Le changement de sexe confronté à l’urgence d’agir

8 mars 2024

Notre société évolue à vitesse grand V, notamment eu égard aux nouvelles technologies telle l’intelligence artificielle (IA) qui en est rendu à inquiéter les experts sur son éventuelle domination sur l’être humain. Dans cette foulée de grands rebondissements, est apparu depuis quelques années le changement de sexe, notamment chez les adolescents.

Au Québec, l’approche préconisée tourne autour du concept de l’«affirmation rapide», remise en question dans plusieurs pays. Dans l’hypothèse où le jeune manifeste son intention de vouloir «transitionner», le processus se met immédiatement en marche. La seule volonté exprimée par le jeune est considérée comme sans appel. Les parents qui osent interroger les intervenants sont considérés comme des «mauvais parents». Les spécialistes qui invoquent l’importance de prendre le temps sont mis à partie par des plaintes auprès de leurs ordres professionnels.

Or, le changement de sexe représente un choix existentiel qui ne peut être confronté à l’urgence d’agir. Aussi faut-il permettre au jeune d’envisager toutes les étapes auxquelles il aura à faire face y compris sa nouvelle vie sociale auprès de ses amis. Par ailleurs, s’il persiste dans son choix après avoir été informé à fond par des spécialistes, les parents devront l’accompagner, une attitude négative de leur part serait catastrophique.

vigile.quebec tribune libre 8 mars 2024

Un manque de transparence scandaleux

8 mars 2024

La saga autour du projet Northvolt, qui perdure depuis des mois, a pris une nouvelle tournure avec l’aveu du ministre de l’environnement, Benoît Charette, à l’effet que le gouvernement a contourné l’évaluation du BAPE sous prétexte qu’une telle prolongation des délais auraient eu comme conséquence que l’entreprise suédoise se serait installé ailleurs qu’au Québec.

«Si moi j’avais dit [aux dirigeants de] Northvolt à l’époque qu’un BAPE [Bureau d'audience publique sur l'environnement], ça nous amène dans 18 mois avant de pouvoir leur donner une idée de ce qui serait possible, on n’aurait pas eu de projet au Québec. C’est aussi simple que ça», a confié M. Charette à La Presse.

Nonobstant la décarbonation de l‘atmosphère qu’engendrera l’installation d’une usine de batteries au Québec, le manque de transparence inopportun du ministre, qui a maintenu le silence pendant des mois eu égard à l’entourloupette autour de l’évaluation du BAPE, est totalement inacceptable. Par ailleurs, la majorité des Québécois adhèrent au projet mais manifestent à juste titre leur mécontentement sur la manière sournoise qu’il leur a été présenté.

Il eût été pourtant si facile d’entreprendre des démarches auprès du BAP pour s’entendre sur les facettes prioritaires du plan d’évaluation et, de ce fait, raccourcir les délais de l’évaluation. Les Québécois sont intelligents et compréhensifs, et auraient sans doute adhérer à une telle démarche au lieu d’être placés devant le fait accompli comme si l’acceptabilité sociale était une démarche sans conséquence, voire sans importance.

vigile.quebec tribune libre 8 mars 2024
 

 

 

 

Indépendance du Québec: les planètes sont alignées

6 mars 2024

En 1995, les Québécois sont venus à un cheveu de devenir une nation indépendante. Près de 25 ans plus tard, de nombreux signaux laissent présager d’une recrudescence du mouvement souverainiste au Québec.

Du côté fédéral, les libéraux de Justin Trudeau s’opposent systématiquement à toutes demandes du gouvernement de François Legault dont le nationalisme s’effrite devant le fédéralisme centralisateur des libéraux, l’échec des négociations sur les transferts en santé constituant le facteur le plus probant. Quant aux conservateurs de Pierre Poilievre, leur position de droite ferme la porte à toute ambition expansionniste du Québec.

De son côté, ici au Québec, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), a vu le dernier sondage le hisser en tête de peloton avec une bonne avance sur François Legault. Une performance attribuée, selon moi, en grande partie, sur la transparence qu’il a démontrée eu égard à l’indépendance du Québec dès la dernière campagne électorale, et qui s’est poursuivie dans sa position ferme d’abandonner l’assermentation des députés envers le roi Charles III.

En conséquence, près de deux ans avant la prochaine campagne électorale, tout laisse à croire que le débat fédéraliste et souverainiste reprendra sa place sur la scène politique québécoise. La reviviscence de l’option souverainiste relancée par PSPP porte fruit auprès de l’électorat québécois. En un mot, à moins d’une gaffe monumentale de la part du PQ, les planètes sont alignées pour un débat de société portant sur la tenue d’un référendum sur la souveraineté du Québec.

vigile.quebec tribune libre 6 mars 2024
Le Devoir 7 mars 2024 "Les planètes sont alignées pour l'indépendance"
 

Au sujet des devoirs à la maison

4 mars 2024

Dans la foulée du gouvernement polonais qui a éliminé les devoirs à la maison, le débat est lancé au Québec: devrait-on suivre la décision de la Pologne? Parmi les partisans de l’abolition des devoirs, certains spécialistes arguent que les devoirs surchargent inutilement les élèves qui ont reçu un bagage de connaissances suffisantes au cours de leur journée régulière de cours, et qu’ils devraient s’adonner à d’autres activités, telles jouer avec leurs parents. Or, sans surprise, la réalité est toute autre, les jeunes se plongent dans leur tablette et leur téléphone cellulaire.

Dans cette perspective, je suis d’avis que les devoirs ont encore leur place dans le curriculum des élèves, moyennant deux conditions. Primo, les parents doivent s’asseoir avec leur enfant et passer en revue leurs devoirs. Secundo, les enseignants sont tenus de corriger ces devoirs quitte à les classer en évaluation formative, à défaut de quoi les élèves passeront outre à la réalisation de leurs devoirs.

Afin d’obtenir des résultats bénéfiques de cette démarche, les parents devraient être avisés dès le début de l’année scolaire lors de leurs rencontres avec les enseignants de leur enfant, et les enseignants devraient établir une alternance limitant le nombre de devoirs par soir.

vigile.quebec tribune libre 3 mars 2024

Frilosité de Fitzgibbon envers les médias

4 mars 2024

C’est Jean Charest qui disait: «Un politicien qui se plaint des journalistes, c’est comme un poisson qui se plaint de l’eau». Eh bien, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, aurait nettement avantage à s’en inspirer car M. Fitzgibbon et les médias ne font manifestement pas bon ménage.

Devant la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, il a renchéri: «Les gens qui veulent inventer des histoires devraient écrire des romans. Les militants devraient publier des essais et les jeunes rigoureux, curieux et impartiaux, qui veulent couvrir l’actualité politique, je vous encourage à devenir journaliste», les reportages sur le manque de transparence dans le projet d’usine de la firme suédoise Northvolt l’ayant exacerbé.

Le genre de déclarations qui ne font rien pour atténuer l’image d’arrogance de son gouvernement. De toute évidence, M. Fitzgibbon éprouve beaucoup de difficultés à quitter le monde des affaires pour franchir le pas vers la scène politique. Ridiculiser de cette façon les médias démontre à quel point le ministre fait fi de la démocratie dans laquelle, de toute évidence, le ministre se sent continuellement pris au piège.

De surcroît, il contrevient sans coup férir à la directive de son premier ministre lancée en début d’année eu égard aux «distractions» à la suite des tergiversations publiques de son gouvernement ayant trait au troisième lien dans la Capitale-Nationale.

vigile.quebec tribune libre 3 mars 2024
Le Soleil (version numérique) 4 mars 2024

Les dindons de la farce

1 mars 2024

La venue des Kings de Los Angeles au Centre Vidéotron en octobre 2024, a déjà coûté, à ce jour, 2,5 millions sur une somme globale évaluée entre 5 et 7 millions $ pour financer l’évènement alors qu’à Salt Lake City, on vient de s’entendre avec l’équipe californienne pour qu’elle dispute un match préparatoire dix jours avant son passage au Centre Vidéotron, sans l’aide de l’État ni de la Ville.

Le Québec est bien reconnu pour foisonner de «bonnes gens», accueillants et généreux. Toutefois, les Québécois ne sont pas bonasses pour autant. La venue des Kings à Salt Lake City à coût nul vient jeter de l’huile sur le feu. La somme astronomique de quelque 7 millions $ pour la venue des mêmes Kings, et puisée dans les poches des contribuables, laisse croire que les Québécois se retrouvent encarcanés dans une «arnaque» qui les place dans une position où ils sont perçus comme les «dindons de la farce» en raison d’une décision gouvernementale pour le moins fort discutable.

vigile.quebec tribune libre le 27 février 2024
Le Devoir 1er mars 2024 «Les Québécois, les dindons de la farce»

Et le BAPE?

28 février 2024

Il est maintenant reconnu par tous les experts que les batteries seront une composante clé des systèmes énergétiques du 21e siècle. Toutefois, comme tout grand projet, tel celui de Norhvolt, il véhicule des aspects positifs et des aspects négatifs.

Le «changement d’attitude» clamé par François Legault doit venir et du gouvernement et d’une population adéquatement informée. À cet effet, je suis d’avis que le gouvernement commet une erreur stratégique en faisant des passe-droits pour permettre à Northvolt d’échapper au processus du BAPE. En revanche, en permettant de comprendre tous les aspects du projet, l’ensemble de la population pourrait s’approprier le dossier, sans avoir l’impression que les gouvernants lui cachent des choses, une transparence qui m’apparaît un élément-clé en vue d’obtenir une éventuelle acceptabilité sociale.

vigile.quebec tribune libre 27 février 2024
Le Soleil (version numérique) 28 février 2024
Le Devoir 28 février 2024 "Le gouvernement et le BAPE"
 

La scène politique municipale en état de choc

25 février 2024

C’est avec des sanglots dans la gorge que la mairesse de Gatineau, France Bélisle, a annoncé sa démission, disant vouloir préserver sa santé, et invoquant notamment le climat politique «difficile» qui règne sur la scène politique municipale de Gatineau.

Malheureusement, la démission de Mme Bélisle ne représente que la pointe de l’iceberg. En effet, depuis les dernières élections municipales au Québec, sur 8000 élus, près de 800, soit 10%, ont quitté leurs fonctions, la plupart pour des motifs d’intimidation et de harcèlement. Dans cette foulée, la conseillère municipale de Vanier, membre de l’opposition, a déposé une plainte à la Commission municipale du Québec contre le chef de cabinet du maire Bruno Marchand. Alicia Despins reproche à Clément Laberge d’avoir laissé s’envenimer un climat de travail qu’elle dépeint comme «toxique» à l’hôtel de ville de Québec. C’est sans compter les congés de maladie de certains élus, comme le maire de Trois-Rivières, la mairesse de Sherbrooke, le malaise de la mairesse de Montréal l’automne dernier ou encore la démission de la mairesse de Chapais.

Les assises de la scène politique municipale sont fortement ébranlées. Face à tous ces départs précipités, il y a lieu de s’interroger si les causes de ces départs ne sont pas reliées à une réglementation laxiste eu égard à l’éthique à respecter lors des rencontres ou des débats entre élus de partis différents.

De son côté, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest,évoque le fait qu’elle a pris des mesures et mis en place des outils pour favoriser le respect et la civilité dans le monde municipal. Manifestement, le plan de la ministre ne tient pas la route. Les dernières élections municipales ont vu plusieurs jeunes maires et mairesses être élus. Une génération nouvelle a vu le jour. Sommes-nous en train de les perdre au profit de malfrats qui se doivent d’être sanctionnés sévèrement pour le plus grand bien d’une saine démocratie.

vigile.quebec tribune libre 24 février 2024

La CAQ se «fédéralise»

25 février 2024

À la suite d’un sondage mené par la firme Léger, la CAQ compte désormais plus d’électeurs fédéralistes qu’indépendantistes. En juin 2022, les électeurs caquistes appuyaient majoritairement le Bloc québécois, alors que 45% d'entre eux disaient voter pour le Bloc. Par compte, en février 2024, le portrait est considérablement changé, le PLC bénéficiant aujourd’hui de l’appui d’une majorité d’électeurs caquistes, avec 42% qui voteraient pour le PLC si des élections avaient lieu aujourd’hui. Pour sa part, le Bloc québécois est passé en deuxième position avec 31% des voix.

Par ailleurs, les électeurs caquistes proviennent d’un PLQ sans chef et complètement démobilisé si bien que «Le Parti libéral est tellement faible auprès des francophones au Québec que ceux-ci se sont retrouvés orphelins et sont allés à la CAQ», affirme Jean-Marc Léger, une situation qui pourrait changer advenant l’arrivée de Denis Coderre à la tête du PLQ.

Dans un contexte où la CAQ de François Legault clame sur tous les toits que son parti est nationaliste, force est de constater que cette désertion du Bloc et que cette adhésion marquée envers le PLC traduit sans l’ombre d’un doute que le nationalisme de la CAQ se «fédéralise» à un rythme accéléré.En termes clairs, la coalition est en train d’effectuer un virage favorisant le fédéralisme si bien que le nationalisme bleu de Legault est en train de s’estomper au profit du fédéralisme rouge de Justin Trudeau. De quoi causer des regrets à François Legault d’avoir osé se demander quelle est l’utilité du Bloc québécois.

vigile.quebec tribune libre 24 février 2024

Déclaration malhabile de Legault

20 février 2024

Le premier ministre, François Legault, s’est une fois de plus commis dans une déclaration frisant la «distraction» en déclarant, en conférence de presse, que le déficit du gouvernement du Québec subira une hausse importante en raison de l’entente intervenue avec les travailleurs du secteur public en éducation.

Bien que satisfait de l’entente, François Legault, par de tels propos, contribue à culpabiliser les enseignants en les pointant comme responsables de l’augmentation du déficit. Or selon la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Josée Scalabrini, «les déficits qui vont arriver c’est parce qu’il y a eu désinvestissement depuis des années en éducation».

D’autre part, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est dans le fait qu’encore une fois, les sommes d’argent reliées à l’éducation sont considérées comme des dépenses plutôt que comme des investissements. Et pourtant, chaque sou placé en éducation est un investissement pour l’avenir du Québec, à savoir l’épanouissement de notre jeunesse.

vigile.quebec tribune libre 20 février 2024