Notre drapeau, notre fierté

16 janvier 2024

Pour les besoins de la petite histoire, rappelons que, le 21 janvier 1948, le fleurdelisé prenait la place de l'Union Jack, drapeau britannique, au sommet de la tour centrale du parlement. Par décret, le gouvernement du Québec lui avait accordé, le matin même, le statut de drapeau officiel du Québec qui devient le signe distinctif des Québécoises, des Québécois et du Québec. En 1980 et en 1995, le fleurdelisé est un acteur important des Référendums sur la souveraineté du Québec. Il devient spontanément le signe de ralliement du OUI à la souveraineté du Québec.

Le dimanche 21 janvier 2024 marque donc le 76ième anniversaire du fleurdelisé. Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours éprouvé une grande fierté, quand je vois notre drapeau flotter au vent. Il attire inlassablement mon regard et mon admiration, garni de sa croix blanche sur fond bleu et de ses fleurs de lys.

Toutefois, une amertume persiste quelque part au fond de moi, notre emblème nationale doit se contenter de ne représenter qu’une province du Canada. Et pourtant, le peuple français d’Amérique mérite mieux, il mérite un pays sur qui flotterait notre emblème national partout dans les grandes institutions internationales.

Pour compléter le paysage médiatique du Québec, son hymne national devrait retentir lors des manifestations d’importance, notamment dans le sport. À ce chapitre, la chanson Gens du pays de Gilles Vigneau est considérée à juste titre par beaucoup de Québécois comme l'hymne national de facto du Québec. Un drapeau est l’emblème d’un pays et son hymne national doit être entonné avec fierté à défaut de quoi le Québec devra se contenter de demeurer une simple province…munie d’un drapeau distinctif dont nous sommes fiers.

vigile.quebec tribune libre 14 janvier 2024
 

Individualistes, les Québécois?

15 janvier 2024

Les Québécois sont souvent qualifiés d’individualistes. Ils incarnent, selon certains analystes du comportement humain, notamment certains sociologues, la société du «me, myself and I». Une preuve de ce comportement selon ces mêmes personnes, c’est leur comportement dans une foule au moment de l’ouverture des portes des magasins lors du «Black Friday».

Or, permettez-moi de vous raconter deux incidents qui me sont arrivés en peu de temps d’intervalle il y a quelques semaines. Je me rendais à ma voiture stationnée le long d’une rue lorsque je me suis accroché le pied dans la dénivellation du trottoir. Je suis tombé à genoux, mais mon état de santé ne me permet pas de me relever à moins qu’un point d’appui soit près de moi. Mais aucun appui n’était disponible. Tout à coup, je vois une voiture se stationner près de moi. Le chauffeur me demande si j’ai besoin d’aide. Je lui fais signe que oui. Il met son bras sous mon épaule et me soulève. J’étais dégagé de cette fâcheuse position grâce à ce bon samaritain québécois.

Trois jours plus tard, à la sortie d’un restaurant, j’ai malencontreusement mis le pied sur une plaque de glace. J’ai complètement perdu l’équilibre et atterri face contre terre, le front ensanglanté. Quelques secondes plus tard, un homme d’une trentaine d’années qui arrivait au restaurant, m’a aperçu, s’est immédiatement dirigé vers moi, et s »est agenouillé devant moi tout en me posant des questions sur mon état de santé. Quelques secondes plus tard, le propriétaire du restaurant est venu prêter main forte à mon médecin improvisé. Ils sont restés près de moi une bonne trentaine de minutes avant l’arrivée de l’ambulance sans me quitter des yeux Je m’en suis tiré avec six points de suture au-dessus de l’arcade sourcilière et une bonne dose de charité.

La morale de ces anecdotes: la générosité et l’entraide existent encore au Québec. Et à titre de preuve supplémentaire, plus de 400 bénévoles ont levé la main pour prêter leur concours dans le cadre du Tournoi international de hockey Pee-Wee, et de surcroît, plusieurs centaines d’autres ont dû être refusés faute d’emplois…

vigile.quebec tribune libre 14 janviier 2024
 

Des aînés traités comme de «vieilles chaussettes» dont on se débarrasse

13 janvier 2024

Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours éprouvé une colère viscérale eu égard aux sévices inhumains, voir barbares, subis par les aînés dans notre monde qui se proclame «civilisé». Dans cette foulée, on apprend que plus de 2500 locataires ont été évincés de leur résidence privée pour aînés (RPA) en un an au Québec. Selon les médias, on compte 88 fermetures de RPA entre le 1er octobre 2022 et le 1er septembre 2023, dans l'ensemble du Québec.

«Il est inacceptable que nos aînés vulnérables et parfois aux prises avec des problèmes de santé se retrouvent sans logement. La ministre responsable de l’Habitation doit inclure une clause dans son projet de loi 31 qui interdit les évictions en résidences privées pour aînés», soutient le président provincial de l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP), Paul-René Roy.

Pour sa part, le cabinet de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a tenu à «corriger que dans le cas de fermeture ou de conversion de RPA, il ne s’agit pas d’évictions». Comme gymnastique verbale, difficile de trouver mieux! Si nous revenions à la triste réalité: éviction ou non, de nombreuses personnes âgées se retrouvent à le rue chaque fois qu’une RPA met la clé sous la porte. Et, toujours eu égard à la réalité, la crise du logement sévit dramatiquement.

De son côté, le cabinet de la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, se dit préoccupée par les fermetures de RPA et a rappelé que des mesures importantes, dont des aides financières, ont été mises en place pour freiner ces fermetures. Or, selon toute évidence, ces subsides ratent leur cible, et, encore une fois, les aînés sont traités comme de «vieilles chaussettes» dont on se débarrasse sans coup férir.

vigile.quebec tribune libre 13 janvier 2024

Aide médicale à mourir: un choix personnel

12 janvier 2024

L’aide médicale à mourir (AMM) souffre encore de tabous bien ancrés chez une partie de la société. J’ai livré plusieurs batailles au cours de ma vie professionnelle et, lorsque je m’engageais dans une bataille, c’était parce que je croyais que j’avais une chance de la gagner. Comme la plupart des gens que je qualifierais d’ordinaires, je me suis toujours dit que le cancer n’arrivait qu’aux autres

Or, aujourd’hui, je suis devant un adversaire invincible, un cancer de stade 4 incurable. Aussi ai-je décidé de lui concéder la victoire avant de me lancer inutilement dans un combat impossible à gagner, et de laisser les traitements retarder l’échéance.

En prenant la décision de demander l’aide médicale à mourir lorsque la vie ne m’apportera que souffrances, je pense d’abord à mon épouse et à mes deux filles à qui je désire éviter des moments de tristesse et de douleurs qu’elles n’ont aucune raison de supporter. Ainsi, elles garderont de moi le souvenir d’un époux et d’un père qui a choisi de mourir près d’elles dans la dignité.

Certes, le sujet sort de l’ordinaire. Enfin, que je me suis dit, des centaines de millions de personnes ont reçu ou recevront au cours de leur vie un diagnostic de cancer. Certaines en guériront, d’autres malheureusement en mourront. Le passé ne m’appartient plus et le futur ne m’appartient pas. Seul le présent m’appartient et c’est avec lui que j’ai décidé de continuer ma vie, entouré de mes proches. J’aime me rappeler que les marées basses de notre vie nous invitent à marcher à la recherche de coquillages, ces merveilles de la mer si convoitées par les enfants.

Malgré les moments pénibles que l’avenir me réserve le jour où mes forces s’effriteront et que mon esprit s’égarera de plus en plus souvent, je conserve encore en moi le goût de mordre dans la vie à l’image des oiseaux qui ne semblent pas préoccupés par demain, ou du sourire d’un enfant qui fait ses premiers pas et qui nous enseigne qu’il faut aller de l’avant avec confiance.

Le Soleil (version numérique) 12 janvier 2024
vigile.quebec tribune libre 13 janvier 2024

Regard sur le plan de rattrapage du ministre Drainville

12 janvier 2024

Le défi auquel devait faire face le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, eu égard aux effets collatéraux des grèves des enseignants du secteur public, notamment au chapitre du rattrapage scolaire, était pour le moins colossal. Dans un premier temps, il est utile de spécifier que, dans les écoles représentées par le personnel du Front commun, les élèves ont manqué un total de 8 jours répartis sur plusieurs semaines, alors que la Fédération autonome de l’enseignement était en grève générale illimitée depuis le 23 novembre 2023, soit pendant 22 jours de classe sur un calendrier scolaire de 180 jours.

En ce qui a trait au plan de rattrapage du ministre Drainville, il répond à la flexibilité tant exigée du gouvernement de la part des syndicats durant les négociations. Une flexibilité sous l’angle du volontariat. De ce fait, les élèves qui le désirent pourront assister à des périodes de récupération pendant la semaine de relâche, à des mesures de tutorat et à des cours d’été gratuits, lesquels seront offerts par des enseignants consentant à les offrir moyennant une rémunération substantielle.

Toutefois, de mémoire, je me souviens qu’en tant qu’enseignant, lorsque j’offrais des périodes de récupération, y participaient en majorité des élèves qui avaient de bons résultats alors que ceux qui éprouvaient des difficulté brillaient par leur absence. Dans ces circonstances, en vertu du volontariat, la collaboration des parents sera essentielle eu égard à la présence de leur jeune à ces périodes de récupération, à défaut de quoi cette récupération risque de se transformer en coup d’épée dans l’eau pour les élèves en difficulté. Le même scénario risque de se reproduire pour la récupération offerte aux heures du dîner et après les cours de la journée.

En termes clairs, en théorie, le volontariat incarne une stratégie porteuse de succès. Or, en pratique, elle risque de souffrir d’angélisme auprès des élèves en difficulté qui se retrouvent souvent en manque de motivation à la suite de nombreux échecs à répétition. Les enseignants arriveront-il à trouver la motivation nécessaire chez ces élèves? Là est toute la question…

vigile.quebec tribune libre 11 janvier 2024
 

Évolution quand tu nous tiens!

11 janvier 2024
​Emporté par le tsunami de la sacrosainte évolution, les jeux dehors pour les enfants ont été emportés par les jeux électroniques, les tables de mathématiques ont été substituées par les touches des calculatrices, la persévérance et l’effort par la réussite sans effort, les échanges téléphoniques par les messages électroniques, les rencontres aléatoires par les rencontres exploratoires, le personnel sympathique des institutions bancaires par les guichets automatiques.
Aujourd’hui, certains journaux troquent la version papier par la version numérique pour faire toute la place à l’évolution. Eh bien, au risque d’être traité de dinosaure, je dois humblement vous avouer que la version papier me maque déjà. Quel plaisir j’éprouvais de m’asseoir à la table de cuisine avec un bon café et de feuilleter une à une les pages de «mon» journal. Les articles des journalistes sortaient de l’imprimerie, et le camelot nous les livraient avec un beau «bonjour». Pour tout vous dire, j’aime feuilleter un journal avec mes mains. Et que dire des personnes âgées habituées depuis des décennies au journal papier et se familiariser tant bien que mal avec l’électronique?
Samedi le 30 décembre 2023 marquait la fin de l’édition papier du Soleil du samedi. Depuis des années, à tous les samedis, je me faisais un devoir de m’atteler à la résolution de la «grille des mordus», une grille de mots croisés sophistiqués qui contribuaient grandement à garder mes neurones en forme. Le 7 janvier, elle va me manquer terriblement à la manière d’une tradition qui s’est envolée, emportée par l’évolution.
L’évolution des technologies a permis à bien des secteurs de l’activité humaine de réaliser des découvertes fort utiles à la société, notamment dans le domaine médical. Or, en ce qui concerner l’arrivée de la version numérique des journaux, j’ai peine à croire qu’elle saura suppléer au plaisir que j’éprouvais à tourner les pages de mon journal avec mes doigts, une relation corps-papier exclusive, voire irremplaçable… Évolution quand tu nous tiens!

 

vigile.quebec tribune libre 9 janvier 2024

Enseigner, c’est semer l’avenir

11 janvier 2024

S’il est un sujet qui a fait les manchettes au cours des dernières semaines c’est bien la longue négociation des conditions de travail des enseignantes et des enseignants avec le gouvernement, notamment la lourdeur de leurs tâches due, entre autres, à l’insertion des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers.

Dans des circonstances aussi conflictuelles, il n’est donc pas surprenant que la profession a perdu toute forme d’attractivité de la part des candidats en sciences de l’Éducation et, qui plus est, d’enseignants d’expérience qui quittent la profession après 5 ans et même 10 ans d’expérience.

L’enseignement est en manque d’amour, il a perdu ses lettres de noblesse au gré des réformes en éducation qui sont venues balayer les sources qui alimentent la profession d’enseignant. Et pourtant, si on remontait en amont de la problématique et que en remettant le focus sur le rôle essentiel de l’enseignement, à savoir qu’enseigner, c’est semer l’avenir, peut-être parviendrions-nous à recréer cette attractivité pour la profession.

Les enseignants bénéficient d’un immense privilège, à savoir celui de travailler sur une matière première riche et foisonnante, des êtres humains incarnés par les élèves. Ces jeunes leur sont confiés dans le but de les faire grandir, intellectuellement, socialement et psychologiquement. De ce fait, pourquoi des rencontres entre des professeurs d’expérience et des étudiants en sciences de l’Éducation ne seraient-elles pas organisées régulièrement dans le but de remettre tout le lustre perdu sur la carrière d’enseignant. En réalité, l’enseignement a besoin d’être replacé sur les rails de l’attractivité, et ce n’est qu’en lui octroyant sa mission de «semeur d’avenir» qu’il parviendra à se hisser dans le peloton des professions recherchées.

vigile.quebec tribune libre 9 janvier 2024
 

Tout à fait scandaleux!

5 janvier 2024

Depuis bien des lunes, les exemples illustrant sans coup férir la priorisation de la langue anglaise sur la langue française au Québec démontrent à quel point notre langue perd les lettres de noblesse auxquelles elle devrait aspirer.

Le dernière manifestation de la sorte se réfère à une vidéo tournée au sommet du Mont-Royal présentée par l’équipe montréalaise de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) et diffusée exclusivement en anglais, hormis quelques minimes sous-titres en français. Tout simplement scandaleux!

Les Québécois sont de fervents amateurs de hockey, et c’est avec fierté qu’ils accueillent l’arrivée d’une équipe montréalaise dans la nouvelle LPHF. Les dirigeants de l’équipe québécoise ont fait preuve d’un mépris inqualifiable. Et ils doivent présenter sans délai leurs excuses publiques aux Québécois.

Enfin, je laisse la parole au président du mouvement Impératif français, Jean-Paul Perrault, qui traduit fort bien l’attitude méprisable des dirigeants de l’équipe montréalaise: «C’est contre notre vision de l’avenir. C’est un geste qui mérite d’être qualifié de violent… C’est des indécrottables [...] les responsables en arrière de ça méritent d’être sanctionnés, méritent d’être rappelés à l’ordre sur la place publique [...] ça demande des excuses de la part de cette équipe.»

vigile.quebec tribune libre 4 janvier 2024


 

Où sont passés les classiques du temps des Fêtes?

5 janvier 2024

Comme à chaque année, vers la mi-décembre, les stations radiophoniques ouvrent toutes grandes leurs antennes pour nous faire entendre des chansons des Fêtes. Or, cette année, peut-être est-ce par souci de modernité, les stations se sont faites muettes eu égard aux grands classiques du temps des Fêtes.

À titre d’exemples, je n’ai pas entendu le Minuit chrétiens interprété par la voix de stentor de Richard Verreault, ni la Charlotte prie Notre-Dame par la voix langoureuse d’Angèle Coutu, ni le Noël au camp par notre coureur des bois national, Tex Lecor.

Ces chansons-culte font partie intégrante de notre folklore culturel du temps des Fêtes québécois et devraient, à mon sens, tourner sur les ondes radiophoniques du Québec pendant la période précédant les Fêtes de Noël et du Nouvel An. Par contre, une chanson comme Féliz Navidad interprété par José Feliciano, qui n'est composée que de 20 mots en anglais et en espagnol, tournait 5 à 6 fois par jour.

C’est un secret de Polichinelle, les festivités qui entourent la célébration des Fêtes au Québec a perdu énormément de la magie qui entourait notamment la féerie des grands classiques. Notre chanson folklorique fait corps avec notre culture, et de ce fait, elle doit se perpétuer avec fierté à travers le temps.

vigile.quebec tribune libre 4 janvier 2024
Le Soleil (version numérique) 5 janvier 2924

 

Mon souhait pour 2024: que les aînés fassent partie intégrante de la société

3 janvier 2024

On a tous encore en mémoire l’hécatombe des aînés durant la pandémie, laquelle a suscité un tollé de critiques envers les hauts dirigeants. Eh bien, il appert que le scénario tend à se répéter alors que près de 2300 aînés occupent des lits d’hôpitaux inutilement en attendant d’être transférés en Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), en réadaptation, en résidence pour aînés, en Ressource intermédiaire ou à domicile avec de l’aide adaptée ou des soins palliatifs.

Devant un tel scénario, force est d’admettre que les aînés sont traités comme les parents pauvres du système de santé au Québec. Et pourtant, les personnes âgées ont collaboré activement à la construction du Québec moderne, et ont en tête tout un bagage de connaissances et d’expériences qu’ils pourraient nous faire profiter de bon gré.

D’aussi longtemps dont je me souvienne, j’ai toujours ressenti extrêmement de sympathie pour les aînés, notamment eu égard à leur vulnérabilité omniprésente. Et quand, de surcroît, notre société civile et étatique exploite cette vulnérabilité, je suis forcé d’admettre que nos hauts dirigeants font preuve d’une bassesse indigne des fonctions qu’ils occupent.

Vieillissement de la population

Selon les projections de l'Institut de la statistique du Québec, le quart des Québécois seront âgés de 65 ans ou plus en 2031 et près du tiers, en 2061. Ce vieillissement démographique s'explique notamment par la forte dénatalité qui a succédé aux baby-boomers, ainsi que par une hausse de l'espérance de vie.

D'ici une vingtaine d'années, la société québécoise sera l'une des plus vieilles en Occident. Après le Japon et la Corée du Sud, le Québec figure parmi les sociétés qui connaissent un
vieillissement des plus rapides. En 2011, environ 1 personne sur 6 était âgée de 65 ans et plus. Si la tendance se maintient, ce sera le cas de 1 personne sur 4 en 2031. Toujours en 2011, la proportion d’aînés âgés de 85 ans et plus était de 12 %, alors qu’elle frôlera les 25 % en 2061.

Par ailleurs, il est devenu courant au Québec d’établir une corrélation entre les projections démographiques québécoises et leur incidence sur la fragilité des finances publiques, établissant ainsi un lien direct de causalité entre le vieillissement de la population et l'alourdissement des coûts de santé publique.

À preuve, l'essentiel du discours relatif aux aînés est à peu près obnubilé par le problème singulier de la santé et des coûts qui lui seraient inhérents. Et pourtant, dans les faits, la vaste majorité des aînés de 65 ans ou plus sont autonomes, en bonne santé, engagés dans des activités sociales et sûrement pas le fardeau social et économique auquel on veut bien les associer.

Inclusion sociale des aînés

Au Québec, l’amélioration des conditions de vie, les progrès de la médecine et des soins de santé et l’accès à l’éducation font en sorte que les générations actuelles vivent plus longtemps et en meilleure santé que les générations précédentes. L’accroissement de l’espérance de vie constitue une importante avancée. Une espérance de vie élevée offre de nombreux avantages, tant pour les individus que pour les communautés. Cependant, les perceptions à l’égard du vieillissement ont peu évolué et plusieurs personnes craignent encore de vieillir. Des idées préconçues à l’égard des personnes aînées subsistent et des aînés déclarent encore être ignorés, infantilisés et victimes de préjugés.

En revanche, l’inclusion sociale procure aux personnes aînées un sentiment d'utilité, d'accomplissement et d'appartenance à la communauté. Elle permet aux aînés de demeurer actifs et de continuer à contribuer au développement de la société, selon leurs besoins, leurs préférences et leurs capacités. La participation à la vie sociale favorise l’établissement de liens qui préviennent l’isolement. C’est pourquoi, il est urgent d’agir, notamment par la valorisation des personnes aînées et par la reconnaissance de leur contribution à la société.       

Le Soleil (version nuum.rique) 27 décembre 2023