Position éhontée du ministre de la Langue française

21 septembre 2023

La saga causée par la tenue d’une «english week» au Cégep Garneau, dans la Capitale nationale, a fait couler beaucoup d’encre. Toutefois, là, à mon sens, où le bât blesse avec le plus d’acuité, se trouve dans la réplique pour le moins surprenante, voire déconnectée, du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, arguant qu’il «ne s’insurgera pas» contre cette initiative, considérant qu’une semaine du français se tiendra de toute façon plus tard au cours de l’année scolaire.

Et pourtant, s’il existe un phénomène prouvé par les statistiques, c’est bien celui de l’anglicisation croissante, notamment sur l’île de Montréal. À ceci, la montée de l’écriture cursive vient chambouler la structure de la langue de façon drastique, Enfin, l’ omniprésence des médias sociaux s’embourbe dans un charabia incompréhensible. Notre langue est gravement malade et le ministre qui a comme mission de la protéger et la promouvoir fait preuve d’un laxisme éhonté devant la tenue d’un événement qui fait la promotion de l’anglais sans coup férir.

Et, pendant ce temps, dort sur les tablettes et risque d’être reléguée aux oubliettes, une modification extrêmement porteuse de sens de la loi 101, à savoir le caractère obligatoire pour les étudiants francophones et les immigrants permanents de s’inscrire dans un cégep francophone, évitant de la sorte l’exil de plus en plus croissant des francophone vers les cégeps anglophones.

La désinvolture fanfaronne de Jean-François Roberge eu égard à la «Englih week» démontre hors de tout doute dans mon esprit que le ministre n’a pas «la couenne» assez dure pour se tenir debout et défendre la langue française, et cela même s’il s’est adonné à une séance de patinage après sa rencontre avec François Legault qui, lui, trouvait que cette initiative «n’avait pas de bon sens».

vigile.quebec tribuune libre 19 septembre 2023
 

Aînés et enfants, un heureux amalgame

18 septembre 2023

J’ai toujours éprouvé une propension naturelle pour les aînés et les enfants, primo pour leur vulnérabilité dans notre société dite moderne, secundo en raison de leur belle complicité. D’ailleurs, à une certaine époque pas si lointaine, on disait que les aînés, en prenant de l’âge, «retombaient en enfance». Dans cette foulée, le cycle de la vie ne se referme-t-il pas merveilleusement derrière la scène émouvante d’un vieillard s’amusant avec un ballon en compagnie d’un enfant?

En cette période de grands bouleversements sociaux, les aînés et les enfants se retrouvent souvent isolés, les adultes étant trop préoccupés par leur carrière pour daigner leur offrir toute l’attention qu’ils méritent. Alors, on enferme les aînés das des mouroirs et on abandonne les enfants devant leur tablette à la merci de la solitude.

Devant un constat aussi triste, ne serait-il pas fort pertinent de susciter des rendez-vous réguliers entre les aînés et les enfants afin de leur offrir des occasions de rire ensemble, de s’amuser ensemble,voire d’échanger ensemble? Que de trésors ils découvriraient ensemble!

vigile.quebec trbune libre 17 septembre 2023
Le Devoir 19 septembre 2023
 

Méfions-nous du nivellement par le bas

18 septembre 2023

Dans la foulée des écueils semés par la pénurie d’enseignants, deux scénarios ont été déposés sur la table dernièrement, soit d’éliminer la sixième année du primaire et répartir le curriculum de la sixième année entre la cinquième et la première secondaire, et de réduire le baccalauréat en éducation de quatre à trois ans.

Dans ces deux scénarios, deux questions me turlupinent les méninges. Primo, en vertu de quel argumentaire les curriculum de cinquième année du primaire et de la première secondaire pourraient-ils absorber celui de sixième? En termes clairs, est-ce à dire que les contenus de cours de cinquième année et de la première secondaire sont insuffisants? Secundo, si le bac en éducation peut être réduit de quatre à trois ans, peut-on en conclure que des éléments du curriculum sont inutiles?

À ma connaissance, ni dans un cas ni dans l’autre des voix se sont élevées au cours de ces dernières années pour apporter de telles proposions. Or, là où le bât blesse dangereusement concerne le nivellement par le bas qu’elles drainent dans leur sillon. En réalité, en voulant, par ces propositions, pallier un tant soit peu la pénurie d’enseignants, ce sont des cohortes d’élèves et d’étudiants qui risquent de se voir pénalisées.

Soyons clairs, la pénurie d’enseignants ne se réglera pas par des mesures à courte vue. Le problème trouve sa source particulièrement dans le manque d’attractivité de la profession étroitement liée à la lourdeur de la tâche, et rien dans ces scénarios ne vient un tant soit peu pallier de quelque façon cette lourdeur. Actuellement, le ministère de l’Éducation (MEQ) tente par tous les moyens d’éteindre l’incendie alors que ses efforts devraient être concentrés sur la prévention des incendies.

vigile.quebec tribune libre 17 septembre 2023
 

Au sujet des élèves à besoins particuliers

15 septembre 2023

Sans l’ombre d’un doute, la pénurie de main d’oeuvre que traverse actuellement le monde de l’éducation au Québec serait étroitement liée à la lourdeur de la tâche des enseignants et, dans cette foulée, à la pénurie de main d’oeuvre au sein du personnel spécialisé, tels les psychologues, les orthopédagogues, les travailleurs sociaux, etc, lesquels devraient contribuer à supporter l’enseignant dans sa tâche. Conséquemment, le système frappe un mur.

Dans un tel contexte, certains experts avancent l’idée qu’il faudrait isoler les élèves à besoins particuliers, arguant que l’intention qui était avancée en les incluant dans des groupes réguliers était qu’ils puissent être motivés par les élèves plus doués, ce qui manifestement, n’a pas atteint l’objectif visé.

Et pourtant, il faudra bien un jour trouver une solution à ce dilemme. Et si on jetait un coup d’oeil en amont, à savoir avant que l’enfant ne prenne place sur les bancs d’école. Sans prétendre être un spécialiste de l’hyper-activité chez l’enfant, je suis porté à croire que ce problème peut être détecté très jeune et traité au moment où l’enfant commence à le manifester. Par ailleurs notre société moderne, particulièrement depuis l’arrivée des médias sociaux, converge inévitablement vers un manque de concentration chez l’enfant, un problème qui risque de se perpétuer à l’école, d’où la nécessité, pour les parents, de veiller à une utilisation encadrée de ces médias.

Enfin, je suis plutôt d’avis que l’insertion des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers soit maintenue. La marginalisation de ces élèves ne peut que contribuer à accroître leur isolement. Reste à faire en sorte que le personnel spécialisé puisse arriver en renfort dans les meilleurs délais. Et, pour ce faire, je suggère la mise sur pied de stages de formation intensive alliés à des présences en classe sous la supervision des enseignants.

vigile.quebec tribune libre 14 septembre 2023
 

Si j’étais ministre de l’Éducation…

15 septembre 2023

Je m’attaquerais en première priorité à la lourdeur de la tâche du personnel enseignant Pour ce faire, je mettrais sur pied des stages de formation intensifs auprès des étudiants en orthophonie, en psychologie, en travail social, en orthopédagogie etc… dans le but de venir en aide aux enseignants.

Je créerais un comité d’experts chargé d’évaluer les avantages et les inconvénients eu égard à l’intégration des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers, prenant pour acquis que cette décision avait été prise dans l’objectif que les élèves à besoins particuliers seraient davantage motivés en côtoyant des élèves réguliers, ce qui, de toute évidence, n’a pas atteint la cible.

Je demanderais aux professeurs de français de revoir de fond en comble le contenu du cours de français au secondaire afin d’assurer une continuité du contenu linguistique, à savoir lexical, syntaxique et grammatical de la première à la cinquième secondaire, et d’éviter la kyrielle d’échecs en français de la pat des cégépiens, et le même scénario de la part des étudiants lors de l’examen d’admission en français en sciences de l’Éducation.

Je proposerais l’extension de la loi 101 en imposant l’admission à un Cégep francophone à tous les étudiants de langue maternelle française et à tous les immigrants permanents dans le but de mettre un frein au déclin du français au Québec, notamment par l’exil vers le Cégep anglophone.

Je modifierais le projet de loi 23 en décentralisant les pouvoirs vers les Centres de service scolaires (CSS) et ainsi permettre aux administrateurs sur la «ligne de feu» de gérer plus efficacement leur quotidien.

J’ajouterais un amendement au projet de loi 23 stipulant la création d’un canal de communication structuré permettant aux CSS d’assurer une uniformité et un suivi dans les politiques pré-établies.

Enfin, dans le but de recréer l’attractivité envers la profession d’enseignant, j’inviterais d’anciens enseignants et des enseignants actuels à offrir des séances d’information dans les cégep destinées à présenter les richesses inhérentes à la profession d’enseignant. Dans cette foulée, je mettrais sur pied une vaste campagne de publicité destinée à redonner à l’enseignement ses lettres de noblesse.


vigile.quebec tribune libre 14 septembre 2023

Laissons les enfants être des enfants!

12 septembre 2023

Dans le sillon de la sacro-sainte évolution s’infiltrent sournoisement de nouveaux concepts dans les écoles. Il en est ainsi de la saga suscitée par l’arrivée de «Mix», terme utilisé par une enseignante du primaire qui rejette les appellations traditionnelles Madame ou Monsieur.

Que le débat se fasse dans la société sur la place publique ne m’incommode aucunement. Toutefois, qu’il franchisse les frontières de l’enfance me chamboule complètement. Ces enfants qui, depuis leur enfance, vivent avec une mère et un père et côtoient des amis qui ont des parents à l’image des leurs.

Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas différents de ceux d’hier. Aussitôt qu’ils ouvrent les yeux, ils découvrent le monde qui les entoure à commencer par la présence de leur mère et de leur père. Plus tard, ils font la rencontre d’autres enfants avec qui ils s’amusent à des jeux d’enfants. Ils baignent dans un monde d’émerveillement et de belle naïveté.

Dans un tel contexte, comment les confronter brusquement dans un monde non-binaire sans leur provoquer un choc traumatique? Jusqu’où se défileront les images qui trotteront dans leur tête d’enfants? Notre société dite avant-gardiste est-elle en train d’oublier que les enfants ont besoin de vivre cette étape de leur vie dans un climat propice à son évolution sans bouleversement inapproprié à leur âge?

En terminant, je vous propose un extrait de la très belle chanson de Patrick Bruel Qui a le droit?: «On passe sa vie à dire merci, Merci à qui, à quoi? À faire la pluie et le beau temps Pour des enfants à qui l’on ment».

vigile.quebec tribune libre 10 septemre 2023
 

Une proposition qui tient de la pensée magique

12 septembre 2023

Décidément, la liste des propositions de solutions pour contrer la pénurie d’enseignants ne cesse de s’allonger et pas toujours dans la bonne direction. C’est le cas, à mon avis, de la proposition de l’ex-directrice d’école Yolande Brunelle qui envisage de réduire le parcours scolaire d’un an, en abolissant la sixième année et en répartissant son curriculum sur la cinquième année et la première secondaire.

Primo, cette proposition n’a qu’un caractère logistique et n’accentuera en rien l’attractivité de la profession d’enseignant, ce qui est à mon sens, l’aspect sur le quel le MEQ doit concentrer ses efforts. Secundo, et c’est là que le bât blesse avec le plus d’acuité, une telle proposition laisserait supposer que les curriculum de cinquième année et de première secondaire sont à toutes fins pratiques insuffisants et qu’ils pourraient faire place à une augmentation de contenu.

Or, à ma connaissance, aucun constat, jusqu’à ce jour, n’a été mis sur la table à cet effet. Alors pourquoi ferait-il maintenant partie des solutions à la pénurie d’enseignants? Poser la question, c’est y répondre. À mon sens, une telle proposition tient carrément de la pensée magique, notamment eu égard au fait que les élèves de cinquième année et de première secondaire ne présentent pas de sur-performance notable jusqu’à maintenant dans leurs résultats pour qu’ils puissent supporter une augmentation de contenu dans leurs matières.

M. Drainville, je vous incite fortement à persiste dans votre intention de ne pas adhérer à cette piste de solution. Les curriculum du primaire et du secondaire ne se manipulent pas comme au casino en mélangeant les cartes sur la table et en espérant tirer la bonne…

vigile.quebec tribune libre 10 septembre 2023
Le Soleil (verson numérique) 23 septembre 2023

Les aventures de Geneviève

6 septembre 2023

Après la saga déclenchée par l’«oubli» du port de la ceinture de sécurité en voiture, la ministre des Transports, Geneviève Guilbaut, en remet une couche en publiant une photo en compagnie de Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Jeunesse, et son amoureux des dernières années, sur les réseaux sociaux.

Perçue comme une travailleuse infatigable, traitant ses dossiers consciencieusement, une fonceuse, certains la prétendant même comme la dauphine de François Legault, Mme Guilbault, ces temps-ci, mène une vie de «rock star» sur qui tous les regards sont tournés.

D’entrée de jeu, la ministre est en droit de choisir le genre de vie qu’elle veut vivre. Toutefois, eu égard à son siège au cabinet des ministres, elle aurait avantage à soulever le pied de l’accélérateur concernant sa vie personnelle, à défaut de quoi la crédibilité qu’elle a su acquérir en pilotant des dossiers chauds, notamment celui du troisième lien entre Québec et Lévis, risque de s’effriter passablement.

La politique pardonne difficilement les écueils de parcours. Madame Guilbault n’a rien fait de particulièrement répréhensible. Toutefois, le revirement soudain dans sa vie personnelle affiché ouvertement au grand public risque d’être perçu par plusieurs comme un erreur de jugement, une situation avec laquelle elle devra vivre et surtout qu’elle aura à défendre…

vigile.quebec tribune libre 5 septembre 2023

Sur la notion de compétence en éducation

1 septembre 2023

S’il est un terme qui est utilisé de toutes parts par les temps qui courent en éducation, c’est la compétence requise pour enseigner. Ainsi en est-il, d’une part, des voix qui s’élèvent pour saluer la contribution des enseignants non légalement qualifiés et rappeler qu’un enseignant sans diplôme n’est pas forcément incompétent, et d’autre part, de l’initiative qui vise à encourager les profs à afficher leur diplôme d’enseignement bien en vue dans leur classe à la rentrée, pour faire valoir leur compétence.

À mon sens, un constat est indéniable, on ne s’improvise pas enseignant même si l’on est couvert de maîtrises et de doctorats dans quelque champ d’activités que ce soit. D’entrée de jeu, l’enseignement requiert des connaissances en didactique, à savoir les étapes à franchir pour arriver à communiquer ses «compétences» aux élèves, à commencer par capter leur attention à défaut de quoi la communication est littéralement inexistante.

Dans cette foulée, je verrais d’un bon oeil la mise sur pied de stages de formation en classe sous la supervision d’un enseignant qualifié. À titre d’exemple, je verrais mal un apprenti-pompier se rendre sur les lieux d’un incendie avant même d’avoir été formé sur les différentes mesures à prendre pour maîtriser le foyer d’incendie.

Enfin, l’éducation doit être au centre des priorités d’une société, et elle ne peut souffrir d’un nivellement par le bas dans lequel toute une génération de jeunes québécois seraient pris en otages. L’enseignement ne peut se permettre de tergiverser sur la notion de compétence au même titre que toutes les professions dont le travail principal consiste à entrer en relation avec des êtres humains.

vigile.quebec tribune libre 31 août 2023

Pour l’amour de nos enfants…

1 septembre 2023

D’entrée de jeu, je tiens à signaler que je suis en complet désaccord avec les propos haineux parus sur les médias sociaux eu égard à l’engagement d’une enseignante non binaire dans une école primaire du Centre de services scolaire des Hautes-Rivières.

De plus, je me montre ouvert aux stratégies utilisées par la direction, notamment l’envoi d’une lettre aux parents. «À l’intérieur de l’école, le personnel, les élèves et les parents ont très bien réagi.. et la grande communauté de l’école a témoigné de sa solidarité et d’un soutien qui font chaud au cœur», a affirmé en entrevue la directrice. Enfin, les parents concernés ont été informés qu’une enseignante à temps partiel dans deux groupes de la fin du primaire préfère être désignée comme Mx (qui se prononce «Mix»), au lieu de monsieur ou madame, puisqu’elle s’identifie comme une personne non binaire.

Toutefois, un aspect très important de cette situation pour le moins inédite concerne les enfants à qui l’école ouvrira une discussion sur «l’ouverture, les différences et les appellations de genre» avec les élèves concernés par ce contexte. Or, considérant que les jeunes du primaire sont déjà confrontés à des changements affectifs, sociaux, physiques et psychologiques majeurs durant cette période cruciale de leur vie, est-il vraiment pertinent de les placer dans un contexte que je qualifierais de court-circuitage inopportun?

Pour l’amour de nos enfants, n’est-il pas préférable de les laisser vivre leur vie d’enfants avec leurs rêves et leur belle naïveté? Pourquoi les embrigader dans un monde d’adultes qui risque de les sortir de leur monde sans raison apparente sauf celle de respecter la liberté de l’enseignante? Enfin, pourquoi la dite enseignante ne se ferait-elle pas nommée tout simplement par son prénom?

vigile.quebec tribune libre 31 août 2023