Mettre la charrue devant les boeufs
22 janvier 2024En 2021, des fonctionnaires fédéraux ont averti le gouvernement du Canada que de fortes augmentations de l’immigration pourraient affecter l’abordabilité du logement, selon des documents internes obtenus par La Presse Canadienne grâce à une demande d’accès à l’information. Advienne que pourra, le gouvernement fédéral a finalement décidé d’augmenter le nombre de résidents permanents que le Canada accueille chaque année à 500 000 en 2025. En conséquence, en 2025, le Canada accueillera près de deux fois plus de résidents permanents qu’en 2015. Le sous-ministre, entre autres, avait été averti en 2022 que la construction de logements n’avait pas suivi le rythme de la croissance démographique.
La population du pays a augmenté de plus de 430 000 personnes au cours du troisième trimestre de 2023, ce qui représente le rythme de croissance démographique le plus rapide jamais enregistré depuis 1957. Des analystes financiers jusqu’aux établissements universitaires ont averti que la forte croissance démographique du Canada érode l’abordabilité du logement car la demande dépasse l’offre.
Aujourd’hui, en 2024, le premier ministre Trudeau change quelque peu son discours en portant un œil plus attentif à la crise du logement sans pour autant modifier l’arrivée massive des immigrants d’un iota. En réalité, Justin Trudeau semble tout à coup tomber les deux pieds sur terre, et se rendre à l’évidence qu’il a mis la charrue devant les bœufs.
Une erreur stratégique incompréhensible de la part d’un premier ministre pour qui le sacro-saint multiculturalisme a prédominance sur tous les autres critères. En réalité, je suis d’avis que le premier ministre a saisi la balle au bond en profitant de la pénurie de main d’oeuvre pour favoriser en masse l’arrivée d’immigrants sans même se soucier si ces derniers avaient un toit pour se loger.
Le Soleil (vesion numérique) 22 janvier 2024