Le bunker de la CAQ

13 février 2024

Il aura fallu que François Legault soit replié dans ses derniers retranchements par l’opposition pour qu’il décide de la fin du financement populaire de son parti. Une rencontre avec la ministre Guilbault moyennant 200 $ lors d’un cocktail de financement de la CAQ aura déclenché toute cette saga.

En corollaire, tout laisse à penser que le premier ministre n’a pas du tout apprécié certains commentaires de députés de l’opposition, notamment du député solidaire Vincent Marissal qui a subi l’affront d’être traité de «lanceur de bouette national» par François Legault en le croisant au Parlement.

Une attitude agressive, voire impulsive. qui s’attaque à la forme plutôt qu’au fond, et qui donne l’impression que le caucus caquiste s’est littéralement enfermé dans une mentalité de bunker.

vigile.quebec tribue libre 12 février 2024
Le Soleil (version numérique) 13 février 2024
Le Devoir 13 février 2024

Le gros bon sens

9 février 2024

À force d’être répété ad nauseam, un slogan risque de perdre toute parcelle de «viande» autour du «squelette». C’est exactement ce qui se passe avec le slogan du Parti conservateur du Canada (PCC) actuellement. Or, dans les faits, que propose Pierre Poilievre aux Canadiens abstraction faite du gros bon sens? Qu’a-t-il à proposer d’autre aux Canadiens que «Les conservateurs ont un plan du gros bon sens» ou «Les Canadiens méritent un gouvernement du gros bon sens.»?

Par ailleurs, le chef du PCC profite de toutes les occasions favorables pour attaque Justin Trudeau sur les dossiers chauds, telle la crise du logement par les temps qui courent, un rôle qu’il exerce à merveille en temps que chef de l’opposition officielle. Mais ensuite, quand vient le temps de faire part de sa vision dans ses points de presse ou ses vidéos «du gros bon sens», les répliques sans profondeur de Pierre Poilievre nous laissent perplexes, voire confus.

Pourtant, il faudra bien qu’un jour, le chef de l’opposition ouvre son livre et fasse part à l’électorat canadien des moyens concrets qu’il veut mettre de l’avant pour apporter des solutions aux problèmes sociétaux actuels, tels les effets secondaires liés à l’inflation et aux changements climatiques. En attendant, nonobstant le fait que le contenant sonne le creux, Pierre Poilievre trône au-dessus des sondages bien au-dessus de Justin Trudeau. Le chef du PCC garde peut-être le contenu pour la prochaine campagne électorale. Qui sait?…

vigile.quebec tribune libre 8 février 2024
Le Soleil (version numérique) 12 février 2024

Référendum sur la souveraineté

9 février 2024

Un récent sondage révèle que le quart des électeurs péquistes voteraient contre la souveraineté, malgré la promesse de leur chef de tenir un référendum dans un premier mandat. En effet, le coup de sonde de la firme Léger indique que 72% des électeurs péquistes voteraient en faveur d’un Québec indépendant lors d’un prochain référendum, alors que 24% seraient contre. Selon le sondeur Jean-Marc Léger, «ça, c’est la nouvelle clientèle de Paul St-Pierre Plamondon qui veut une alternative forte à la CAQ nationaliste. Et, il ajoute que «la popularité du PQ est celle de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) bien avant la popularité de la souveraineté».

Sans l’ombre d’un doute, le chef péquiste s’est démarqué depuis son entrée en Chambre, notamment lors de la saga sur le serment à la couronne britannique. De surcroît, PSPP ressort nettement de ses opposants par sa façon de faire de la politique « autrement», entre autres, par sa transparence et le respect envers ses adversaires politiques.

Dans ces circonstances, la tenue d’un référendum serait-elle trop précipitée lors d’un premier mandat en 2026? En d’autres termes, PSPP aurait-il avantage à retarder son échéance le temps que les «nouveaux arrivants» puissent prendre connaissance des lieux?

En revanche, le projet de PSPP de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec a clairement été dévoilé tout au long de la dernière campagne électorale. Le dernier référendum au Québec remonte à près de 25 ans soit en 1995.

Selon mon analyse des faits, je suis d’avis que PSPP a franchi l’étape de non-retour, et qu’il se doit d’aller de l’avant avec son projet, indépendamment des sondages. De surcroît, sondages après sondages, l’appui à l’indépendance se maintient à 35%, ce qui représente un socle suffisamment solide pour partir en «croisade».

vigile.quebec tribune libre 8 février 2024

«On ne voit bien qu’avec le coeur»

6 février 2024

Dans un passage tiré du Petit Prince d’Antoine de St-Exupéry, le Renard lance un message au Petit Prince, attristé de voir des milliers de roses devant lui alors que, lui, n’en possède qu’une seule sur son astéroïde: «L’essentiel est invisible aux yeux, on ne voit bien qu’avec le coeur».

Depuis son adolescence, Camille Dorlodot, âgée maintenant de 25 ans, a une relation ardue avec la nourriture et une mauvaise estime d’elle-même liée à son poids. «Le plus dur dans le rétablissement, c’est de réaliser qu’au-delà du trouble, c’est la société qui est malade par rapport à l’alimentation», confie-elle entrevue. Retrouver une relation saine avec la nourriture quand on est entouré de messages favorisant la perte de poids, c’est tout le défi auquel fait face Camille.

«Je ne voulais pas en parler parce que, d’une certaine façon, j’étais bien dans mon trouble alimentaire, a-t-elle reconnu. Il venait répondre à des besoins de contrôle et une pression sociale à perdre du poids, à avoir l’air en santé.», renchérit Camille.Or, le plus difficile reste toutefois le regard de la société.

Heureusement, Camille a trouvé l’énergie nécessaire pour en parler à sa psychologue, qui l’a orientée vers la Maison l’Éclaircie, un organisme qui vient en aide aux personnes atteintes de troubles alimentaires et qui prône des rencontres hebdomadaires en groupe.

Aujourd’hui, grâce à ces échanges avec les membres du groupe, Camille a découvert tout un monde qui lui ressemble et qui lui a permis de faire abstraction des médias sociaux et de découvrir qu’«on ne voit bien qu’avec le coeur».

vigile.quebec tribune libre 6 février 2024


 

Le coup de Jarnac de la CAQ

6 février 2024

Mitraillé de toutes parts en Chambre par l’Opposition eu égard aux allégations de financement populaire en vue d’une rencontre avec un ministre, François Legault a tranché en défendant toute forme de financement privé aux divers partis politiques, une décision qui amputera près de 1M$ par année à la CAQ.

Or, et François Legault le sait pertinemment, ce changement proposé à la loi du financement populaire des partis vient couper quelque 800,000 $ en dons privés au PQ qui, de surcroît, ne reçoit que 2,8M$ en vertu du financement public comparativement à 6,4M$ pour la CAQ.

Nonobstant l’obstruction unanime des tiers partis, une telle «manoeuvre» de François Legault représente un coup de Jarnac au PQ, dont le chef, Paul St-Pierre Plamondon est, comme «par hasard», en pleine remontée dans les sondages, se classant bon premier devant François Legault.

vigile.quebec tribune libre 6 février 2024


 

Legault peut-il conduire la CAQ à la victoire en 2026?

3 février 2024

À l’automne, François Legault a confirmé qu’il avait l’intention de demander un troisième mandat aux Québécois. Or, aujourd’hui, le vent a changé de direction et un certain Paul St-Pierre Plamondon s’est emparé d’une partie importante des intentions de vote de la population dans un contexte où le premier ministre, depuis environ six mois, multiplie les «distractions», à tel point qu’il m’apparaît pertinent de me demander s’il est la meilleure personne pour mener la CAQ à la victoire en 2026.

Lors du scrutin de 2022, en votant massivement pour la CAQ, l’électorat s’est créé des attentes extrêmement élevées. Aujourd’hui, les Québécois éprouvent la déception d’avoir été trahis par le gouvernement Legault si bien qu’il est condamné à respecter ses promesses à défaut de quoi la CAQ risque sérieusement de perdre le pouvoir en 2026. Conséquemment, les caquistes ne peuvent se permettre de prendre les derniers sondages à la légère.

Le premier ministre semble avoir opté pour une présence au micro plus mitigée à partir de maintenant. François Legault incarne l’ADN de la CAQ, il en est le fondateur. Par conséquent, comment son caucus réagira-t-il à cette nouvelle réalité, d’autant plus que son chef l’a placé «sous haute surveillance», le vent de changement d’un remaniement ministériel à l’automne ne venant qu’ajouter au stress vécu par son cabinet en cette période d’«évaluation»?

Enfin, LA question: François Legault lèvera-t-il la main à la veille de l’examen final le 5 octobre 2026? Nonobstant le fait qu’un écart de deux ans le sépare de l’échéance, le «vieux routier» d’expérience sait très bien, qu’en politique, les mois s’égrènent très rapidement…

vigile. quebec tribune libre 2 févtier 2024

PSPP s’en va t’en guerre!

1 février 2024

Tel que défini sur le Web, l’usage problématique d’Internet et des nouvelles technologies, communément appelé cyberdépendance, se traduit par une utilisation persistante et récurrente des technologies ou des moyens de communications offerts par Internet qui engendrent des difficultés chez l’individu, la cyberdépendance amenant un sentiment de détresse et des problèmes au niveau psychologique, social ou professionnel.

On ne se le cachera pas, la cyberdépendance est devenu un fléau attaquant vivement la santé publique au Québec, particulièrement chez les jeunes. À titre d’exemple plutôt révélateur, il était pour le moins sidérant de remarquer, dans le hall d’un hôtel de Punta Cana où je logeais, un couple accompagné de ses deux enfants complètement obnubilés par leur téléphone cellulaire pendant des heures sans qu’aucun d’eux ne lève la voix pour entamer quelque conversation «en famille dans un décor paradisiaque».

Dans cette foulée, je ne peux qu’abonder dans le sens du chef du parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) qui a décidé de partir en croisade contre l’énorme temps d’écran de nos jeunes, et de le qualifier à bon escient de problème de santé publique. L’ appui de telles campagnes publicitaires constitue, à mes yeux, un apport significatif au mouvement de sensibilisation.

Or, qui n’a jamais vu l’hôtesse d’un buffet entre amis répondre à son cellulaire pendant que tous les convives festoyaient ensemble. Qui n’a jamais remarqué au restaurant un couple avec son tout jeune enfant envoûté par les images projetées sur les écrans des cellulaires pendant que l’enfant, les yeux telles des billes, en avaient carrément plein le vue.

Inutile d’aller plus loin, on sait déjà où débute le problème: chez les parents. Sans l’implication constante accompagnée de règles délimitant un temps d’utilisation eu égard à l’âge de l’enfant, toute autre tentative se retournera en un coup d’épée dans l’eau. Nonobstant que cette discipline demande beaucoup de patience, de discussion et de compromis entre les parties, je ne vois que cette avenue qui demeure la plus efficace pour pallier les effets pervers de la cyberdépendance.

vigile.quebec tribune libre 1er février 2024

Allégations de «distractions»

1 février 2024

Lors de la récente rencontre pré-session parlementaire de son caucus de députés, le premier ministre, François Legault, les a avisés d’être dorénavant plus vigilants eu égard à leurs déclarations parfois teintées de «distractions», notamment lors des points de presse qu’ils accordent.

Or, dès l’ouverture de la session, on apprend que plusieurs élus caquistes ont sollicité des maires, des mairesses et des citoyens afin qu’ils participent à des cocktails de financement en faisant miroiter la possibilité d’y rencontrer un ministre. Parmi eux figurent Louis-Charles Thouin, député dans Rousseau, Gilles Bélanger, député dans Orford, François Jacques, député dans Mégantic Sylvain Lévesque, député dans Chauveau et Yves Montigny, député de la circonscription de René-Lévesque, deux d’entre eux étant sous la loupe de MeAriane Mignolet, la commissaire à l'éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale.

De son côté, la directrice générale de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Brigitte Legault, dans un article publié dans le Journal du 30 janvier, atteste que «Aucun élu de la Coalition Avenir Québec n’a exigé, d’un maire ou d’un représentant de la société civile, une contribution financière pour que ses dossiers soient priorisés ou entendus».

Analysons les faits. Primo, solliciter et recevoir des dons d’élus municipaux est non seulement légal, mais pratiqué par toutes les formations politiques au Québec, le montant maximal étant fixé à 100 $. Toutefois, secundo, là où le bât blesse avec le plus de cynisme, c’est lorsque ce «don» se transforme oe objet de monnayage permettant d’avoir accès à un ministre lors d’un cocktail de financement.

Enfin, pour clore le débat, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, s’est engagé, dans le cas où il prendrait le pouvoir, à ce que la participation des ministres aux cocktails de financement soit tout simplement bannie… Par ailleurs, pour ce qui est de la prudence eu égard aux «distractions», on en reparlera, M. Legault!

vigile.quebec tribune libre 1er février 2024
 

Singh persiste et signe

30 janvier 2024

Je n’ai jamais été un fervent partisan du NPD si ce n’est le volet socialiste du programme du parti qui a toujours suscité mon intérêt personnel. De surcroît, dans la foulée des funérailles d’État offertes à Ed Broadbent, un homme politique qui a fait de la justice sociale une des pierres angulaires de son action politique, je ne peux qu’applaudir à l’initiative du chef du NPD, Jagmeet Singh, de réclamer un débat d’urgence sur la crise du logement et de l’itinérance au Canada.

«Malheureusement, la déclaration d’urgence d’Edmonton est un symbole poignant d’une crise du logement plus large qui se produit dans de nombreuses municipalités et de l’incapacité du gouvernement libéral à s’attaquer à ce problème croissant», affirme Jagmeet Singh dans une lettre au président de la Chambre, Greg Fergus, à la suite de la déclaration d’urgence d’Edmonton eu égard à la crise du logements

L’heure est grave, la crise du logement frappe de plein front toutes les provinces du Canada sans coup férir de la part d’Ottawa qui préfère porter son attention sur les voitures volées au pays plutôt que de consacrer ses énergies sur les centaines de milliers de Canadiens incapables de se dénicher un loyer abordable et autant d’itinérants prisonniers de la rue.

Jagmeet Singh déclare dans sa lettre que «partout au Canada, de nombreuses familles ont du mal à subvenir à leurs besoins essentiels, y compris les loyers mensuels et les paiements hypothécaires et, dans bien trop de cas, l’impossibilité d’avoir un toit pendant les mois les plus froids de notre pays»

En conformité avec les nombreux éloges reçus par Ed BroadBent lors de ses funérailles, il m’apparaît tout à fait pertinent que le proposition de Jagmeet Singh sur la crise du logement et l’itinérance dépeint une crise à caractère national.Conséquemment, je suis d’avis que si ce n’est que pour rendre un devoir de mémoire envers Ed Broadben, il devient impérieux que Sinhg insiste et signe…

vigile.quebec tribune libre 30 janvier 2024

Du rattrapage?

30 janvier 2024

Julie Rioux, mère d’une fillette de 7 ans qui souffre d’un trouble déficitaire de l’attention, a reçu le plan de rattrapage tant attendu de la part de son école. Sa fille aura droit à une séance de tutorat d’une heure après l’école les mardis jusqu’à la semaine de relâche, ce qui revient donc à un total de quatre ou cinq heures de tutorat, une aide un peu minime pour rattraper cinq semaines d’école amputées dans le cadre de la grève des enseignants de la FAE.

À l’école primaire Fleur-de-Vie de Laval, les élèves de 6e année qui avaient 69 % ou moins dans les principales matières de leur dernier bulletin auront droit à du tutorat deux fois par semaine jusqu’à la relâche, qui aura lieu début mars. C’est déjà mieux, mais à mon avis, c’est insuffisant pour atteindre les objectifs de récupération, notamment auprès des élèves en difficulté.

Je ne crois pas que toutes les écoles proposent si peu de périodes de récupération en si peu de temps. Bien au contraire, le processus semble bien enclenché dans un bon nombre d’écoles. Toutefois, afin d’offrir des chances égales à tous les élèves, il faudrait uniformiser le nombre de périodes de tutorat dans toutes les écoles et/ou repousser le délai au-delà de la semaine de relâche.

Le Devoir 30 janvier 2024
vigile.quebec tribune libre 30 janvier 2024