces, du Sénat et du Parlement, ça doit être important! »

Rien à faire, l’affaire est classée sans autre argumentaire que le sujet de la monarchie n’est pas dans les priorités des Canadiens. Le traditionnel exutoire facile quand un dossier chaud et épineux se présente devant libéraux et conservateurs nonobstant le fait que les millions d'électeurs qui votent à chaque élection «ne choisissent jamais un roi, ils choisissent toujours un député» et que les élus fédéraux ont l'obligation de prêter serment d'allégeance au roi d'Angleterre «parce qu'on est encore un peuple conquis», a renchéri le chef du Bloc.

En fait, il se présentera toujours des dossiers prioritaires à la chambre des Communes pour faire obstacle à l’aberration des vestiges de la monarchie au Canada en raison des reliquats douloureux que susciterait l’ouverture de la boîte de Pandore qu’est la Constitution canadienne de 1982 adoptée sans l’accord du Québec… Et voilà, le dossier est clos, alea jacta est!

vigile.quebec tribune libre 27 octobre 2022
Le Soleil (version internet) 28 octobre 2022
Le Devoir 28 octobre 2022

J.-F. Roberge a-t-il la stature d’un ministre?

27 octobre 2022

Les enseignants sont à bout de souffle, les étudiants en sciences de l’éducation maquent à l’appel, les nouveaux enseignants peinent à terminer leur première année d’enseignement, des jeunes sans les compétences requises sont engagés comme suppléants, les ressources spécialisées telles les orthophonistes, les orthopédagogues, les travailleurs sociaux et les psychologues sont rarissimes pendant que les élèves en difficultés d’apprentissage et de comportement ne cessent d’augmenter. Tel est le triste bilan légué par l’ex-ministre de l’Éducation, pourtant un enseignant de profession, Jean-François Roberge, au terme de son mandat de quatre ans.

Or, malgré les écueils laissés par M. Roberge en Éducation, le premier ministre Legault, lors du remaniement ministériel, lui a confié pas moins de cinq responsabilités, dont la langue française et la laïcité, deux dossiers chauds qui risquent de se retrouver plus d’une fois devant les tribunaux si l’on en croit certains ténors fédéraux.

À mon sens, au cours de son mandat à titre de ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge a régulièrement emprunté les chemins de la tergiversation dans ses relations avec les enseignants, si bien que la résolution des dossiers a continuellement traîné en longueur ou sont carrément morts au feuilleton, emportés par la valse-hésitation systémique du ministre.

Dans ces circonstances, je me demande sérieusement si Jean-François Roberge a la stature et la prestance nécessaires pour occuper un poste de ministre, de surcroît ceux de la défense de la langue française et de la laïcité de l’État québécois. Je serais plutôt porté à penser qu’il sera facilement manipulé par les stratèges fédéraux à la solde de Justin Trudeau et que, de ce fait, Québec risque de perdre des plumes importantes aux cours des procédures judiciaires intentées par Ottawa.

En bref, si le passé est garant de l’avenir, force est d’admettre que les mois à venir s’annoncent pour le moins cahoteux, voire désastreux, eu égard à la protection de notre langue et la sauvegarde de la laïcité du Québec.

vigile.quebec tribune libre 27 octobre 2022
Le Soleil 29 octobre 2022
 

Bernard Drainville est-il l’homme de la situation?

23 octobre 2022

La nomination de Bernard Drainville à titre de ministre de l’Éducation me laisse plutôt perplexe pour bien des raisons, la première étant qu’il écope d’un ministère qualifié de prioritaire par François Legault mais où il n’a aucune expertise.

Certes Bernard Drainville est un homme déterminé lorsqu’il aborde un quelconque dossier. Toutefois, cette détermination, en contexte imminent de négociations de conventions collectives des enseignants, pourrait jouer en sa défaveur si elle revêt une position d’inflexibilité qui pourrait se retourner en une forme d’entêtement systémique. De surcroît, ses positions souvent controversées contre les enseignants, dans une récente autre vie à titre d’animateur de radio, n’augurent rien de positif.

Les enseignants, de toute évidence, en ont lourd sur les épaules depuis des années. Les cas d’élèves en difficultés d’apprentissage ne cessent d’augmenter alors que les ressources spécialisées, telles les psychoéducateurs, orthopédagogues et psychologues, ne suivent pas la parade, des défis de taille auxquels sera confronté le nouveau ministre de l’Éducation au cours des négociations.

Parallèlement à ces situations problématiques, se pointe l’école à trois vitesses qui prend de plus en plus d’espace sur la scène médiatique. Comment réagira Bernard Drainville devant ce phénomène émergent? Quelle position adoptera-t-il face au réseau privé en éducation, un dossier chaud s’il en est un? Quelles solutions proposera-t-il pour sortir l’école publique « ordinaire » de la vague de décrocheurs à laquelle elle fait face?

Enfin, le bouillant Bernard Drainville saura-t-il trouver le tact pour s’asseoir posément avec les enseignants en adoptant une démarche de résolution de problème? En un mot, Bernard Drainville est-il l’homme de la situation? En ce qui me concerne, j’émets certaines réserves…

vigile.quebec tribune libre 23 octobre 2022
Le Soleil (version internet) 24 octobre 2022
 

Comment être nationaliste et prêter serment d’allégeance au roi?

22 octobre 2022

Au risque de paraître ennuyeux, permettez-moi de commencer mon argumentaire par deux définitions tirées du Larousse. Primo, l’allégeance se définit comme l’« obligation de fidélité et d'obéissance qui incombe à une personne envers la nation à laquelle elle appartient et le souverain dont elle est sujette ». Secundo, le nationalisme est défini comme un « mouvement politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent ».

Partant des discordances évidentes qui ressortent de ces définitions, la question est de savoir comment François Legault peut prétendre être nationaliste tout en prêtant serment d’allégeance au roi d’Angleterre. En vertu de quelle pensée magique l’allégeance au roi d’Angleterre et le nationalisme québécois peuvent-ils cohabiter en « toute quiétude sous un même toit »? À mon avis, François Legault et toute la députation caquiste nagent en pleine contradiction.

Un constat qui m’amène au litige qui sévit présentement eu égard aux trois députés péquistes et aux onze députés solidaires qui se sont abstenus de prêter serment d’allégeance à Charles III lors de leur cérémonie d’assermentation et qui, de ce fait, ne sont pas autorisés à siéger comme députés élus démocratiquement au Salon bleu.

Si, comme je le pense, les députés de la CAQ sont incohérents, force est d’admettre que les députés souverainistes pousseraient encore plus loin l’incohérence en prêtant serment d’allégeance au roi. Compte tenu de ces constats, l’adoption d’une loi sur l’abrogation du serment d’allégeance au roi d’Angleterre lors de l’assermentation des députés du Québec devient une nécessité axée sur le « gros bon sens »…

vigile.quebec tribune libre 21 octobre 2022
 

La démission silencieuse, un malaise sociétal

19 octobre 2022

Parallèlement à la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit au Québec depuis des mois, on observe un phénomène qui tend à se développer de plus en plus sur le marché du travail, à savoir la démission silencieuse qui consiste à se limiter aux exigences minimales de son emploi, quitte à le quitter sans préavis si les conditions de travail ne répondent pas aux critères de l’employé.

À prime abord, sous-jacent à ce phénomène, se dessine une tendance marquée chez la dernière génération qui consiste à considérer dans son plan de vie plusieurs valeurs, telles la vie sociale, les loisirs, la vie familiale et… le travail, au contraire des générations antérieures qui plaçaient le travail au centre de leurs valeurs privilégiées. Un phénomène nouveau auquel je souscris entièrement eu égard à l’équilibre qu’il sous-tend.

Toutefois, ceci étant dit, je ressens de fortes réticences sur le côté égocentrique de la démission silencieuse d’un employé qui profite de la pénurie de main-d’oeuvre pour manipuler l’employeur en faisant preuve de minimalisme à son travail.

D’un autre côté, je suis d’avis que l’employeur, en raison de son aplaventrisme servile devant son employé, ne fait que contribuer à ce que la situation se dégénère davantage, et crée un climat malsain au sein de l’équipe de travail. En conséquence, à mon avis, je crois que l’employeur doit informer clairement le postulant des conditions de travail auxquelles il devra répondre à défaut de quoi il sera renvoyé.

En réalité, dans l’hypothèse où nous tolérons la démission silencieuse au travail, sommes-nous en train de substituer, dans le milieu du travail, une génération d’enfants-rois à un phénomène d’employés-rois?

vigile.quebec tribune libre 18 octobre 2022