Le cirque médiatique de Donald Trump

7 avril 2023

Depuis son arrivée sur la scène politique américaine au cours de la campagne électorale de 2016 et particulièrement depuis le jour de son assermentation à titre de président des États-Unis, Donald Trump s’est mérité sans hésitation le titre de personnage politique le plus médiatisé, tout au moins en Amérique du Nord.

Dès lors, il nous a entraînés dans un cirque médiatique de haut niveau, multipliant frasques et facéties à un rythme étourdissant. Aujourd’hui, la candidat déclaré à l’investiture du parti républicain pour 2024 fait face à 34 chefs d’accusation contre lesquels il s’est déclaré non-coupable. Mais rassurez-vous, je n’ai pas du tout l’intention d’aborder les conséquences juridiques reliées à ces allégations, mon expertise en ce domaine étant totalement nulle.

Par ailleurs, ce qui me chicote au plus haut point, c’est la couverture médiatique de Donald Trump en lien avec tous les médias qui plaident, à raison, que Donald Trump agit continuellement pour attirer l’attention, le plus souvent à titre de victime, et que, par ailleurs, les médias ne se lassent pas de couvrir à la une depuis sept ans ce loufoque personnage.

En termes clairs, les médias jouent le jeu de Donald Trump en sachant qu’il est prêt à tout pour attirer les projecteurs sur sa personne tout en le plaçant en tête de leurs manchettes. À titre d’exemple, pour conclure, l’émission 24/60 du mardi 4 avril a consacré une émission « spéciale » de 2 heures sur la comparution de Donald Trump devant le procureur du comté de New York, Alvin Bragg. Et, pour ajouter au cirque, Radio Canada a même interrompu l’émission pour présenter les atterrissages de l’avion privé de Trump et à New York et pour le retour en Floride. Quel était, diantre, l’intérêt de ces prises de vue?

vigile.quebec tribune libre 7 avril 2023
 

Troisième lien, la touche de Geneviève Guilbault

7 avril 2023

Si les rumeurs se confirment, une troisième mouture du troisième lien entre Québec et Lévis mettrait l’accent sur le transport en commun, ce qui permettrait à Québec de profiter de la cagnotte d’Ottawa d’une part, et d’autre part, d’aller chercher l’appui tant espéré du maire Marchand par l’intégration du tramway au projet.

Bien que ces informations soient fragmentaires, elles donnent clairement l’impression que la ministre des transports Geneviève Guilbault a mis à profit ses qualités de fine stratège et de rassembleuse en trouvant le juste compromis qui permettra de neutraliser toutes les critiques exprimées sur le troisième lien depuis des mois, voire des années. Ce serait la première fois que le gouvernement proposerait de faire passer le tramway sous le fleuve, dans un des deux tubes imaginés dans la deuxième version du troisième lien.

Sur ce, je dois vous faire un aveu. Jusqu’à la probable mouture d’un troisième lien mettant l’accent sur le transport en commun, je ne croyais pas que le projet initial serait réalisé. Il donnait plutôt l’impression d’être une patate chaude entre les mains de François Legault. Toutefois, si la rumeur devient réalité, je me rallierai, comme beaucoup d’autres citoyens de la capitale nationale auparavant perplexes.

vigile.quebec tribune libre 7 avril 2023

Parodie d’un Davidgate

3 avril 2023

La directrice de l’école classique de Tallahassee en Floride, Hope Carrasquilla, s’est vue condamnée à démissionner à la suite de plaintes de parents reliées à une parodie loufoque du Davidgate dans le contexte d’une leçon d’art durant laquelle une image du David de Michel-Ange a été «exhibée» à des élèves de sixième année.

De son côté, le président de la commission scolaire a expliqué que ce n’était pas le fait d’avoir montré la photo qui est à l’origine de la démission forcée de la directrice, mais plutôt de ne pas avoir prévenu les parents que les enfants seraient «exposés» à une image contenant de la nudité. La «procédure» n’a pas été suivie et le prix à payer, c’est le congédiement. En termes clairs, la consigne, c’est la consigne… point à la ligne!

Dans les faits, il aurait fallu prévenir les parents avant de montrer non pas un porno «trash», mais un des chefs-d’œuvre du patrimoine artistique de l’humanité!

Or, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que seulement 3% des parents se sont érigés en défenseurs de la «pudeur» de leur enfant contre 97% qui ne se sont pas scandalisés.

Quoi qu’il en soit, le fait d’associer le David de Michel-Ange, le nu le plus célèbre de toute la sculpture de la Renaissance, sinon de tout l’art occidental, à de la pornographie dénote une inculture que je qualifierais de triviale. De quoi faire se retourner Michel-Ange dans sa tombe!

Le Soleil (version numériqe) 3 avril 2023 

 

Scénario d’une mort annoncée

31 mars 2023

Le scénario parfait pour un meurtre crapuleux annoncé : un individu déclaré non criminellement responsable d’actes violents pour cause de troubles mentaux à cinq reprises, et remis en liberté sous conditions à chaque occasion, et le destin tragique de la policière Maureen Breau qui s’est trouvée sur le chemin du détraqué qui lui a tranché la gorge à coups de couteau.

Pourtant, il y a quelques jours, Isaac Brouillard-Lessard avait été admis à l’hôpital d’où il a reçu son congé après que son état mental fut stabilisé. Or, l’individu de 35 ans représentait « un risque important pour la sécurité du public » considérant son état mental, avait statué la Commission d’examen des troubles mentaux dans une décision rendue il y a à peine un an. Brouillard-Lessard souffrait d’un trouble schizoaffectif, d’un trouble lié à l’usage des amphétamines en rémission et d’un trouble lié à l’usage du cannabis.

Nonobstant la présence de tous ces troubles mentaux, la Commission a tout de même décidé de le garder en liberté, estimant que « ce risque est adéquatement contrôlé si la libération de l’accusé est assujettie à un suivi et un encadrement appropriés ». 

De toute évidence, les critères de remise en liberté d’Isaac Brouillard-Lessard ont failli en conduisant à la mort « annoncée » de la sergente Maureen Breau. À cet effet, il m’apparaîtrait prioritaire de revoir ces critères pour éviter que des individus dangereux comme Brouillard-Lessard ne puissent se faufiler à travers les mailles d’un système apparemment déficient, et que d’autres policiers et policières n’en paient le prix de leur vie.

vigile.quebec tribune libre 30 mars 2023

Projet de loi 15, un bien mauvais départ

31 mars 2023

Le projet de loi 15 du ministre Christian Dubé sur la réforme du système de santé devait ébranler les colonnes du temple aux dires du ministre. En bien! Aussitôt présenté à l’Assemblée nationale et aux diverses instance syndicales, on peut affirmer que les colonnes du temple ont branlé, les partis d’opposition et les syndicats s’appliquant à tirer à boulets rouges sur le projet « mammouth » de Christian Dubé.

Sans grande surprise, les instances syndicales déplorent le fait qu’elles n’aient pas été consultées lors de l’élaboration de ce projet de loi. Du côté des partis d’opposition, ils ont unanimement mis en garde le gouvernement Legault contre le fait de préconiser « une approche bulldozer » pour le faire adopter d'ici la fin de la session parlementaire, en juin. Autant les libéraux que les députés de Québec solidaire (QS) et du Parti québécois (PQ) accueillent avec méfiance le projet de loi 15 et les transformations qu'il propose. Avec cette réforme, Gabriel Nadeau-Dubois reproche au gouvernement de la CAQ de centraliser encore plus le réseau de la santé que l'avaient fait les libéraux lorsqu'ils étaient au pouvoir.

Personnellement, compte tenu de l’extrême importance du projet de loi 15 qui vise avant tout l’amélioration des soins de santé des contribuables québécois, je suis d’avis qu’il doit être scruté article par article dans un climat non-partisan. Tout ne peut être rejeté du revers de la main pas plus que tout ne peut être accepté sans amendement.

Le ministre Dubé l’a répété haut et fort à maintes occasions, le statu quo est inacceptable, une assertion qui ne peut que rallier toutes les parties prenantes. Dans cette perspective, j’invite tous les intervenants au dialogue constructif pour le plus grand bien des patients qui attendent depuis des mois, voire des années, une chirurgie ou un médecin de famille sans compter les heures d’attente innombrables à l’urgence. C’est une question d’imputabilité socio-politique.

vigile.quebec tribune libre 30 mars 2023

Qui est Caroline St-Hilaire?

26 mars 2023

L'ancienne candidate caquiste dans Sherbrooke, Caroline St-Hilaire, a été nommée administratrice de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à l'issue du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) extraordinaire.

Mais qui est Caroline St-Hilaire? 

Source: Wikipédia

Caroline St-Hilaire, née le 16 novembre 1969 à Longueil, est une femme politique québécoise et diplomate.

Elle est mairesse de Longueuil de 2009 à 2017. Durant son mandat, elle assume également la présidence du conseil d’agglomération de Longueuil et la vice-présidence du comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal.

Biographie

Diplômée de l'Université du Québec à Montréal en administration des affaires, Caroline St-Hilaire est active dans le milieu culturel montréalais. Elle est consultante chez MCMS Musique, administratrice à la  Société du droit de reproduction pour les auteurs, éditeurs et compositeurs du Québec. Elle apporte sa contribution à la fondation de la Société pour la promotion de la relève musicale de l'espace francophone (SOPREF).

Député fédérale

Lors des élections fédérales canadiennes de 1997, elle est élue députée à la Chambre des communes du Canada, représentant la circonscription québécoise de Longueuil sous la bannière du Bloc québécois. Elle est réélue en 2000 ainsi qu’en 2004 et 2006 dans la circonscription rebaptisée Longueil-Pierre-Boucher.

Durant ses quatre mandats en politique fédérale, Caroline St-Hilaire a été porte-parole de sa formation politique dans les dossiers de la condition féminine, des transports, des droits de la personne et du sport. Elle a également été leader parlementaire adjointe du Bloc québécois à la Chambre des communes. Le 14 janvier 2008, elle annonce qu'elle ne sollicitera pas un nouveau mandat lors des élections fédérales d'octobre 2008.

Mairesse de Longueuil 

Le 15 avril 2009, elle annonce sa candidature à la mairie de Longueuil. En juin 2009, elle fonde le parti municipal Action Longueuil et le 1er novembre 2009, elle est élue mairesse de Longueil. Cependant, elle n'obtient qu'une minorité de conseillers élus de son parti avec seulement 11 des 26 élus.

Lors des élections municipales de 2013, elle est réélue avec 87,3 % des voix et son équipe, Action Longueuil obtient 13 des 15 sièges de conseillers municipaux et un des deux conseillers d'arrondissement.

Le 22 février 2017, Caroline St-Hilaire annonce qu'elle quittera la vie politique à la fin de son mandat en novembre 2017 et le 9 avril 2017, Sylvie Parent lui succède à la tête du parti Action Longueuil.

En septembre 2017, elle publie « Se faire entendre », autobiographie dans laquelle elle révèle sa surdité et annonce quitter la vie politique. Administratrice de l’Organisation internationale de la Francophonie

Le 21 mars 2023, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie annonce la nomination de Caroline St-Hilaire comme administratrice de l’organisation.

Cette nomination fait d’elle la deuxième personne en importance au sein de l’organisation. Elle recevra un salaire de 250 000 $ CA par année.

Vie privée

Son conjoint est Maka Kotto, avec qui elle a siégé au Parlement d'Ottawa. Kotto a également représenté la circonscription de  Bourget à l'Assemblée nationale du Québec sous la bannière du Parti québécois.

vigile.quebec tribune libre 26 mars 2023

 

Airbnb, au-dessus des lois et règlements en toute impunité

25 mars 2023

Le drame horrible qui s’est déroulé dans le Vieux Montréal et qui a fauché la vie de sept innocentes victimes a de quoi glacer le sang quand on en connaît les tenants et aboutissants.

Primo, un règlement municipal interdit d’avoir un Airbnb dans cet édifice Or, tout porte à croire que cette occupation illégale des lieux par Airbnb a littéralement passé sous le radar des autorités municipales et provinciales qui ont pourtant des règlements et des lois pour régir l’utilisation des bâtiments de type locatif à court terme.

Secundo, le Québec est un état de droit où personne n’est au-dessus des lois, y compris Airbnb. Cette entreprise, suivant le même modèle qu’Uber il n’y a pas si longtemps, profite de son prestige pour bafouer carrément les lois et règlements et, qui plus est, en toute impunité.

Par ailleurs, dans cette saga monstrueuse, il m’apparaît tout à fait pertinent de se demander où étaient les inspecteurs chargés de faire respecter les lois et règlements. Comment est-il possible qu’aucun inspecteur le moindrement compétent n’ait pas remarqué qu’un des appartements n’avait aucune fenêtre pour que le locataire puisse espérer sauver sa vie en sautant par la fenêtre?

Quoi qu’il en soit, le géant Airbnb doit être tenu criminellement responsable de la mort atroce de sept personnes, et rayé à vie des locations d’appartements à court séjour au Québec. Quant aux instances municipales et provinciales, elles doivent mettre à jour rapidement leurs mécanismes de contrôle eu égard à ce type de location, notamment le difficile contrôle des réservations en ligne.

vigile.quebec tribune libre 24 mars 2023
Le Soleil (version numériqe) 26 mars 2023
 

L’indépendance ou la survivance du Québec

25 mars 2023

Considérant les échecs récents eu égard aux dernières négociations entre Québec et Ottawa, je suis d’avis qu’ils ont contribué au regain de l’option souverainiste du Québec, notamment lors du dernier sondage où le PQ se situe deuxième derrière la CAQ concernant les intentions de vote des Québécois.

Or, selon moi, la notion même de l’indépendance a pris un nouveau paradigme, celui de la survivance, de la question identitaire en terme de manifestation de la pulsion de vie du peuple québécois. Les Québécois sont échaudés, ils n’en peuvent plus de vivre échecs après échecs de la part du fédéral. Et qui plus est, dans des domaines de juridiction provinciale, notamment en santé et en immigration.

Ce sentiment de survivance est palpable quand on considère les commentaires acrimonieux contre Justin Trudeau sur les médias sociaux en lien avec son attitude fanfaronne et désinvolte ayant trait aux demandes de François Legault. Les Québécois en ont marre de quémander et se voir bafoués coup sur coup.

De surcroît, ils assistent impuissants à un déclin inquiétant de leur langue maternelle et, par ricochet, de leur culture. L’avenir du Québec, nation distincte, est en péril. Le multiculturalisme viscéral de Trudeau conduit à une immigration galopante qui ébranle les us et coutumes des Québécois.

Enfin, l’arrivée de Paul St-Pierre Plamondon à la tête du Parti québécois a contribué sans l’ombre d’un doute à la relance de l’option indépendantiste. Sa transparence a fait de lui un politicien adulé et crédible. Nul doute qu’il saura canaliser le besoin de survivance du peuple du Québec.

vigile.quebec tribune libre 24 mars 2023
 

Le français, un déclin inquiétant

22 mars 2023

L’analogie entre le faucon pèlerin en tant qu’espèce menacée et le déclin de la langue française au Québec dans un message publicitaire visant la protection du français représente, à mes yeux, une trouvaille digne de mention.

En revanche, nonobstant que le franco-québécois soit truffé d’anglicismes, compte tenu notamment que le Québec baigne géographiquement dans une mer d’anglophones, je suis plutôt d’avis que les anglicismes continueront de se faufiler dans le vocabulaire courant des Québécois.

Par ailleurs, si le gouvernement veut s’attaquer sérieusement au déclin de plus en plus inquiétant du français au Québec, il devra exiger que les nouveaux immigrants parlent français sur leur lieu de travail. De plus, tous les Québécois de langue maternelle française devront s’inscrire à des Cégeps francophones. Les statistiques sont formelles, le français au Québec perd du « gallon » à un rythme alarmant au profit d’une anglicisation galopante. Qui sait, peut-être que ça viendra dans une prochaine publicité!

De plus, un travail titanesque est à effectuer auprès des jeunes dans les écoles et dans les familles eu égard à la « bouillabaisse » verbale utilisée sur les médias sociaux Un charabia complètement incompréhensible où français et anglais s’unissent dans un mariage « forcé ». Une prochaine pub?

Pour terminer sur la publicité, il eût été intéressant qu’elle pousse plus loin l’analogie entre le faucon pèlerin et le déclin de la langue française en créant un concept de comparabilité sur les moyens que les deux « personnages » entendent prendre pour éviter l’« extermination ».

vigile.quebec tribune libre 22 mars 2023
 

Baisse d’impôt, avantage aux mieux nantis

22 mars 2023

Engagement pris en campagne électorale, promesse tenue. C’est quelque 4,6 millions de contribuables qui se partageront la somme de 1,7 milliards $ par année pendant cinq ans à compter du 1er juillet 2023.

Or, la beauté du tableau s’arrête là. En effet, plus les revenus des contribuables sont élevés, plus la pointe de la tarte qui leur revient est imposante. À titre d’exemple, le citoyen qui gagne 30 000$ par année aura droit à une réduction de 108$ de son fardeau fiscal annuellement, tandis que celui qui a un revenu annuel de 100 000 $ s’enrichira de 814 $. À cet effet, le gouvernement pourra toujours allégué qu’il vient en aide à un plus grand nombre de contribuables à revenu modeste, la réalité est que cette assertion ne rapporte rien de plus dans la poche du contribuable plus démuni.

Le panier d’épicerie ne cesse d’augmenter sous l’effet d’une poussée inflationniste. Or, selon les chiffres avancés par le gouvernement pour une personne qui gagne 30 000 $, elle bénéficiera de 2.08 $ par semaine de plus pour faire face à l’augmentation du coup de la vie… Tout simplement ridicule!

À mon sens, le gouvernement vise une classe de citoyens trop large avec sa baisse d’impôt. Il eût fallu que cette assiette de 1,7 milliards $ soit répartie entre les travailleurs dont le salaire n’excède pas 50, 000 $, ce qui aurait eu comme effet que les montants versés en baisse d’impôt aurait été substantiellement plus élevés et surtout, plus équitables.

vigile.quebec tribune libre 22 mars 2023