Résurrection électoraliste du troisième lien

6 octobre 2023

Avril 2022. La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, les bras chargés de dossiers, peine à se rendre à la table pour y déposer ses dossiers, et finalement dévoile les résultats des experts sur le troisième lien qui proposent un réseau structurant pour le transport en commun. En bref, la ministre vient de sonner le glas du réseau routier sous-fluvial.

Le 2 octobre 2023, La CAQ se fait ravir le comté de Jean-Talon par le Parti québécois. La défaite est amère. Le lendemain, le premier ministre François Legaut ressort subitement le projet de troisième lien et propose de consulter les Québécois sur cet enjeu qui pourtant a été rejeté 5 mois auparavant.

Mais, que diable s’est-il donc passé dans la nuit du 2 au 3 octobre pour que le premier ministre ressorte de sa poche le projet de troisième lien? Dans mon esprit, François Legault n’a pas digéré la défaite dans Jean-Talon, et a décidé de ressortir le troisième lien de façon électoraliste, reprenant ainsi le haut de la scène électorale québécoise tout en jetant dans l’ombre la victoire péquiste dans Jean-Talon.

Quoi qu’il en soit, le projet de troisième lien entre Québec et Lévis est un projet mort-né qui a servi d’engouement pour les Québécois, une promesse électorale de la CAQ depuis sa première campagne électorale. François Legault erre s’il pense que les Québécois sont des «valises». Nombreux sont ceux qui détestent ces parties de yo-yo avec le dossier du troisième lien Sa résurrection électoraliste ne fera qu’amplifier la méfiance et la grogne des citoyens de Jean-Talon.

Le Soleil (version numérique) 5 octobre 2023
vigile.quebec tribune libre 7 octobre 2023

Le mouvement contre le tramway à Québec s’amplifie

4 octobre 2023

Décidément, la construction d’un tramway à Québec suscite de nombreux rebondissements, Cette fois-ci, le groupe Tramway NON merci, qui compte quelque 12 00 abonnés, devient un nouveau parti municipal qui prend le nom de Respect Citoyens.

Et, comme par hasard, la nouvelle a été annoncée le jour même où la Ville de Québec demande à la multinationale française Alstom que la date butoir liée au contrat de fabrication des rames du tramway soit repoussée à la première moitié de 2024 alors que l’administration Marchand prévoyait que l’autorisation de démarrer la fabrication du matériel roulant serait officiellement donnée à la multinationale le 10 novembre.

Nonobstant la détermination constante du maire de Québec Bruno Marchand pour la construction d’un tramway dans la Capitale nationale, force est d’admettre que tout ne roule pas comme sur des roulettes sur le chemin du futur tramway, les derniers sondages en faisant foi.

De nombreux citoyens remettent vivement en question la pertinence de la construction d’un tramway à Québec, notamment en raison de son coût faramineux. D’autres, à savoir certains commerçants, dénoncent les bouleversements qui seront effectués devant leur commerce et qui, par ricochet, agiront négativement sur l’affluence de leur clientèle.

De toute évidence, le dossier sur la construction d’un réseau structurant de transport en commun à Québec n’arrive pas à rallier la majorité des citoyens malgré le discours incessant du maire en sa faveur. Conséquemment, la question de sa pertinence se pose, à commencer par le maire qui se doit de démontrer de la souplesse face à ses commettants qui, pour la plupart, ont clairement besoin d’être rassurés.

vigile.quebec tribune libfre 3 octobre 2023

Les citoyens de Jean-Talon se sont exprimés

4 octobre 2023

Au terme d’une campagne que les experts considéraient comme chaudement disputée, le candidat du Parti québécois (PQ), Pascal Paradis, contre toute attente, a été élu avec une forte majorité devant la candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) Marie-Anik Shoiry. Le vent dans les voiles lors des derniers sondages, le PQ a réussi à gagner la confiance d’une grande majorité des électeurs de Jean-Talon.

« Ce soir, le Parti Québécois est de retour à Québec, le Parti québécois est de retour au Québec… Ce soir, chers amis, nous avons fait la démonstration hors de tout doute que la CAQ n'est plus invincible… C'est la première fois de toute la grande histoire de notre formation politique, la première fois en 55 ans depuis notre fondation, qu'on réussit à gagner dans Jean-Talon », s’est réjoui Paul St-Pier Plamondon.

La victoire du PQ est sans équivoque. Elle représente la montée progressive du PQ lors des derniers sondages. Toutefois, le facteur dominant dans cette montée du PQ vers sa popularité croissante repose, à mon sens,en grande partie sur son chef, Paul St-Pierre Plamondon qui a réussi, dès sa nomination à titre de chef du parti, à relancer le PQ sur la voie de la crédibilité en adoptant l’honnêteté et la transparence autant dans ses points de presse qu’à l’Assemblée nationale.

Par ailleurs, les tergiversations de la CAQ dans le dossier du troisième lien ont certes joué contre elle, et créé un doute fort légitime chez les citoyens sur la transparence de François Legault et de son équipe. À cela s’ajoutent les soubresauts dévastateurs causés par les pénuries de main d’oeuvre en santé et en éducation qui jouent indéniablement sur la crédibilité de la CAQ.

Enfin, la victoire convaincante du PQ dans un comté reconnu depuis des années comme une forteresse du Parti libérale du Québec (PLQ) et ravie par la CAQ au dernier scrutin démontre à quel point le mouvement souverainiste reprend petit à petit ses lettres de noblesse sur la scène politique québécoise.

Vigile.quebec tribune libre 3 octobre 2023
Le Devoir 4 octobre 2023


 

Legault, un «rempart contre les extrêmes»

26 septembre 2023

L’épineuse question de l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles est en train de prendre une tournure dangereuse eu égard à nos institutions démocratiques. En effet, François Legault, en mettant sur pied un «comité de sages» sur cet enjeu crucial, écarte du revers de la main la tenue d’une commission parlementaire dans le but de s’ériger en «rempart contre les extrêmes».

En bref, notre premier ministre, en agissant de la sorte, agit comme si les 125 députés de l’Assemblée nationale étaient incapables de faire abstraction de la partisanerie sur un sujet aussi déterminant pour les jeunes du primaire. Et pourtant, quoi qu’il en soit, les membres de la commission parlementaire auraient tout le loisir pour assigner des experts en la matière à la commission.

En s’octroyant le rôle de «rempart contre les extrêmes», François Legault se défile devant son rôle de rassembleur et de leader du gouvernement. En ce qui a trait aux «sages» dont parle Legault, je suis plutôt d’avis qu’ils vont concentrer leurs réflexions sur des données scientifiques sans s’attaquer aux conséquences psychologiques que les jeunes risquent d’encourir eu égard au projet en question.

Mais, là où le bât blesse de façon fort inquiétante, c’est que les députés, des représentants élus démocratiquement par les citoyens, font preuve de tergiversation avant d’aborder des thèmes délicats de peur que la conversation ne prenne une mauvaise direction, et que des gens aux idéologies radicales en fassent leur cheval de bataille.

François Legault est le leader du gouvernement, et en ce sens, il doit se montrer digne de ce nom. Une commission parlementaire non-partisane contenant des représentants de tous les partis, assistés d’experts en la matière, est la meilleure démarche pour assurer l’intégrité parlementaire.

vigile.quebec tribune libre 25 septembre 2023

Une offre salariale méprisante

26 septembre 2023

Le conflit de travail entre le front commun des syndicats et le Conseil du trésor semble s’acheminer vers le déclenchement d’une grève illimitée, entraînant avec elle 420 000 travailleurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et d’autres secteurs publics.

Les deux causes de conflit les plus prioritaires sont la lourdeur de la tâche et l’offre salariale du gouvernement, à savoir une augmentation salariale de 9% sur 5 ans, soit 1,8% annuellement. Or, les policiers se sont fait offrir 21% sur 5 ans et, comble de mépris, les députés se sont accordé une augmentation de 30% pour l’année en cours.

Il y a là quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume de la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Nonobstant l’augmentation salariale scandaleuse des députés, qu’est-ce qui peut justifier l’écart important entre les offres salariales aux policiers et celles offertes aux employés du secteur public? Pouvons-nous y percevoir l’ombre des services essentiels comme justification? Et si c’était le cas, quelqu’un au gouvernement pourrait-il m’expliquer cet écart si important des offres salariales à des employés chargés de la sécurité des citoyens et ceux responsables de la formation des adultes de demain?

La farce a assez duré. Il est temps que les employés de l’état, notamment, le personnel scolaire, soient reconnus à leur juste valeur. Si le gouvernement investit des milliards $ dans l’électrification des services, il serait tout à fait légitime qu’il pige dans ses goussets pour mettre à exécution le leitmotiv si cher à François Legault, à savoir que l’éducation incarne sa première priorité!…

vigile.quebec tribune libre 25 septembre 2023

Écriture cursive ou scripte?

25 septembre 2023

Au ministère de l’Éducation, on stipule dans les documents officiels que « les techniques de l'écriture scripte et cursive doivent être vues ». La majorité des écoles enseigne encore les deux types d’écriture, autant le cursif que le script mais le cursif tend à disparaître petit à petit. En effet, un peu partout au Québec, des écoles primaires ont cessé d’enseigner l’écriture en lettres attachées aux élèves, un choix qui se transforme parfois en cauchemar lorsqu’un enfant change d'établissement.

D’entrée de jeu, je donne ma préférence pour l’écriture cursive dans toutes les écoles du Québec, entre autre, pour sa fluidité, la main suivant le crayon sans s’arrêter à chaque lettre du mot que l’élève transcrit ce qui est préférable chez les jeunes qui souffrent de dyspraxie ou de problèmes de coordination des mouvements. En revanche, l’écriture en lettres détachées oblige l’élève à soulever le crayon à chaque lettre que le mot contient. De plus, l’écriture scripte est un copier-coller du clavier d’un ordinateur, ce qui, en soi, n’a rien de comparable à un document manuscrit.

Pendant ce temps, en Ontario, la province vient de réintégrer l’écriture en lettres attachées obligatoire pour tous après avoir délaissé cette technique d’apprentissage pendant plus de 15 ans. Dans cette foulée, la doctorante au département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, Marjorie Cuerrier croit que le Québec devrait suivre l’exemple ontarien et se doter d’une règle claire et uniforme pour l’apprentissage de l’écriture.

La surcharge imposée à l’élève en enseignant les deux méthodes d’écriture m’apparaît inutile d’autant plus que tous les écrits sont présentés en lettres détachées et qu’il aura rapidement l’occasion d’en prendre connaissance et de les décoder.

vigile.quebec ribune libre 23 septembre 2023

Non à l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles primaires

25 septembre 2023

La colère gronde. Les idéologies se confrontent. La saga entre les défenseurs des droits des personnes trans et les manifestants contre l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles primaires inquiètent les experts. « C’est sûr que c’est inquiétant parce qu’il y a de l’agressivité envers les contre-manifestants [...] c’est comme si on était en train de régresser de plusieurs dizaines d’années », déplore Line Chamberland, ancienne professeure à la chaire de recherche sur la diversité sexuelle et pluralité des genres à l’Université du Québec à Montréal.

Dans la foulée des thèmes divergents qui s’opposent , je suis d’avis que le débat emprunte une «route secondaire» à partir du moment où les contre-manifestants s’opposent à l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles primaires alors que les manifestants luttent pour la libre expression de leurs droits personnels.

D’entrée de jeu, on ne peut s’objecter aux droits à la liberté d’expression de la communauté LGBTQ. Toutefois, il m’apparaît indéniable que la promotion de l’idéologie de genre dans les écoles primaires n’a pas sa place à l’école, à plus forte raison auprès des élèves du primaire qui sont déjà confrontés, de par leur âge, à une kyrielle de bouleversements physiques et psychologiques.

L’idéologie de genre incarne un concept complexe dans notre société et, de ce fait, elle doit être exclue du curriculum du primaire. Que le débat se fasse sur la place publique pour le plus grand bien d’une saine démocratie!

vigile.quebec tribune libre 23 septembre 2023
 

 

 

 

Je suis une langue fière

22 septembre 2023

Certains me disent belle
Mais je ne suis pas de celles
Qui se nourrissent de miel
Ou d’une pincée de sel

J’ai traversé les mers
Pour m’établir ici
Dans ce vaste pays
De froids et longs hivers

J’y ai vite pris racine
Je me suis senti chez moi
J’ai lacé mes bottines
Et suis parti au bois

M’attendait au retour
Une langue étrangère
Empiétant sans détour
Sur les droits de mes terres

Je ne suis pas guerrière
Mais je ne suis pas de celles
Qui se nourrissent de miel
Je suis une langue fière

J’ai traversé les mers
Pour m’établir ici
Au pourtour des rivières
Où m’accueille ce pays

Je suis ici chez moi
Je suis revenu du bois
Je remets mes bottines
Et reprends mes racines

vigilie.quebec tribune libre 21 septembre 2023

 

Position éhontée du ministre de la Langue française

21 septembre 2023

La saga causée par la tenue d’une «english week» au Cégep Garneau, dans la Capitale nationale, a fait couler beaucoup d’encre. Toutefois, là, à mon sens, où le bât blesse avec le plus d’acuité, se trouve dans la réplique pour le moins surprenante, voire déconnectée, du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, arguant qu’il «ne s’insurgera pas» contre cette initiative, considérant qu’une semaine du français se tiendra de toute façon plus tard au cours de l’année scolaire.

Et pourtant, s’il existe un phénomène prouvé par les statistiques, c’est bien celui de l’anglicisation croissante, notamment sur l’île de Montréal. À ceci, la montée de l’écriture cursive vient chambouler la structure de la langue de façon drastique, Enfin, l’ omniprésence des médias sociaux s’embourbe dans un charabia incompréhensible. Notre langue est gravement malade et le ministre qui a comme mission de la protéger et la promouvoir fait preuve d’un laxisme éhonté devant la tenue d’un événement qui fait la promotion de l’anglais sans coup férir.

Et, pendant ce temps, dort sur les tablettes et risque d’être reléguée aux oubliettes, une modification extrêmement porteuse de sens de la loi 101, à savoir le caractère obligatoire pour les étudiants francophones et les immigrants permanents de s’inscrire dans un cégep francophone, évitant de la sorte l’exil de plus en plus croissant des francophone vers les cégeps anglophones.

La désinvolture fanfaronne de Jean-François Roberge eu égard à la «Englih week» démontre hors de tout doute dans mon esprit que le ministre n’a pas «la couenne» assez dure pour se tenir debout et défendre la langue française, et cela même s’il s’est adonné à une séance de patinage après sa rencontre avec François Legault qui, lui, trouvait que cette initiative «n’avait pas de bon sens».

vigile.quebec tribuune libre 19 septembre 2023
 

Aînés et enfants, un heureux amalgame

18 septembre 2023

J’ai toujours éprouvé une propension naturelle pour les aînés et les enfants, primo pour leur vulnérabilité dans notre société dite moderne, secundo en raison de leur belle complicité. D’ailleurs, à une certaine époque pas si lointaine, on disait que les aînés, en prenant de l’âge, «retombaient en enfance». Dans cette foulée, le cycle de la vie ne se referme-t-il pas merveilleusement derrière la scène émouvante d’un vieillard s’amusant avec un ballon en compagnie d’un enfant?

En cette période de grands bouleversements sociaux, les aînés et les enfants se retrouvent souvent isolés, les adultes étant trop préoccupés par leur carrière pour daigner leur offrir toute l’attention qu’ils méritent. Alors, on enferme les aînés das des mouroirs et on abandonne les enfants devant leur tablette à la merci de la solitude.

Devant un constat aussi triste, ne serait-il pas fort pertinent de susciter des rendez-vous réguliers entre les aînés et les enfants afin de leur offrir des occasions de rire ensemble, de s’amuser ensemble,voire d’échanger ensemble? Que de trésors ils découvriraient ensemble!

vigile.quebec trbune libre 17 septembre 2023
Le Devoir 19 septembre 2023