Coûts exorbitants des voyages de Fitzgibbon

27 juin 2023

De toute évidence, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a abandonné théoriquement le monde des affaires, mais le monde des affaires ne l’a jamais véritablement abandonné. À titre de preuves, les voyages princiers qu’il s’offre dans le cadre de ses fonctions aux frais des contribuables.

Le voyage du ministre à Davos en Suisse en janvier 2023 illustre à merveille sa propension viscérale à dépenser sans commune mesure : coût des déplacements du ministre, 30 579$, dont le billet d’avion en classe affaires au montant de 8609$ et 21 000$ consacrés à l’embauche d’un chauffeur pour la durée de la mission, hébergement et autres frais14 481$, frais de l’accompagnateur 11 493$, facture totale, 56 553$ pour une durée de 8 nuitées.Or, des navettes gratuites sillonnent Davos dans le but d’alléger la pollution et la congestion qu’engendre l’intense circulation automobile pendant la durée du sommet.

La décence a ses limites et le ministre les a outrancièrement franchies, notamment à Davos. En somme, M. Fitzgibbon agit comme un homme d’affaires qui voyage sur le bras de sa compagnie sans égard aux dépenses encourues dans ses déplacements à travers le monde. Or, le hic, c’est que le ministre est un employé de l’État québécois et, de ce fait, il est imputable envers ses commettants, à savoir les contribuables du Québec.

Depuis les débuts de sa carrière politique, Pierre Fitzgibbon a été interpelé à maintes reprises pour des raisons d’éthique. À mon sens, des dépenses aussi exorbitantes encourues lors de ses voyages représentent un manque d’éthique flagrant envers les payeurs de taxes québécois, dont plusieurs, par les temps qui courent, peinent à se loger et à se nourrir convenablement.

Conséquemment, je suis d’avis que le commissaire à l’éthique et à la déontologie devrait tout au moins lui servir un sérieux avertissement en lien avec ses dépenses éhontées au cours de ces voyages dans le cadre de ses fonctions. C’est une simple question de rappel à la décence élémentaire.

vigile.quebec tribune libre 26 juin 2023

Haro sur le MNQ

25 juin 2023

Certains médias s’activent beaucoup autour de la décision du PQ de ne pas vouloir être vu aux côtés du chanteur Émile Bilodeau lors du spectacle de la fête nationale des Québécois du 24 juin sur les plaines d’Abraham.

Or, voici un olibrius de 26 ans qui réclame sur toutes les tribunes la disparition du PQ, qui milite ouvertement pour QS, et qui tombe à bras raccourcis sur la loi 96 sur la laïcité de l’État québécois. Et, de surcroît, plusieurs analystes de la scène politique québécoise se demandent pourquoi le PQ a décidé de boycotter la fête nationale. En somme, traitez-moi de tous les noms, ce n’est pas grave, j’irai faire des courbettes devant l’animateur « vedette ».

Et si on abordait maintenant le choix du Mouvement national des Québécois (MNQ), organisateur des festivités du 24 juin. Croyez-vous d’une part qu’il soit imaginable que le MNQ ne soit pas informé des controverses suscitées par les propos répétés pour le moins incisifs d’Émile Bilodeau? Et d’autre part, est-il pensable que les organisateurs n’aient pas su prévoir la réaction tout à fait légitime du PQ, et des centaines de milliers de défenseurs de la loi 96?

Je ne connais pas les motifs « profonds » qui ont guidé les responsables du MNQ pour choisir Émile Bilodeau comme animateur de la fête nationale Or, s’ils ont voulu provoquer, ils ont réussi. Toutefois, leur choix demeure quant à moi, une décision malencontreuse qui risque de ternir les lettres de noblesse de la fête nationale des Québécois. Haro sur le MNQ…point final.

vigile.quebec tribune libre 22 juin 2023

Paul St-Pierre Plamondon, un chemin en droite ligne

21 juin 2023

Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) arrive à la tête du PQ le 9 octobre 2020, avec 56 % des voix seulement, au troisième tour de scrutin. Peu connu sur la scène politique québécoise, son élection suscite des doutes dans les officines du Parti québécois (PQ).

N’en déplaise à ces spéculations sur sa capacité à assumer pleinement son rôle de chef du PQ, PSPP fait acte de présence à toutes les tribunes qui lui son offertes pour se présenter comme le politicien qui ose faire de la politique autrement, notamment dans le respect de ses adversaires politiques.

À mon sens, deux éléments majeurs ont marqué le début de la popularité de PSPP. D’abord, la campagne électorale qu’il a menée en 2022 en ayant le courage de sortir des boules à mites le thème de l’indépendance du Québec que ses prédécesseurs avaient depuis des lunes relégué aux oubliettes… de peur de faire peur.

Ensuite, n’eût été de la ténacité et de l’opiniâtreté démontrées par le chef du Parti québécois tout au long de la saga portant sur le serment d’allégeance au roi Charles III, tout porte à croire que cette tradition vétuste et caduque serait demeurée obligatoire lors de la cérémonie d’assermentation des députés de l’Assemblée nationale du Québec.

Le défi qui se dresse maintenant devant PSPP demeure le retour des jeunes dans le giron du PQ, ces jeunes qui ont déserté le PQ comme le démontrent les derniers sondages. Et comment rapatrier les souverainistes, qui représenteraient 37 % de l’électorat ? Penchera-t-il du côté d’un « bon gouvernement » ou du report du référendum lorsque les « conditions gagnantes » se présenteront ?

Dans mon esprit, PSPP n’empruntera sûrement pas la voie de la tergiversation. Il empruntera plutôt le chemin en droite ligne comme il l’a fait depuis son entrée en politique…Et c’est exactement ce que souhaitent les militants!

vigile.quebec tribune libre 20 juin 2023

Émile Bilodeau, un bon choix?

21 juin 2023

De toute évidence, la nomination d’Émile Bilodeau à titre d’animateur de la fête nationale des Québécois ne fait pas l’unanimité. C’est le cas notamment du Parti québécois qui a reçu sa part de mots acerbes de la part d’Émile Bilodeau qui est allé jusqu’à souhaiter carrément sa disparition.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que Bilodeau s’est prononcé à maintes reprises contre la loi 21 sur la laïcité de l'État Québécois, une loi fondamentale appuyée par la grande majorité des Québécois, et qui dissocie une fois pour toutes l’Église de l’État.

Ceci étant dit, je suis d’avis que les artistes ont droit à l’expression de leurs sentiments politiques, mais il m’apparaît primordial de faire la différence entre la prestation musicale d’un artiste invité et l’exigeante mission confiée à l’animateur de l’événement national qui doit se garder à la hauteur du rôle qui lui a été confié.

Conséquemment, nonobstant les qualités reconnues d’interprète d’Émile Bilodeau, certaines de ces déclarations antérieures, notamment sur la loi 21, le disqualifie comme animateur de la fête nationale des Québécois pour qui la laïcité de l'État incarne une victoire mémorable sur l’emprise de la religion sur leur mode vie pendant des décennies.

vigile.quebec tribune libre 20 juin 2023
Le Soleil (version numérique) 21 juin 2023
 

Démission de David Johnston, et après?

11 juin 2023

Sans grande surprise, le rapporteur spécial dans l’affaire de l’ingérence étrangère dans les élections fédérales David Johnston, a remis sa démission. Repoussé dans ses derniers retranchements par l’opposition, l’ex-gouverneur général n’avait guère le choix, il était devenu la cible des partis d’opposition à tel point qu’on n’entendait plus parler d’ingérence étrangère.

Et maintenant, que va-t-il se passer? Where do we go from here? La réponse est entre les mains de Justin Trudeau. À mon sens, il a trois choix, ou il désigne un autre rapporteur spécial qui a comme mandat de continuer là où M. Johnston a laissé, ou il recommence au début avec un nouveau rapporteur spécial qui devra déterminer s’il doit y avoir ou non une commission d’enquête, ou il déclenche une commission d’enquête.

La première hypothèse est voué à une motion de refus de la part des partis d’opposition, la deuxième dépendra de la recommandation du nouveau rapporteur spécial à savoir une commission d’enquête ou non; si oui, le problème est réglé, si non, on recommence. La troisième obtient automatiquement la faveur des députés de la chambre des Communes.

Que va faire le premier ministre Trudeau? Personne ne le sait, pas même lui probablement en ce moment. Nul doute qu’il consultera ses conseillers. Par ailleurs, souvenons-nous que M. Trudeau s’était engagé au moment de la nomination de David Johnston comme rapporteur spécial qu’il endosserait sa recommandation, y compris une commission d’enquête. Politiquement, je suis d’avis qu’il devrait se rallier aux députés des Communes et déclencher une commission d’enquête pour le plus grand bien de la démocratie. Une saga à suivre…

vigile.quebec tribune libre 9 juin 2023
 

David Johnston au-dessus des institutions démocratiques

7 juin 2023

Dès lors que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a procédé à la nomination de l’ex-gouverneur général David Johnston à titre de rapporteur spécial, ce dernier avait comme mandat de déterminer s’il fallait créer ou non une commission publique indépendante eu égard aux allégations d’ingérence chinoise dans le processus électoral canadien. On connaît maintenant la réponse du très honorable David Johnston.

Or, faisant fi d’un vote de non-confiance des députés de la Chambre des communes envers le rapporteur officiel de Justin Trudeau, M. Johnston s’est effrontément hissé au-dessus des institutions démocratiques incarnées par les députés élus siégeant aux Communes, ces mêmes institutions qu’il s’était engagé à respecter au moment de son allocution le confirmant comme rapporteur spécial.

Nonobstant les allégations de proximité entre David Johnston et la fondation Pierre Elliot Trudeau, je suis d’avis que le très honorable rapporteur spécial a littéralement perdu toute crédibilité avec comme corollaire, la lourdeur d’une perception négative à devoir supporter tout au long des audiences publiques qui devraient débuter bientôt.

Je ne connais pas le nombre de personnes qui se présenteront à ces audiences, ni les résultats et encore moins les recommandations qui en découleront. Toutefois, je suis prêt à parier que les conclusions de ces audiences publiques n’apporteront aucun élément nouveau sur l’ingérence chinoise… En termes clairs, nous aurons droit à des audiences bidon!

Le Soleil (version numérique) 7 juin 2023

Résister à la résistance au changement

7 juin 2023

De toute évidence, le projet de réforme du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, n’a pas l’heur d’être accueilli sans plusieurs bémols, un constat que le ministre attribue à la résistance au changement. Et, comme réponse à ce phénomène, M. Drainville argue que « nous allons résister à la résistance au changement! » En termes clairs, non seulement il déterminer la cause des critiques envers son son projet de réforme, mais il identifie le moyen pour la combattre. Face à un tel scénario basé sur le monologue, on est à mille lieues d’un dialogue constructif entre les parties.

Par ailleurs, nonobstant le fait que l’être humain manifeste souvent une résistance au changement, je suis d’avis que la pénurie de main d’oeuvre dans nos écoles devrait avoir une nette prépondérance sur la réforme des structures. Et, dans cette foulée, il m’apparaît irresponsable que les dernières mesures prises pour pallier ce phénomène, à savoir engager des jeunes qui ont complété leurs études secondaires alors que la plupart sont encore mineurs, ouvre la porte à un nivellement par le bas dont souffriront toute une pléiade d’élèves tout au cours de leurs études.

Autrement dit, ce n’est pas le temps de réformer les stratégies préventives des incendies. Il faut plutôt éteindre les feux avant que la maison ne brûle. Bien sûr, les enseignants ne poussent pas dans les arbres. Cependant, la complexité et la lourdeur des tâches actuelles des enseignants doivent être réévaluées en vue de leur permettre d’enseigner dans un climat propice à l’apprentissage. Et qui sait, peut-être favoriserons-nous ainsi une plus grande rétention des nouveaux enseignants et des enseignants plus expérimentés qui cessent prématurément leur carrière, à bout de souffle.

vigile.quebec tribune libre 6 juin 2023

À propos des données probantes en éducation

31 mai 2023

Parmi les solutions proposées par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainvillle dans son projet de réforme de l’éducation, l’Institut national d’excellence en éducation (INEE) a pour but de « dresser et maintenir à jour une synthèse des connaissances scientifiques disponibles concernant la réussite éducative et le bien-être des élèves ».

Or, parmi les concepts utilisés le plus souvent par le ministre lors de la présentation de l’INEE, il a fait, à moultes occasions, référence aux données probantes en éducation, lesquelles découleraient d’une « synthèse des connaissances scientifiques disponibles concernant la réussite éducative et le bien-être des élèves ».

Dans cette foulée, au cours de mes quelque trente années comme enseignant de français au secondaire, il nous arrivait fréquemment de nous réunir entre profs de français d’un même territoire scolaire pour échanger, notamment, sur nos approches pédagogiques liées à l’apprentissage de tel ou tel objectif. Et laissez-moi vous dire que je sortais de ces rencontres extrêmement enrichis. Ces échanges représentaient souvent des années d’expérience appuyées, il faut bien l’admettre, sur des « données probantes ».

Par contre, je demeure sceptique sur la signification accordée aux données probantes du ministre de l’Éducation en ce sens qu’elles semblent manifestement déconnectées de la réalité. En bref, j’ai beaucoup plus confiance aux enseignants sur le terrain pour assurer « la réussite éducative et le bien-être des élèves » qu’à des experts cantonnés dans une tour du MEQ et se basant sur des « connaissances scientifiques ».

vigile.quebec tribune libre 30 mai 2023
 

Nationalisme du PLQ : entre l’ombre et la lumière

31 mai 2023

La place du nationalisme québécois a littéralement envahi les interventions des quelque 400 membres du Parti libéral du Québec (PLQ) réunis en conseil général à Victoriaville. Manifestement, deux visions s’affrontent, certains militants souhaitant un retour à la défense de la nation québécoise, d’autres manifestant des réticences eu égard à cette position.

D’un côté, le président du comité de relance, André Pratte, assure qu’il n’y a pas de fissure auprès des membres et de l’autre, l’ex-président de la commission politique du PLQ, Jérôme Turcotte, argue que les nationalistes québécois se sentent marginalisés au PLQ et que « le Québec a besoin de tout sauf d’une succursale provinciale du PLC ».

Alors que le parti est miné par des sondages catastrophiques chez la majorité francophone, le PLQ , à mon sens, est à la recherche d’une voie qui le conduira auprès de ces électeurs qu’il a manifestement abandonnés au cours des dernières décennies au profit de politiques favorisant les anglophones, notamment dans la grande région du Montréal métropolitain.

En revanche, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault occupe déjà la place accordée au nationalisme québécois au sein du Canada, sans compter l’option fondamentale du Parti québécois (PQ), à savoir l’indépendance du Québec.

D’où le dilemme du PLQ qui est confronté à un choix difficile, soit de rester dans l’ombre d’un parti incapable de gagner l’électorat francophone, soit de se positionner clairement comme un parti nationaliste. En d’autres termes, rester dans l’ombre ou opter pour la lumière.

vigile.quebec tribune libre 30 mai 2023
Le Soleil (version numérique) 31 mai 2023

Tout simplement scandaleux!

28 mai 2023

La gouverneure générale Mary Simon empoche cette année 9500$ d’augmentation salariale, ce qui porte ses émoluments à 351 600$ annuellement. À titre comparatif, selon les données de l’institut de la statistique du Québec de 2022, le salaire moyen annuel au Québec se situe à 55 969$.

Mais ce n’est pas tout, le généreux salaire monarchique s’ajoute à tous les bénéfices accordés à la représentante du roi Charles III au Canada, dont le remboursement de ses frais d’habillement qui s’élèvent déjà à 38 000$ uniquement pour les 16 premiers mois du mandat de Mme Simon. Et pour ajouter à l’outrance, madame la gouverneure générale continuera de bénéficier des largesses du trésor public à son départ, puisqu’elle touchera 150 000$ par année de pension à vie, quelle que soit la durée de son mandat.

Et tous ces frais payés par les contribuables canadiens pour maintenir un poste essentiellement symbolique. Jusqu’à quand les Canadiens tolèreront-ils une telle ignominie?Tout simplement scandaleux, particulièrement dans le contexte où des millions de travailleurs canadiens se demandent s’ils pourront payer leur épicerie cette semaine!?

vigile.quebec tribune libre 27 mai 2023