Regard sur la pertinence de Santé Québec

30 mars 2025

Sur sa page d’accueil, on peut lire que « La mission de Santé Québec est principalement d’offrir des services de santé et des services sociaux par l’entremise d’établissements publics ainsi que de coordonner et de soutenir l’activité des établissements privés et de certains autres prestataires de services. Son rôle est de s’occuper des opérations et de la performance des activités du réseau afin d’assurer la satisfaction des usagers et usagères ». Santé Québec entre en opération le 1er décembre 2024, à l'issue de la période de rodage de six mois débutée le 1er juin 2024.

Sur le plan opérationnel, Santé Québec agit comme courroie de transmission des orientations du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) aux CIUSSS et aux CISSS afin d’assurer « la satisfaction des usagers et usagères ». À ma connaissance, depuis le début des opérations de Santé Québec, les médias ont fait allusion aux coupures de 1,5 milliard de dollars dans le système de santé exigées par le MSSS, les compressions réalisées dans les derniers mois ayant permis de diminuer les dépenses d’un peu plus 800 millions de dollars, la majorité de ces sommes étant reliées aux mutations de personnel de jour en personnel de nuit. Enfin s’ajoute à cette conjoncture financière le congédiement du vice-président exécutif, Frédéric Abergel sous prétexte qu’il n’était pas suffisamment impliqué dans la gestion quotidienne.

La pyramide supportant l’organigramme du MSSS souffrait déjà de dysfonctionnement avant l’ajout de Santé Québec. Depuis lors, les listes d’attente pour une chirurgie sont toujours aussi longues, les Québécois sans médecin de famille sont toujours en attente, et la pénurie de personnel continue toujours de ralentir le fonctionnement des blocs opératoires. Quoique Santé Québec soit un organisme encore jeune, il y a lieu de s’interroger sur la pertinence de sa création. L’amélioration de la communication entre le MSSS et les CIUSSS et les CISS aurait pu éviter la création d’une structure intermédiaire qui, pour l’instant, ne fait qu’alourdir le processus opérationnel des soins aux patients.

Dans un contexte où le dernier budget d’Éric Girard n’accorde qu’un mince 3% d’augmentation au MSSS, il m’apparaît utile de s’interroger sur l’efficience de Santé Québec, ne serait-ce que sur la masse salariale substantielle qu’elle ajoute aux dépenses de l’État.

vigile.quebec tribune libre 29 mars 2025

Le projet de tramway de Québec a 16 ans

28 mars 2025

Voici l’odyssée qu’a dû parcourir le projet de tramway de la Capitale nationale depuis sa conception…

Première station

Dès 2009, la Ville travaille sur des modes de déplacement plus durables et s’est alors dotée d’un Plan de mobilité durable, dans lequel est identifié, entre autres, un réseau structurant de transport en commun, lequel est adopté en 2011 après avoir fait l’objet d’une vaste démarche de consultations publiques.

Deuxième station

En 2015, la Ville travaille à la planification du réseau structurant de transport en commun comprenant une ligne de tramway.

Troisième station

En mars 2018, la Ville de Québec lance son projet de réseau de transport structurant dans lequel un tramway moderne et 100 % électrique constitue la colonne vertébrale de ce réseau de transport en commun.

Quatrième station

De 2018 à 2023, la Ville de Québec travaille à la conception préliminaire du projet, en planifie les étapes, mène le processus d’évaluation environnementale et inscrit ses besoins et ses exigences techniques dans des cahiers de charge utilisés dans des processus d’approvisionnement. Le 8 novembre 2023, le gouvernement du Québec mandate CDPQ Infra pour identifier un ou plusieurs projet(s) de transport structurant(s). Depuis, le Gouvernement du Québec a confirmé son intention d'aller de l'avant avec le projet de tramway de 19 km entre Le Gendre et Charlesbourg.

Cinquième station

En décembre 2024, le gouvernement du Québec, la Ville et CDPQ Infra se sont entendus sur leurs rôles et responsabilités respectifs ainsi que sur leurs modalités de réalisation pour la poursuite du projet.

Sixième station

En mars 2025, l’échéance de l’année 2027, au cours de laquelle le gouvernement du Québec devra donner un nouveau feu vert au mégaprojet, est retenu.

Référence

https://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/planification-orientations/transport/tramway/index.aspx

En attendant… Qui sait si l’incertitude économique causée par les tarifs douaniers de Donald Trump ne fera pas dérailler le projet de tramway de la Capitale nationale? Et de surcroît, dans l’hypothèse où Pierre Poilievre était élu premier ministre du Canada, qu’adviendra-t-il du tramway compte tenu de son intention de ne pas verser un sou pour la construction d’un tramway à Québec? Enfin le tramway est-il condamné à être stationné à la gare encore bien des années? En fin de compte, arrivera-t-il à démarrer sur ses rails un de ces jours?

vigile.quebec tribune libre 28 mars 2025

Ruba Ghazal, un défi colossal

26 mars 2025

Dans un contexte géo-politique de droite et d’extrême droite de plus en plus croissant sur la scène politique internationale, la nouvelle leader officielle de Québec solidaire (QS)i, Ruba Ghazal, confirme son intention ferme d'aller à contre-courant en invitant les militants du parti de gauche à retrouver leur «étoile polaire», en faisant preuve d'une «gauche assumée, décomplexée, qui n’a pas peur d’assumer qui nous sommes».

Consciente que les membres ne s'entendent pas non seulement sur les moyens et les stratégies mais aussi sur la direction à prendre pour l'avenir du parti, force est de constater que la nouvelle leader a du pain sur la planche pour rallier un parti malmené sérieusement par les rebondissements de toutes sortes au cours de la dernière année, le dernier en liste étant la démission de Gabriel Nadeau-Dubois (GND) à titre de co-chef de QS.

Par ailleurs, dans la foulée du retrait de GND de son poste à la direction de QS, Ruba Ghazal aura fort à faire pour permettre à la graine de pragmatisme semée par GND de germer, une stratégie décriée par bon nombre de militants inquiets de s'éloigner des principes de base ayant contribué à la fondation de QS, notamment le lien privilégié qu'il a toujours entretenu envers les travailleurs de la classe moyenne et les défavorisés.

QS a toujours été perçu comme un parti social-démocrate soucieux de garder contact avec la population tout en ayant le souci de ne pas se tenir trop près du pouvoir. Et c'est peut-être là qu'existe le plus grand défi de Ruba Ghazal qui aspire ni plus ni moins à porter le parti à la tête d'un gouvernement dont elle deviendra un jour première ministre.

En revanche, elle devra partager la direction du parti avec un nouveau leader qui devrait être désigné en novembre. D'ici là, la députée de Mercier aura tout le temps nécessaire pour peaufiner son projet et surtout pour obtenir le feu vert des militants solidaires.

vigile.quebec tribune libre 26 mars 2025

Le PLC tourne le dos au «Face-à-Face»

25 mars 2025

«Pourquoi pas?», a répondu Mark Carney, interrogé sur sa participation au Face-à-Face à l’invitation de la station privée de télévision TVA. Or dans les heures qui ont suivi, Guillaume Bertrand, l’un des porte-parole du PLC, a répliqué que «M. Carney ne participera pas au Face-à-Face proposé par TVA», le PLC n’ayant pas voulu acquiescer aux frais de 75 000$ réclamés par le diffuseur, et cela même si les trois autres principaux partis politiques avaient déjà accepté.

De deux choses l’une, ou M. Carney n’a pas compris la question du journaliste, ou son équipe a jugé que le français chancelant de son candidat serait déjà soumis aux attaques de ses adversaires lors du débat en français qui sera présenté en direct des studios de Radio-Canada le 16 avril.

Enfin bref, quels que soient les véritables motifs ayant conduit à la décision des porte-parole du PLC de tourner le dos au Face-à-Face de TVA, ils auront contribué à une rebuffade cavalière envers les Québécois d’autant plus que le Face-à-Face est devenu l’un des rendez-vous incontournables au Québec en campagne électorale fédérale ayant attiré, à titre d’exemple, pas moins de 1,2 million de téléspectateurs en 2021.

vigile.quebec tribune libre 25 mars 2025

La question de l’urne

25 mars 2025

Bien avant le déclenchement des élections, les analystes et experts s’entendaient déjà tous sur la question de l’urne lors de la campagne électorale fédérale: «Carney ou Polievre, qui est le meilleur chef pour affronter Trump?» Or, avant l’arrivée de Trump dans le bureau ovale et encore aujourd’hui, les consommateurs étaient et sont toujours confrontés à une situation économique précaire en lien avec l’augmentation vertigineuse de leur panier d’épicerie, et des coûts du logement.

En conséquence, nonobstant le fait que les tarifs douaniers imposés par Donald Trump influencent à la hausse les prix à la consommation, je suis d’avis que la véritable question de l’urne pour les électeurs demeure inchangée et que, de facto, les chefs de partis devront concentrés leur discours sur la qualité de vie élémentaire de l’électorat, les tarifs de Trump ne venant qu’accroître une situation problématique déjà existante avant leur imposition. En bref, "Carney ou poilievre, qui est le meilleur chef pour aplanir la courbe de l'augmentation croissante des prix à la consommation?", telle est, à mon avis, la véritable question de l’urne.

https://www.lesoleil.com/opinions/parole-au-lecteur/

vigile.quebec tribune libre 25 mars 2025

Trump et l’éveil du patriotisme

23 mars 2025

Le Canada a été souvent, au cours de l’histoire, perçu comme le «petit frère» des États-Unis notamment sur le plan économique. Ainsi quand le dollar américain subit une décote, le dollar canadien accuse inévitablement un mouvement à la baisse.

Or depuis l’arrivée de Donald Trump à la tête des USA, et particulièrement dans la foulée de ses intentions d’annexer le Canada à titre de 51ième État de la terre de l’oncle Sam, et de l’imposition de tarifs douaniers de 25% sur les exportations canadiennes, nous assistons à un éveil du patriotisme canadien sans précédent qui se traduit par l’imposition de contre-tarifs envers les produits américains, et la priorisation d’achats locaux de la part des consommateurs canadiens.

S’ajoutent à cela le projet de corridor énergétique national dans le but de faciliter le transport et l’exportation du pétrole, du gaz, des produits agricoles, de l’électricité et des minéraux critiques et, par ricochet, de réduire la dépendance économique du Canada au marché américain, et l’intention d’éliminer les barrières commerciales entre les provinces et les territoires pour faire contrepoids aux tarifs douaniers américains.

Dans un contexte extrêmement fragilisé par un climat d’incertitude économique lié aux soubresauts imprévisibles de Donald Trump, il est réconfortant d’assister à une telle mobilisation de la part des dirigeants politiques des gouvernements fédéral et provinciaux, en espérant que ces mesures se perpétueront dans l’éventualité d’un assouplissement de la part des États-Unis.

Enfin, dans cet élan de patriotisme pancanadien, le Québec n’a pas d’autre choix que de s’y rallier par souci de solidarité avec le reste du Canada. En revanche, il demeure et demeurera toujours une société distincte dans le ROC peu importe les fluctuations économiques engendrées par le climat géopolitique dans lequel il est forcément plongé. C’est une simple question identitaire fondamentale et irréversible.

vigile.quebec tribune libre 23 mars 2025

Me, myself and I

21 mars 2025

En lisant la chronique d’Émilie Nicolas parue dans Le Devoir du 20 mars sous le titre Le pouvoir…nu , j’ai été littéralement sidéré par ses propos stupéfiants sur la bassesse humaine à laquelle se livrent au grand jour le président américain Donald Trump, le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le président soviétique Vladimir Poutine.

«Nous avons un enjeu d’empathie suicidaire civilisationnelle…La faiblesse fondamentale de la civilisation occidentale, c’est l’empathie… Même s’il considère important de «penser aux autres», Musk croit que l’empathie peut détruire la société». Quelle diatribe ignominieuse qui ouvre la voie inéluctablement au monde sordide du «me, myself and I» dans lequel le narcissisme et le nombrilisme outranciers font force de loi.

En revanche, «La mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et des plus révélateurs d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie», écrivait Hannah Arendt. Trump, Nétanyahou et Poutine trempent à pieds joints dans leur univers déshumanisant où règnent en maître la loi du plus fort et le mépris systémique de toute forme d’empathie inconciliable avec leur appétit de prédateurs insatiables.

«La préoccupation pour les autres sont des traits que le patriarcat associe à la féminité, et donc au faible et au méprisable», argue la chroniqueuse. Un recul qui nous ramène plusieurs décennies en arrière, du temps où le rôle de la femme se limitait à être cantonnée à la maison, à enfanter et à pourvoir aux besoins de la famille.

«Trump et ses acolytes nous évoquent un imaginaire où le pouvoir est une fin en soi, la domination sert la domination, l’argent appelle l’argent, l’agression est une vertu qui se suffit à elle-même, et le seul intérêt qui puisse compter est le sien», poursuit Émilie Nicolas. Un extrait percutant qui illustre sans équivoque la prédominance du pouvoir pour le pouvoir et qui conduit sans coup férir à l’anarchie et au chaos de la société.

Sous l’effet pervers de Donald Trump, les Américains s’enlisent inévitablement dans un maelstrom séditieux dans lequel l’empathie envers l’autre est reléguée dans l’univers des archaïsmes, un discours alarmant et foncièrement déshumanisant. Vivement une voix qui s’élèvera du peuple et qui remettra les pendules à l’heure de la nécessaire empathie intrinsèquement liée à la nature humaine.

vigile.quebec tribune libre 21 mars 2025

Derrière le paravent de la commission d’enquête

21 mars 2025

En lien avec l’épineux dossier SAAQclic, le quotidien Le Devoir révélait le 19 mars que le ministre François Bonnardel, pendant son mandat à titre de ministre des Transports, a été avisé des problèmes de dépassements de coût dès le 28 septembre 2021. Or, toujours selon Le Devoir, le ministre Bonnardel a eu droit à une présentation du budget de la transformation du virage numérique de la SAAQ, en présence de la PDG de la SAAQ Nathalie Tremblay et du président du conseil d’administration, Konrad Sioui au cours de laquelle il a été divulgué que le coût du projet SAAQclic était passé de 458,4 M$ à 682 M$. Enfin, en bout de ligne, le projet affiche des dépassements de coûts de plus de 500 M$.

De son côté, François Bonnardel avait pourtant assuré, lors du dépôt du rapport de la vérificatrice générale en février dernier, avoir été «trompé» par des dirigeants de la SAAQ sur les coûts du projet. «Il n’y avait pas de dépassement de coûts, il n'y en avait pas! Je me protège comment contre le mensonge?», avait clamé le ministre.

Par ailleurs, le député péquiste Joël Arseneau est sans équivoque:«C’est une question de responsabilité ministérielle et j’en appelle au premier ministre François Legault de faire preuve de responsabilité pour rétablir la confiance envers son gouvernement. Il doit démettre François Bonnardel de ses fonctions…À plusieurs reprises, on a demandé à François Bonnardel ce qu’il savait et quand il avait été informé de la situation, il a toujours plaidé l’ignorance».

Or depuis l’annonce de la création d’une commission d’enquête publique et indépendante sur le chaos entraîné par SAAQclic, le discours de l’ex-ministre des Transports a changé. Dorénavant, M. Bonnardel ne plaide plus sa non-culpabilité concernant l’affaire SAAQclic mais allègue plutôt qu’il est disponible pour rencontrer les membres de la commission et leur offrir sa collaboration pleine et entière sur sa version des faits. François Bonnardel camoufle-t-il certains éléments tenus secrets jusqu’à maintenant en se réfugiant derrière la paravent de la commission d’enquête? À suivre…

vigile.quebec tribune libre 20 mars 2025

Déclin de la CAQ, prise 2

19 mars 2025

En octobre 2023, le Parti québécois (PQ), lors d’une élection partielle, ravit la circonscription de Jean-Talon à la Coalition avenir Québec (CAQ) laissée vacante par la démissionnaire caquiste Joëlle Boutin. Or près de dix-huit mois plus tard, le même scénario se répète alors que la candidate du PQ, Catherine Gentilcore, emporte le siège abandonné par le superministre caquiste Pierre Fitzgibbon dans Terrebonne avec quelque 53% des votes.

De toute évidence, la CAQ de François Legault n’est pas parvenue à se libérer du maelstrom généré par les interminables tergiversations liées au troisième lien entre Québec et Lévis, et se trouve aujourd’hui confronté à deux scandales, soit l’épineux dossier de SAAQclic d’une part, et la situation périlleuse dans laquelle se retrouve le projet Northvolt d’autre part.

Par ailleurs, certains analystes, au cours de la campagne électorale dans Terrebonne, ont avancé l’idée qu’un parti prônant l’indépendance du Québec pouvait nuire au climat géo-politique instable créé par les sautes d’humeur du président Trump, et à la protection du néo- sentiment d’unité nationale au Canada. Or force est de constater que cette supposée «peur» ne s’est pas manifestée à preuve qu’il est tout à fait possible de manger et de marcher en même temps, une position dans laquelle le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, peut aisément naviguer en temps opportun.

La défaite de la CAQ dans Terrebonne combinée à celle de Jean-Talon s’inscrivent, selon moi, dans le prolongement d’un déclin irréversible qui risque d’aboutir à un échec cuisant en 2026. Les méfaits dévastateurs de l’usure du pouvoir laissent des traces profondes dans le paysage politique de la CAQ, lesquelles se manifestent hors de tout doute dans les derniers sondages qui placent la CAQ derrière le Parti libéral du Québec (PLQ) et le PQ. Enfin, ce qui ajoute au sentiment de déni de la population envers la CAQ, le prochain budget du ministre Girard risque de se traduire en une augmentation du déficit liée, entre autres, aux tarifs douaniers du président américain.

vigile.quebec tribune libre 19 mars 2025

Règlement et sanction, des concepts indissociables

18 mars 2025

D’entrée de jeu, il faut souligner avec enthousiasme l’effort du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville dans sa lutte contre l’intimidation à l’école, un phénomène croissant auquel sont confrontés quotidiennement de nombreux élèves à l’intérieur et à l’extérieur des murs de l’école, et dont les conséquences pernicieuses peuvent pousser certains jeunes jusqu’au suicide.

Certes, la sensibilisation aux effets collatéraux de l’intimidation incarne une première étape déterminante sans laquelle ce fléau va continuer d’empoisonner sans coup férir le climat de l’école.Toutefois, afin de s’assurer de l’efficacité de cette démarche, l’implantation de règlements s’avère indispensable à défaut de quoi les forums de discussion sur l’intimidation risquent de passer comme lettres mortes dans le quotidien des élèves.

De plus, il m’apparaît primordial que le règlement soit appuyé de sanctions sans lesquelles les règlements n’incarneront ni plus ni moins qu’une pieuse litanie de bonnes intentions. Or notre société dite évoluée semble avoir développé une allergie systémique à l’égard des conséquences imputables des gestes posés contre les règles établies. Une frilosité qui se manifeste par un laxisme éhonté quand vient le temps d’accorder une sanction sur un comportement inexcusable telle l’intimidation.

La lutte contre l’intimidation à l’école ne demeurera qu’un vœu pieux tant et aussi longtemps qu’elle ne sera pas enchâssée clairement dans une politique interne énonçant sans détour les règlements ET sanctions qui la sous-tendent. En termes clairs, les dirigeants des écoles doivent prendre le taureau par les cornes et passer de facto de la parole aux actes s’ils aspirent véritablement museler le fléau désastreux lié à l’intimidation à l’école.

vigile.quebec tribune libre 18 mars 2025