COP 27, un écran de fumée ?

15 novembre 2022

J’aime bien, quand j’aborde un sujet, savoir de quoi je parle. Aussi me suis-je permis de voyager quelques minutes sur la toile pour découvrir à quoi correspond le sigle COP. Et voici ce que j’ai obtenu : «  COP signifie « Conference of parties », les « parties » étant les signataires de l’Accord de Paris et de la Convention, à savoir 195 pays et l'Union européenne. Le double objectif de la COP est de faire le point sur l'application de la Convention et négocier des nouveaux engagements ».

Or, à cinq jours de la fin de la COP 27 qui se déroule en Égypte, certains signataires semblent s’engager sur un cul-de-sac eu égard à l’application de la convention de Paris en proposant de radier du texte de la Convention l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

De plus, les pays en voie de développement insistent pour qu’un mécanisme compensatoire puisse être établi en raison des effets dévastateurs des changements climatiques sur leur territoire alors qu’ils comptent en réalité pour les pays les moins polluants. Une proposition qui est loin, pour l’instant, de faire l’unanimité.

En réalité, la COP 27, dans l’hypothèse où elle continue dans la direction où vont les discussions, se dirige littéralement dans le mur en ce qui concerne le double objectif des COP tels que définis par la Convention. Ce ne serait pas le premier camouflet infligé par les pays plus nantis envers les pays en voie de développement, la demande compensatoire traînant dans le placard des COP antérieures depuis plusieurs années.

Enfin, au rythme où vont les divergences fondamentales, la COP 27, à l’image de plusieurs qui l’ont précédée, risque d’aboutir malheureusement en écran de fumée…et toute cette saga aux frais de millions $ de contribuables de tous pays confondus!

vigile.quebec tribune libre 14 novembre 2022
 

Le PQ peut-il remonter la pente?

14 novembre 2022

N’eût été d’un mode de scrutin déficient à bien des égards, lors du dernier scrutin, le Parti Québécois (PQ) de Paul St-Pierre Plamondon, en récoltant quelque 14% du vote exprimé, aurait fait élire plus de trois députés.

Par ailleurs, il est indéniable que, plus la campagne avançait plus le PQ recueillait des intentions de vote dans les derniers sondages, à tel point qu’il a fini la course à égalité avec le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS), soit autour de 14% des suffrages exprimés qui eux ont fait élire respectivement 21 et 11 députés.

Sur un autre plan, la saga menée par Paul St-Pierre Plamondon eu égard à l’obligation de prêter serment d’allégeance à Charles III a contribué sans contredit à sonner l’alarme entre les murs de l’Assemblée nationale à tel point que le ministre de la Justice, Simon Jolin Barrette, s’apprêterait à déposer un projet de loi à l’effet que le serment au roi deviendrait facultatif… ce qui est, à mon sens un petit pas dans la bonne direction.

D’un autre côté, aux yeux de plusieurs observateurs de la scène politique québécoise, le chef du PQ a été celui qui a mené la meilleure campagne électorale. Et parmi les faits d’armes que l’on peut lui attribuer, on ne peut passer sous silence le fait qu’il ait placé, dès le départ, l’indépendance du Québec au centre de sa campagne, une stratégie qui avait été reléguée dans le placard par plusieurs de ses prédécesseurs.

À mon sens, Paul St-Pierre Plamondon a réussi, à force de convictions et de détermination, à redonner un nouveau souffle à la cause de l’indépendance du Québec. La table est mise, ne reste plus qu’à remobiliser les « purs et durs » et à mobiliser ceux qui sont tentés par l’aventure emballante menant éventuellement à la souveraineté du Québec… Et 2026 pourrait causer de grandes surprises!

vigile.quebec tribune libre 12 novembre 2022
quebechebdo tribune libre 13 novembre 2022

Trump, candidat républicain à la présidentielle de 2024?

12 novembre 2022

Décidément, l’ex-président américain, Donald J Trump, semble décidé à briguer l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2024 et cela, même si plusieurs accusations pèsent contre lui, notamment son implication dans dans l’attentat du Capitole le 6 janvier 2021. Qu’à cela ne tienne, aux yeux de son conseiller Jason Miller, le républicain de 76 ans juge que la question de sa candidature «ne se pose même pas».

«Bien sûr que je me présente. Je vais le faire et je veux m’assurer que les gens savent que je suis gonflé à bloc et que nous devons remettre le pays sur les rails…Tout le monde sait que je vais me présenter, donc allons-y», clame Donald Trump.

Toutefois, même si son influence sur le parti républicain reste indéniable, Donald Trump sort fragilisé des élections de mi-mandat. En effet, la «vague» conservatrice tant espérée par ses soutiens n’a pas déferlé et, même si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, les démocrates semblent avoir réussi à limiter la casse pourtant prévue par les derniers sondages.

Autre ombre au tableau, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, réélu triomphalement, sort de cette élection auréolé de l’image de grand gagnant. La victoire de cette nouvelle vedette de la droite dure a conforté sa place de potentiel rival de l’ex-président pour l’investiture républicaine, une éventualité qui a fait sortir de ses gongs Donald Trump en affublant DeSantis du quolibet « Ron-la-Morale».

Par ailleurs, les élections de mi-mandat auront révélé une faille au sein des républicains modérés qui, dans certains États, auraient accordé leur vote aux candidats démocrates, le discours du président Biden sur la menace d’ébranler la démocratie américaine ayant produit un effet boomerang sur Donald Trump… Un scénario qui fragilise l’emprise de Trump sur ses troupes.

quebechebdo tribune libre 12 novembre

Le jour de la marmotte

10 novembre 2022

Depuis au moins deux décennies, la proportion de la facture assumée par le fédéral eu égard aux transferts en santé n'a cessé de diminuer, le féral finançant actuellement les frais en santé à la hauteur de 22%, une somme jugée insuffisante par les provinces et les territoires qui demandent qu’elle soit majorée à 35% sans conditions.

Or, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a posé les exigences du gouvernement Trudeau, à savoir que les provinces et territoires doivent accepter d'utiliser des indicateurs de santé communs, et créer un système de données sur la santé de «classe mondiale» pour le pays. C’est le scénario du jour de la marmotte, les années passent et rien ne change. Le gouvernement fédéral persiste et signe dans ses intentions de s’ingérer sans coup férir dans la santé, un champ de compétences provinciales.

Pendant ce temps-là, à Ottawa, Justin Trudeau se permet un amalgame carrément alambiqué en comparant les « largesses »  de François Legault eu égard aux chèques envoyés aux contribuables québécois pour mieux faire face à l’inflation aux montants demandés à Ottawa pour les soins en santé.

Depuis le temps que dure cette sempiternelle saga, il m’apparaît clair que les gouvernements fédéraux ne semblent pas vouloir bouger d’un iota sur leur position concernant les conditions rattachées aux transferts en santé aux provinces et territoires.

Enfin, du côté de François Legault, il devra peut-être admettre un jour que les négociations avec le fédéral conduisent inévitablement à un cul-de-sac et que le nationalisme dont il se fait le défenseur rencontrera inlassablement sur son chemin les contraintes obstructionnistes du fédéralisme.

vigile.quebec tribune libre 10 novembre 2022
Le Soleil (version numérique) 12 novembre 2022

Position laxiste de l’AQPF

9 novembre 2022

Non seulement les étudiants en sciences de l’éducation proposent de diminuer le degré de difficulté du Test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFÉE), mais ils ont reçu l’appui de l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF) qui réclame une « mise à jour » du TECFÉE, notamment la partie sur le code linguistique, cette partie comprenant des questions de choix de réponses sur les phénomènes grammaticaux, lexicaux et syntaxiques que les futurs professeurs devraient en principe maîtriser.

Par ailleurs, comment peut-on concevoir que la langue française, notre langue maternelle, puisse être perçue par des étudiants en sciences de l’éducation comme la « bête noire » de leur programme d’études? À preuve, dans certaines universités, près d’un futur professeur sur cinq doit retarder sa formation parce qu’il a échoué au TECFÉE que les futurs enseignants doivent réussir pour obtenir leur brevet d’enseignement.

Nonobstant le fait que la langue française comporte un certain degré de difficulté, j’en conviens, je conçois mal que l’enseignement de la grammaire et de la syntaxe soit pratiquement éliminé du curriculum de l’élève dès la quatrième secondaire où l’accent est davantage investi sur la littérature. Même scénario au Cégep. Dans ces circonstances, il n’est donc pas surprenant, pour des élèves qui ont très peu été initiés à soigner la qualité de leur français écrit, de frapper le mur lorsqu’ils sont confrontés au Test de certification en français écrit pour l’enseignement.

Conséquemment, il m’apparaît urgent que les contenus de cours en français, à partir de la quatrième secondaire jusqu’au cégep, intègrent des notions grammaticales et syntaxiques essentielles à l’apprentissage du français écrit. En agissant ainsi, le taux de réussite au TECFÉE ne pourra qu’être augmenté… et cela, sans avoir à opérer un nivellement par le bas.

quebechebdo tribune libre 9 novembre 2022
vigile.quebec tribune libre 10 novembre 2022

Partir dans la dignité

8 novembre 2022

Depuis l’éviction de la députée Marie-Claude Nichols du cabinet fantôme par Dominique Anglade, les astres étaient alignés pour que la première femme à la tête du PLQ, critiquée de toutes parts, décide de jeter l’éponge et de quitter la vie politique.

Toutefois, à sa défense,, si l’on jette un rapide coup d’oeil sur les mandats de ses deux prédécesseurs, à savoir Jean Charest dont le parti a été éclaboussé par les révélations de la Commission Charbonneau, et Philippe Couillard dont l’austérité a sérieusement ébranlé les colonnes du temple, notamment aux chapitres de la Santé et de l’Éducation, force est de constater que le défi de Dominique Anglade était titanesque. En bref, Dominique Anglade a hérité d’un parti usé dont la réputation était passablement ternie.

Dans ces circonstances, on ne peut blâmer Mme Anglade d’avoir voulu redorer limage du PLQ en proposant un virage significatif visant à remobiliser la base du parti. Vraisemblablement, la stratégie a échoué. La campagne électorale a été parsemée d’erreurs de logistique, notamment sur le plan de l’organisation. Or, malgré ce climat tendu au sein du parti, il faut reconnaître que Dominique Anglade n’a jamais baissé les bras tout en démontrant un dynamisme constant jusqu’à la dernière journée de la campagne électorale.

Je terminerai sur deux phrases de l’allocution au cours de laquelle Mme Anglade a fait part de sa démission : « Le PLQ doit opérer un renouvellement de son offre politique, mais aussi de sa façon de faire de la politique. Et on n’a pas le luxe d’être minés par des intrigues internes, dont les Québécois n’ont que faire ». « Les enjeux démographiques, culturels, socio-économiques et écologiques sont trop importants pour que l’opposition officielle soit déchirée. » À mes yeux, ce sont là des paroles rassembleuses qui clôturent avec sagesse une sortie dans la dignité.

vigile.quebec tribune libre 8 novembre 2022
Le Devoir 9 novembre 2022

Dilemme immigration vs poids démographique

8 novembre 2022

Le projet du premier ministre canadien, Justin Trudeau, d’accueillir 500 000 immigrants par année d’ici 2025 place le gouvernement du Québec face à un dilemme, à savoir s’il doit maintenir son seuil d’immigration à 50 000 par année et, par conséquent diminuer son poids démographie actuellement à 22,5% et le nombre de sièges du Québec à Ottawa, ou augmenter son seuil d’immigrants et risquer de multiplier les problèmes inhérents à l’intégration de ces nouveaux arrivants, notamment sur le plan linguistique.

Or, nonobstant le fait que la version officielle du seuil d’immigration maximum de François Legault soit de 50 000 par année, il semble que, dans les coulisses, le premier ministre jongle avec l’idée de consentir à l’accueil de plus de nouveaux arrivants à la condition que l’ensemble des immigrants au-delà des 50 000 premiers soient francophones, un scénario qui ne ferait pas l'unanimité au sein même du gouvernement.

En réalité, c’est le gouvernement fédéral qui détermine les objectifs nationaux et qui est responsable de l’admission des immigrants en vertu de l’accord Canada-Québec de 1991. D’autre part, le nombre de 500 000 nouveaux arrivants par année au Canada d’ici 2025 fait partie de la vision du pays multiculturel et bilingue de Justin Trudeau et contribue à son projet de construction nationale et identitaire.

Mais alors, dans ces circonstances, comment le Québec peut-il se sortir de ce dilemme? De 1971 à 2021, le poids démographique du Québec dans le Canada a diminué de 5,4%, passant de 27,9% à 22,5%. Le Québec peut-il se permettre d’augmenter cette décroissance et, par ricochet, de diminuer son nombre de sièges aux Communes? Le Québec a-t-il les moyens logistiques de suivre la parade? Des questions auxquelles François Legault devra rapidement apporter des réponses…

vigile.quebec tribune libre 8 novembre 2022

Aux caquistes souverainistes

7 novembre 2022

Vous avez fait le choix de vous engager en politique avec la CAQ de François Legault dans l’espoir qu’un parti nationaliste au pouvoir à Québec avait plus de chance de récupérer des pouvoirs auprès d’Ottawa qu’un parti souverainiste dans l’opposition.

Or, sans compter la sempiternelle tergiversation de Justin Trudeau eu égard aux transferts en santé, la dernière bombe d’Ottawa fixant à 500 000 immigrants par année d’ici 2025 au Canada vient d’ébranler sérieusement les seuils d’immigration limités par Québec à 50 000 par année à compter de 2023, alors que le poids démographique du Québec dans le Canada exigerait un seuil d’accueil de quelque 115 000 immigrants annuellement.

Lors des campagnes électorales de 2018 et de 2022, votre chef a clamé sur tous les toits que la négociation avec le fédéral eu égard à une augmentation des pouvoirs du Québec était non seulement possible mais réaliste. Or, force est de constater aujourd’hui que Justin Trudeau n’a pas l‘intention de bouger d’un iota sur les dossiers controversés.

Dans ces circonstances peu encourageantes, voire désastreuses, je m’interroge sur les raisons qui vous poussent à demeurer au sein d’une coalition qui ne bénéficie à toutes pratiques qu’à la frange fédéraliste de droite de la CAQ. Le nationalisme de Legault, hormis quelques petits pas franchis à l’intérieur des lois 21 et 96, est confiné à faire du surplace tant et aussi longtemps qu’il aura pignon sur rue à l’enseigne du fédéralisme… et vous êtes en mesure aujourd’hui, en début d’un deuxième mandat, de le vivre au quotidien.

Conséquemment, si votre flamme souverainiste brille encore en vous, ne serait-il pas temps de l’offrir au service de la cause qui vous tient à coeur? Vous n’avez qu’à lever la main et vous recevrez un accueil chaleureux et sincère de la part d’un chef qui se tient debout et qui porte fièrement l’étendard de l’indépendance du Québec en la personne de Paul St-Pierre Plamondon.

vigile.quebec tribune libre 6 novembre 2022

Position mi-figue, mi-raisin de QS

4 novembre 2022

Après avoir renoncé à prêter serment d’allégeance au roi Charles III lors de la cérémonie d’assermentation, les députés de Québec solidaire (QS) virent leur capot de bord et prêteront serment à la couronne britannique afin de pouvoir siéger à l’Assemblée nationale et, de ce fait, déposer un projet de loi pour rendre le serment au roi facultatif. De leur côté, les députés du Parti québécois maintiennent toujours la ligne dure en refusant sans fioriture de prêter serment au roi d’Angleterre.

Deux stratégies qui, à mon sens, divergent complètement eu égard aux moyens retenus par chacun des partis pour atteindre un objectif commun. D’un côté, une stratégie que je qualifierais de mi-figue, mi-raisin de la part de QS qui emprunte la voie du serment d’allégeance au roi Charles III pour modifier la teneur du dit serment, et de l’autre, une démarche franche et honnête de la part du PQ qui refuse d’aller contre ses convictions profondes sous le couvert d’un faux serment.

Dans toute cette saga, je demeure convaincu que le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a agi comme la bougie d’allumage qui a permis de mettre la lumière sur le paradoxe du serment d’allégeance au roi et de lancer le débat sans lequel nous en serions encore au statu quo aujourd’hui dans ce dossier. Et, à cet effet, on ne peut que se réjouir de la sincérité et de la détermination dont le jeune chef du PQ a fait preuve depuis les tout débuts de ce débat.

Enfin, même si François Legault semble démontrer une certaine ouverture sur la possibilité d’abolir les liens avec la monarchie, il m’apparaît souhaitable, voire essentiel, que les députés péquistes maintiennent leur position afin d’aspirer entrer fièrement et dignement, au salon des élus la tête haute et… par la grande porte.

vigile.quebec tribune libre 4 novembre 2022

Sur l’interdiction de siéger sans serment au roi

3 novembre 2022

Le verdict est tombé. Les trois députés démocratiquement élus du PQ et les 11 de QS ne pourront siéger à l’Assemblée des élus, s’étant abstenus de prêter serment d’allégeance au roi Charles III tel que stipulé dans la constitution canadienne de 1982, dans laquelle le Québec brille par son absence.

Une décision qui provient du président sortant de la chambre, François Paradis, un non-élu de surcroît, et enfin, qui siégera une seule journée à l’ouverture de la session avant de céder sa place au nouveau président. De plus, d’allégeance caquiste, il est permis de douter de l’indépendance de François Paradis, compte tenu de la position de la CAQ eu égard à l’obligation de prêter serment à Charles III pour être accueilli « dignement » au salon du saint des saints.

La seule voie de sortie élégante de cette saga qui sent à plein nez la caducité et la désuétude d’une époque révolue est entre les mains du premier ministre caquiste François Legault dont le parti se proclame ouvertement nationaliste. Dans ces circonstance, je suis d’avis qu’un parti qui représente la nation québécois qui rejette majoritairement la présence de la monarchie au Québec devrait appuyer de facto les 14 députés dissidents et proposer une motion stipulant l’abolition de la monarchie en terre québécoise.

François Legault, selon ses propres aveux, tient compte du pouls des Québécois lors des sondages pour orienter ses décisions politiques. Eh bien, M. Legault, les Québécois se sont prononcés à moultes occasions contre la monarchie. Qu’est-ce que vous attendez pour vous exécuter dans le sens de l’avis de la population?

vigile.quebec tribune libre 2 novembre 2022