Une offre salariale méprisante

26 septembre 2023

Le conflit de travail entre le front commun des syndicats et le Conseil du trésor semble s’acheminer vers le déclenchement d’une grève illimitée, entraînant avec elle 420 000 travailleurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et d’autres secteurs publics.

Les deux causes de conflit les plus prioritaires sont la lourdeur de la tâche et l’offre salariale du gouvernement, à savoir une augmentation salariale de 9% sur 5 ans, soit 1,8% annuellement. Or, les policiers se sont fait offrir 21% sur 5 ans et, comble de mépris, les députés se sont accordé une augmentation de 30% pour l’année en cours.

Il y a là quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume de la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Nonobstant l’augmentation salariale scandaleuse des députés, qu’est-ce qui peut justifier l’écart important entre les offres salariales aux policiers et celles offertes aux employés du secteur public? Pouvons-nous y percevoir l’ombre des services essentiels comme justification? Et si c’était le cas, quelqu’un au gouvernement pourrait-il m’expliquer cet écart si important des offres salariales à des employés chargés de la sécurité des citoyens et ceux responsables de la formation des adultes de demain?

La farce a assez duré. Il est temps que les employés de l’état, notamment, le personnel scolaire, soient reconnus à leur juste valeur. Si le gouvernement investit des milliards $ dans l’électrification des services, il serait tout à fait légitime qu’il pige dans ses goussets pour mettre à exécution le leitmotiv si cher à François Legault, à savoir que l’éducation incarne sa première priorité!…

vigile.quebec tribune libre 25 septembre 2023

Écriture cursive ou scripte?

25 septembre 2023

Au ministère de l’Éducation, on stipule dans les documents officiels que « les techniques de l'écriture scripte et cursive doivent être vues ». La majorité des écoles enseigne encore les deux types d’écriture, autant le cursif que le script mais le cursif tend à disparaître petit à petit. En effet, un peu partout au Québec, des écoles primaires ont cessé d’enseigner l’écriture en lettres attachées aux élèves, un choix qui se transforme parfois en cauchemar lorsqu’un enfant change d'établissement.

D’entrée de jeu, je donne ma préférence pour l’écriture cursive dans toutes les écoles du Québec, entre autre, pour sa fluidité, la main suivant le crayon sans s’arrêter à chaque lettre du mot que l’élève transcrit ce qui est préférable chez les jeunes qui souffrent de dyspraxie ou de problèmes de coordination des mouvements. En revanche, l’écriture en lettres détachées oblige l’élève à soulever le crayon à chaque lettre que le mot contient. De plus, l’écriture scripte est un copier-coller du clavier d’un ordinateur, ce qui, en soi, n’a rien de comparable à un document manuscrit.

Pendant ce temps, en Ontario, la province vient de réintégrer l’écriture en lettres attachées obligatoire pour tous après avoir délaissé cette technique d’apprentissage pendant plus de 15 ans. Dans cette foulée, la doctorante au département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, Marjorie Cuerrier croit que le Québec devrait suivre l’exemple ontarien et se doter d’une règle claire et uniforme pour l’apprentissage de l’écriture.

La surcharge imposée à l’élève en enseignant les deux méthodes d’écriture m’apparaît inutile d’autant plus que tous les écrits sont présentés en lettres détachées et qu’il aura rapidement l’occasion d’en prendre connaissance et de les décoder.

vigile.quebec ribune libre 23 septembre 2023

Non à l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles primaires

25 septembre 2023

La colère gronde. Les idéologies se confrontent. La saga entre les défenseurs des droits des personnes trans et les manifestants contre l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles primaires inquiètent les experts. « C’est sûr que c’est inquiétant parce qu’il y a de l’agressivité envers les contre-manifestants [...] c’est comme si on était en train de régresser de plusieurs dizaines d’années », déplore Line Chamberland, ancienne professeure à la chaire de recherche sur la diversité sexuelle et pluralité des genres à l’Université du Québec à Montréal.

Dans la foulée des thèmes divergents qui s’opposent , je suis d’avis que le débat emprunte une «route secondaire» à partir du moment où les contre-manifestants s’opposent à l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles primaires alors que les manifestants luttent pour la libre expression de leurs droits personnels.

D’entrée de jeu, on ne peut s’objecter aux droits à la liberté d’expression de la communauté LGBTQ. Toutefois, il m’apparaît indéniable que la promotion de l’idéologie de genre dans les écoles primaires n’a pas sa place à l’école, à plus forte raison auprès des élèves du primaire qui sont déjà confrontés, de par leur âge, à une kyrielle de bouleversements physiques et psychologiques.

L’idéologie de genre incarne un concept complexe dans notre société et, de ce fait, elle doit être exclue du curriculum du primaire. Que le débat se fasse sur la place publique pour le plus grand bien d’une saine démocratie!

vigile.quebec tribune libre 23 septembre 2023
 

 

 

 

Je suis une langue fière

22 septembre 2023

Certains me disent belle
Mais je ne suis pas de celles
Qui se nourrissent de miel
Ou d’une pincée de sel

J’ai traversé les mers
Pour m’établir ici
Dans ce vaste pays
De froids et longs hivers

J’y ai vite pris racine
Je me suis senti chez moi
J’ai lacé mes bottines
Et suis parti au bois

M’attendait au retour
Une langue étrangère
Empiétant sans détour
Sur les droits de mes terres

Je ne suis pas guerrière
Mais je ne suis pas de celles
Qui se nourrissent de miel
Je suis une langue fière

J’ai traversé les mers
Pour m’établir ici
Au pourtour des rivières
Où m’accueille ce pays

Je suis ici chez moi
Je suis revenu du bois
Je remets mes bottines
Et reprends mes racines

vigilie.quebec tribune libre 21 septembre 2023

 

Position éhontée du ministre de la Langue française

21 septembre 2023

La saga causée par la tenue d’une «english week» au Cégep Garneau, dans la Capitale nationale, a fait couler beaucoup d’encre. Toutefois, là, à mon sens, où le bât blesse avec le plus d’acuité, se trouve dans la réplique pour le moins surprenante, voire déconnectée, du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, arguant qu’il «ne s’insurgera pas» contre cette initiative, considérant qu’une semaine du français se tiendra de toute façon plus tard au cours de l’année scolaire.

Et pourtant, s’il existe un phénomène prouvé par les statistiques, c’est bien celui de l’anglicisation croissante, notamment sur l’île de Montréal. À ceci, la montée de l’écriture cursive vient chambouler la structure de la langue de façon drastique, Enfin, l’ omniprésence des médias sociaux s’embourbe dans un charabia incompréhensible. Notre langue est gravement malade et le ministre qui a comme mission de la protéger et la promouvoir fait preuve d’un laxisme éhonté devant la tenue d’un événement qui fait la promotion de l’anglais sans coup férir.

Et, pendant ce temps, dort sur les tablettes et risque d’être reléguée aux oubliettes, une modification extrêmement porteuse de sens de la loi 101, à savoir le caractère obligatoire pour les étudiants francophones et les immigrants permanents de s’inscrire dans un cégep francophone, évitant de la sorte l’exil de plus en plus croissant des francophone vers les cégeps anglophones.

La désinvolture fanfaronne de Jean-François Roberge eu égard à la «Englih week» démontre hors de tout doute dans mon esprit que le ministre n’a pas «la couenne» assez dure pour se tenir debout et défendre la langue française, et cela même s’il s’est adonné à une séance de patinage après sa rencontre avec François Legault qui, lui, trouvait que cette initiative «n’avait pas de bon sens».

vigile.quebec tribuune libre 19 septembre 2023
 

Aînés et enfants, un heureux amalgame

18 septembre 2023

J’ai toujours éprouvé une propension naturelle pour les aînés et les enfants, primo pour leur vulnérabilité dans notre société dite moderne, secundo en raison de leur belle complicité. D’ailleurs, à une certaine époque pas si lointaine, on disait que les aînés, en prenant de l’âge, «retombaient en enfance». Dans cette foulée, le cycle de la vie ne se referme-t-il pas merveilleusement derrière la scène émouvante d’un vieillard s’amusant avec un ballon en compagnie d’un enfant?

En cette période de grands bouleversements sociaux, les aînés et les enfants se retrouvent souvent isolés, les adultes étant trop préoccupés par leur carrière pour daigner leur offrir toute l’attention qu’ils méritent. Alors, on enferme les aînés das des mouroirs et on abandonne les enfants devant leur tablette à la merci de la solitude.

Devant un constat aussi triste, ne serait-il pas fort pertinent de susciter des rendez-vous réguliers entre les aînés et les enfants afin de leur offrir des occasions de rire ensemble, de s’amuser ensemble,voire d’échanger ensemble? Que de trésors ils découvriraient ensemble!

vigile.quebec trbune libre 17 septembre 2023
Le Devoir 19 septembre 2023
 

Méfions-nous du nivellement par le bas

18 septembre 2023

Dans la foulée des écueils semés par la pénurie d’enseignants, deux scénarios ont été déposés sur la table dernièrement, soit d’éliminer la sixième année du primaire et répartir le curriculum de la sixième année entre la cinquième et la première secondaire, et de réduire le baccalauréat en éducation de quatre à trois ans.

Dans ces deux scénarios, deux questions me turlupinent les méninges. Primo, en vertu de quel argumentaire les curriculum de cinquième année du primaire et de la première secondaire pourraient-ils absorber celui de sixième? En termes clairs, est-ce à dire que les contenus de cours de cinquième année et de la première secondaire sont insuffisants? Secundo, si le bac en éducation peut être réduit de quatre à trois ans, peut-on en conclure que des éléments du curriculum sont inutiles?

À ma connaissance, ni dans un cas ni dans l’autre des voix se sont élevées au cours de ces dernières années pour apporter de telles proposions. Or, là où le bât blesse dangereusement concerne le nivellement par le bas qu’elles drainent dans leur sillon. En réalité, en voulant, par ces propositions, pallier un tant soit peu la pénurie d’enseignants, ce sont des cohortes d’élèves et d’étudiants qui risquent de se voir pénalisées.

Soyons clairs, la pénurie d’enseignants ne se réglera pas par des mesures à courte vue. Le problème trouve sa source particulièrement dans le manque d’attractivité de la profession étroitement liée à la lourdeur de la tâche, et rien dans ces scénarios ne vient un tant soit peu pallier de quelque façon cette lourdeur. Actuellement, le ministère de l’Éducation (MEQ) tente par tous les moyens d’éteindre l’incendie alors que ses efforts devraient être concentrés sur la prévention des incendies.

vigile.quebec tribune libre 17 septembre 2023
 

Au sujet des élèves à besoins particuliers

15 septembre 2023

Sans l’ombre d’un doute, la pénurie de main d’oeuvre que traverse actuellement le monde de l’éducation au Québec serait étroitement liée à la lourdeur de la tâche des enseignants et, dans cette foulée, à la pénurie de main d’oeuvre au sein du personnel spécialisé, tels les psychologues, les orthopédagogues, les travailleurs sociaux, etc, lesquels devraient contribuer à supporter l’enseignant dans sa tâche. Conséquemment, le système frappe un mur.

Dans un tel contexte, certains experts avancent l’idée qu’il faudrait isoler les élèves à besoins particuliers, arguant que l’intention qui était avancée en les incluant dans des groupes réguliers était qu’ils puissent être motivés par les élèves plus doués, ce qui manifestement, n’a pas atteint l’objectif visé.

Et pourtant, il faudra bien un jour trouver une solution à ce dilemme. Et si on jetait un coup d’oeil en amont, à savoir avant que l’enfant ne prenne place sur les bancs d’école. Sans prétendre être un spécialiste de l’hyper-activité chez l’enfant, je suis porté à croire que ce problème peut être détecté très jeune et traité au moment où l’enfant commence à le manifester. Par ailleurs notre société moderne, particulièrement depuis l’arrivée des médias sociaux, converge inévitablement vers un manque de concentration chez l’enfant, un problème qui risque de se perpétuer à l’école, d’où la nécessité, pour les parents, de veiller à une utilisation encadrée de ces médias.

Enfin, je suis plutôt d’avis que l’insertion des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers soit maintenue. La marginalisation de ces élèves ne peut que contribuer à accroître leur isolement. Reste à faire en sorte que le personnel spécialisé puisse arriver en renfort dans les meilleurs délais. Et, pour ce faire, je suggère la mise sur pied de stages de formation intensive alliés à des présences en classe sous la supervision des enseignants.

vigile.quebec tribune libre 14 septembre 2023
 

Si j’étais ministre de l’Éducation…

15 septembre 2023

Je m’attaquerais en première priorité à la lourdeur de la tâche du personnel enseignant Pour ce faire, je mettrais sur pied des stages de formation intensifs auprès des étudiants en orthophonie, en psychologie, en travail social, en orthopédagogie etc… dans le but de venir en aide aux enseignants.

Je créerais un comité d’experts chargé d’évaluer les avantages et les inconvénients eu égard à l’intégration des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers, prenant pour acquis que cette décision avait été prise dans l’objectif que les élèves à besoins particuliers seraient davantage motivés en côtoyant des élèves réguliers, ce qui, de toute évidence, n’a pas atteint la cible.

Je demanderais aux professeurs de français de revoir de fond en comble le contenu du cours de français au secondaire afin d’assurer une continuité du contenu linguistique, à savoir lexical, syntaxique et grammatical de la première à la cinquième secondaire, et d’éviter la kyrielle d’échecs en français de la pat des cégépiens, et le même scénario de la part des étudiants lors de l’examen d’admission en français en sciences de l’Éducation.

Je proposerais l’extension de la loi 101 en imposant l’admission à un Cégep francophone à tous les étudiants de langue maternelle française et à tous les immigrants permanents dans le but de mettre un frein au déclin du français au Québec, notamment par l’exil vers le Cégep anglophone.

Je modifierais le projet de loi 23 en décentralisant les pouvoirs vers les Centres de service scolaires (CSS) et ainsi permettre aux administrateurs sur la «ligne de feu» de gérer plus efficacement leur quotidien.

J’ajouterais un amendement au projet de loi 23 stipulant la création d’un canal de communication structuré permettant aux CSS d’assurer une uniformité et un suivi dans les politiques pré-établies.

Enfin, dans le but de recréer l’attractivité envers la profession d’enseignant, j’inviterais d’anciens enseignants et des enseignants actuels à offrir des séances d’information dans les cégep destinées à présenter les richesses inhérentes à la profession d’enseignant. Dans cette foulée, je mettrais sur pied une vaste campagne de publicité destinée à redonner à l’enseignement ses lettres de noblesse.


vigile.quebec tribune libre 14 septembre 2023

Laissons les enfants être des enfants!

12 septembre 2023

Dans le sillon de la sacro-sainte évolution s’infiltrent sournoisement de nouveaux concepts dans les écoles. Il en est ainsi de la saga suscitée par l’arrivée de «Mix», terme utilisé par une enseignante du primaire qui rejette les appellations traditionnelles Madame ou Monsieur.

Que le débat se fasse dans la société sur la place publique ne m’incommode aucunement. Toutefois, qu’il franchisse les frontières de l’enfance me chamboule complètement. Ces enfants qui, depuis leur enfance, vivent avec une mère et un père et côtoient des amis qui ont des parents à l’image des leurs.

Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas différents de ceux d’hier. Aussitôt qu’ils ouvrent les yeux, ils découvrent le monde qui les entoure à commencer par la présence de leur mère et de leur père. Plus tard, ils font la rencontre d’autres enfants avec qui ils s’amusent à des jeux d’enfants. Ils baignent dans un monde d’émerveillement et de belle naïveté.

Dans un tel contexte, comment les confronter brusquement dans un monde non-binaire sans leur provoquer un choc traumatique? Jusqu’où se défileront les images qui trotteront dans leur tête d’enfants? Notre société dite avant-gardiste est-elle en train d’oublier que les enfants ont besoin de vivre cette étape de leur vie dans un climat propice à son évolution sans bouleversement inapproprié à leur âge?

En terminant, je vous propose un extrait de la très belle chanson de Patrick Bruel Qui a le droit?: «On passe sa vie à dire merci, Merci à qui, à quoi? À faire la pluie et le beau temps Pour des enfants à qui l’on ment».

vigile.quebec tribune libre 10 septemre 2023