Erreur sur le motif de blâme

24 mars 2024

Un des derniers élus encore présents à l’Assemblée nationale et ayant voté pour la proposition de blâme envers Yves Michaud en décembre 2000, François Legault, est toujours convaincu d’avoir bien agi en appuyant le blâme contre Yves Michaud. «[Il] avait tenu des propos à l’égard du peuple juif qui étaient inacceptables et c’est ce qu’on a dénoncé et bon, c’est malheureux, et donc moi je juge que c’était des propos qui n’étaient pas acceptables à l’égard de la communauté juive», affirme-t-il.

Or, François Legault évoque des propos «tenus à la radio» par Yves Michaud alors que la motion de blâme de l’époque condamnait Yves Michaud pour des déclarations qu’il aurait faites à l’occasion des audiences des États généraux sur le français à Montréal le 13 décembre 2000, soit la veille du vote de blâme contre M. Michaud.

En termes clairs, François Legault, le 14 décembre 2000, a voté pour la motion de blâme contre Yves Michaud eu égard à des motifs autres que ceux qui le condamnaient…M. Legault, il est plus que temps que vous allumiez vos lanternes et que vous présentiez vos excuses à titre posthume envers Yves Michaud, cette fois-ci, pour les bons motifs!

vigile.quebec tribune libre le 24 mars Un des derniers élus encore présents à l’Assemblée nationale et ayant voté pour la proposition de blâme envers Yves Michaud en décembre 2000, François Legault, est toujours convaincu d’avoir bien agi en appuyant le blâme contre Yves Michaud. «[Il] avait tenu des propos à l’égard du peuple juif qui étaient inacceptables et c’est ce qu’on a dénoncé et bon, c’est malheureux, et donc moi je juge que c’était des propos qui n’étaient pas acceptables à l’égard de la communauté juive», affirme-t-il.

Or, François Legault évoque des propos «tenus à la radio» par Yves Michaud alors que la motion de blâme de l’époque condamnait Yves Michaud pour des déclarations qu’il aurait faites à l’occasion des audiences des États généraux sur le français à Montréal le 13 décembre 2000, soit la veille du vote de blâme contre M. Michaud.

En termes clairs, François Legault, le 14 décembre 2000, a voté pour la motion de blâme contre Yves Michaud eu égard à des motifs autres que ceux qui le condamnaient…M. Legault, il est plus que temps que vous allumiez vos lanternes et que vous présentiez vos excuses à titre posthume envers Yves Michaud, cette fois-ci, pour les bons motifs!

vigile.quebec tribune libre 24 mars 2024
Le Soleil (version numérique) 25 mars 2024

Pertinence d’un ordre professionnel des enseignants?

24 mars 2024

La création d’un ordre professionnel des enseignants a souvent été évoquée par le passé et, à chaque occasion, elle a avorté faute de consensus. Or, aujourd’hui, elle refait surface par la voix d’un groupe d’une dizaine d’enseignants du primaire et du secondaire arguant notamment que la profession est dévalorisée depuis longtemps.

Dans cette foulée, les dernières négociations entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement ont clairement démontré que le nœud du problème résidait dans la lourdeur de la tâche causée par la présence d’élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers, conjuguée à la pénurie de personnel spécialisé, un facteur déterminant qui joue nettement en défaveur de l’attractivité de la profession d’enseignant et contre laquelle un ordre professionnel des enseignants ne pourrait apporter aucune solution.

Par ailleurs, les tenants de la création de cet ordre professionnel argue la sécurité de l’élève en espérant mettre fin à l'impunité de certains collègues, citant en exemples des cas de violences verbales de la part d’enseignants à l’endroit d’élèves. Or, il s’avère que le gouvernement a récemment mis en place la création d’un Protecteur national de l’élève, et fait adopter le projet de loi 47, Loi visant à renforcer la protection des élèves, qui propose entre autres un code d’éthique pour chaque centre de services scolaire.

En guise d’arguments favorables à la mise sur pied d’un ordre professionnel des enseignants, le groupe allègue l’importance d’encadrer la profession, partant du principe que la profession enseignante est tout aussi valable qu’un avocat, un médecin ou un ingénieur. À cet effet, je suis d’avis que la présence d’un contrepoids entre ces professions et le client est inexistant alors que les enseignants disposent d’un syndicat pour faire le pont avec la direction d’école.

L’école incarne un milieu de vie dynamique où fourmille une pléiade d’intervenants liés les uns aux autres. En ce sens, elle doit éviter la multiplication des structures qui ne peuvent que retarder la mise sur pied de solutions aux problèmes qui s’y vivent. Enfin, je suis d’avis que les structures et les lois actuelles peuvent confronter et résoudre les problèmes efficacement sans l’ajout d’un défenseur inopportun de la loi et l’ordre.

vigile.quebec tribune libre 24 mars 2024

Un «palmarès» discriminatoire

22 mars 2024

Personne n’est contre la vertu. L’établissement d’une liste de données probantes relatives à l’état de la situation dans les écoles ne pourra qu’être fort utiles au ministre de l’Éducation eu égard aux décisions à prendre sur tel ou tel dossier.

Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est sur le plan du palmarès des écoles que le ministre Drainville s’est dit prêt à publier officiellement dans les médias afin de «créer une saine émulation dans le réseau scolaire où l’amélioration passe forcément par la comparaison», a-t-il affirmé.

À cet effet, je suis plutôt d’avis que la publication d’un tel palmarès aura pour effet de créer un sentiment de démobilisation auprès des écoles accueillant une clientèle défavorisée, telles certaines écoles de quartiers. À mon sens, la véritable «émulation» émerge du groupe-classe avec l’appui constant de l’enseignant.

Si M. Drainville tient absolument à publier ce type de palmarès, qu’il le fasse en faisant ressortir la liste des dix écoles les plus performantes. De cette façon, les écoles moins «performantes» ne seront pas confrontées de façon discriminatoire aux écoles ayant obtenu les meilleurs résultats aux épreuves du ministère de l’Éducation.

vigile.quebec tribune libre 20 mars 2024

Un gouvernement péquiste majoritaire

22 mars 2024

Qui aurait-pu prévoir qu’à la suite du résultat catastrophique du Parti québécois (PQ) lors du dernier scrutin en 2022, le PQ se retrouverait aujourd’hui, à la mi-mandat, confortablement installé en tête des intentions de vote au Québec à 34% contre 22% pour la Coalition avenir Québec (CAQ)? C’est ce que révèle un sondage Léger/Le Journal-TVA Nouvelles.

Nonobstant le fait que le PQ ait profité des maladresses du gouvernement, notamment la saga sur le troisième lien entre Québec et Lévis, force est de constater que la remontée du PQ est due en grande partie à son chef, Paul St-Pierre Plamondon, qui, dès la dernière campagne électorale, a su remettre l’indépendance sur le radar. C’est sans compter la manière fort habile de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) d’abolir le serment d’allégeance à Charles III lors de l’assermentation des députés en début de session parlementaire.

Plus près de nous, le sondage révèle que le déficit de 11 milliards prévu dans le dernier budget du ministre des finances, Éric Girard, ne passe pas, 58% des gens le jugeant «mauvais» ou «très mauvais» et seulement un citoyen sur 100 estimant qu’il s’agit d’un très bon budget.

À mon sens, François Legault est victime de l’usure du pouvoir et de nombreuses décisions controversées, telles l’entente avec Northvolt et le venue des Kings de Los Angeles. Le temps où il agissait en bon «père de famille» pendant la pandémie est révolu. Le rythme effréné de la politique au quotidien agit sur la rapidité de ses décisions qui sont souvent prises émotivement.

Il ne reste que quelque deux ans avant la tenue des prochaines élections. Si la tendance se maintient, le PQ pourrait s’emparer du pouvoir et former un gouvernement majoritaire. Je suis d’avis qu’un tel scénario est plausible. Les planètes semblent être alignées pour une victoire décisive du PQ en 2026…L’avenir le dira!

vigile.quebec tribune libre 20 mars 2024

 

 

Le rendez-vous manqué

22 mars 2024

Le 14 décembre 2000, les députés de l’Assemblée nationale adoptent à l’unanimité et sans débat préalable une motion de blâme condamnant Yves Michaud pour des propos supposément antisémites qu’il aurait tenus la veille lors des États généraux sur le français à Montréal, où M. Michaud fait un parallèle entre la communauté juive et la souveraineté du Québec.

Contre vents et marées, Yves Michaud, après s’être prévalus de toutes les tribunes qui s’offraient à lui, n’a jamais obtenu réparation. Sa réputation d’homme intègre est demeurée entachée pendant un quart de siècle. Honte à toutes ces élues et tous ces élus qui auront stigmatisé à jamais la vie d’un grand Québécois qui aura manqué son rendez-vous avec l’histoire.

Reposez enfin en paix, M. Michaud!

vigile.quebec trinune libre 21 mars 2024
Le Devoir 22 mars 2024 "Rendez-vous manqué"

Pour une commission Parent 2.0

19 mars 2024

En parcourant la lettre de Simon Bucci-Wheaton parue dans la rubrique Le Devoir d’éducation du 16 mars sous le titre L’éducation devrait être l’espérance d’un monde meilleur,

https://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de/809151/devoir-education-education-devrait-etre-esperance-monde-meilleur#:~:text=Illustration%3A%20Tiffet%20%C2%ABL'%C3%A9cole,%C2%BB%2C%20%C3%A9crit%20l'auteur. j’ai eu nettement l’impression de lire un extrait de roman de science fiction. J’en suis ressorti abasourdi par les témoignages percutants de l’auteur.

En somme, une conclusion s’impose: notre système d’éducation est gravement atteint d’un cancer de l’âme. Il perd peu à peu sa raison première d’exister, à savoir conduire les jeunes sur les chemins de l’autonomie et de la persévérance. La panoplie de réformes auxquelles il a été confronté depuis la commission Parent ont dénaturé le rôle de l’école qui est devenue le réceptacle des aléas d’une société en constante mutation.

L’école a perdu ses repères, notamment l’importance stratégique d’une saine collaboration entre les parents et le personnel scolaire. À cet effet, il m’apparaît dangereux, voire pernicieux, que certains parents rejettent sans coup férir les remarques des enseignants sur le comportement inacceptable de leur enfant en se rangeant derrière lui.

«Habité, pour ne pas dire ensorcelé, par une certaine obligation d’agir pour le bien-être de nos enfants. Mais par où commencer, dans ce système qui requiert une procédure écrite pour changer une ampoule?», lance M. Bucci-Wheaton. Dans cette foulée, le ministère de l’Éducation a atteint un degré de saturation eu égard à une kyrielle de formulaires pour la plupart nettement inutiles, et ce, au détriment de sa mission première, à savoir offrir aux jeunes du Québec un milieu propice à l’acquisition des connaissances.

En guise de conclusion, je laisse la parole à l’auteur:«…nous devons refaire le casse-tête qu’est l’éducation, mais par où commencer? Voilà! Une commission Parent 2.0 qui redéfinira le mot — école — et tout ce qu’elle entoure…De plus, il faut se souvenir que définir ce dont l’enfant a besoin n’est pas nécessairement ce qu’il désire. Mettre une structure en place pour sa progression et non pour qu’il soit le roi de l’école, lui imposer une rigueur face à ses apprentissages en lui donnant des chances de réussite pour l’amener à la vraie liberté, celle de s’accomplir.»

vigile.quebec tribune libre 19 mars 2024
 

Plonger dans l’enseignement sans expérience

19 mars 2024

J’ai lu avec beaucoup d’attention le billet de Marco Fortier dans Le Devoir du 2 mars sous le titre accrocheur « Mais pourquoi l’école ? » : le cri du coeur d’un « prof qui n’en était pas un ». On y apprend que Simon Bucci-Wheaton, sans aucune expérience dans l’enseignement, est devenu, du jour au lendemain, l’enseignant et le titulaire d’un groupe de sixième année.

Tout au long des quatre années pendant lesquelles il a occupé la fonction d’enseignant, M. Bucci-Wheaton a accumulé des notes sur les bons et les moins bons aléas auxquels il a fait face pour finalement aboutir à la parution d’un livre intitulé Mais pourquoi l’école ? Questions et réflexions d’un prof qui n’en était pas un.

Parmi ses réflexions, j’en ai retenu une qui a particulièrement attiré mon intérêt, à savoir le « désintérêt » d’une bonne partie des parents pour l’éducation de leurs enfants. Il a constaté que des parents ne faisaient aucun suivi à ses messages les prévenant des lacunes importantes de leur enfant. Certains vont même blâmer l’enseignant s’il les informe du manque d’effort de leur enfant en classe. Et l’enseignant  : « Il n’y a pas de cadre à la maison. On abandonne les enfants un peu à eux-mêmes et on voit ce que ça donne en classe : des difficultés d’apprentissage reliées à des troubles de comportement. »

Depuis déjà plusieurs décennies, l’école est devenue petit à petit le réceptacle d’un glissement de l’éducation des enfants qui doit être exercée par les parents à la maison, un phénomène qui s’est accentué à partir du moment où les deux parents se sont mis à travailler à l’extérieur de la maison. Une situation familiale qui a donné naissance à une forme de démission de la part des parents eu égard au sens de l’effort qu’ils auraient dû inculquer à leurs enfants en tant que valeur fondamentale dans le chemin qui les conduira au monde du travail. Conséquemment, il m’apparaît essentiel, voire primordial, que les parents se montrent exigeants en ce qui a trait à la réalisation des travaux scolaires à la maison et collaborent étroitement avec les enseignants de leur enfant.

Le Devoir 19 mars 2024

 

Paroles, des paroles, des paroles…

17 mars 2024

Lors de l’élection caquiste grandement majoritaire en 2022, François Legault clamait sur tous les toits qu’il disposait maintenant d’une majorité suffisante pour affronter Ottawa au cours de ses négociations avec le fédéral. Or, la ronde de négociations eu égard aux transferts en santé s’est clôturée par un échec sans équivoque.

Aujourd’hui, nonobstant quelques grenailles consenties par Justin Trudeau, le premier ministre du Québec revient encore une fois bredouille de son pèlerinage à Ottawa concernant sa demande de s’accaparer les pleins pouvoirs en immigration. Pour une deuxième fois, le nationalisme de François Legault prônant la collaboration entre Québec et Ottawa frappe un mur sans coup férir.

«Non, nous n'allons pas donner plus de pouvoirs en immigration… Le Québec a déjà plus de pouvoir en immigration que n’importe quelle autre province, parce que c’est très important de protéger le français», a lancé Justin Trudeau tout en soutenant que la rencontre avait été «constructive.» De son côté, François Legault a rétorqué qu’il allait envisager d’autres options tout en se gardant d’ouvrir son jeu sur ces dites options.

Par ailleurs, aux yeux de Justin Trudeau, l’immigration constitue une pierre d’assise majeure sur l’édifice du multiculturalisme si cher au fils de Trudeau père si bien qu’elle bénéficiera d’un appui absolu de la part de Trudeau fils. Conséquemment, tant et aussi longtemps que Justin Trudeau demeurera à la tête du gouvernement, les pleins pouvoirs en immigration constitueront une chasse-gardée intouchable. En attendant, ne résonneront que des paroles creuses de la part de Justin Trudeau au sujet de l’immigration et cela, malgré la forte majorité caquiste au Québec.

vigile.quebec tribune libre 16 mars 2024

Économie et environnement, une union chaotique

15 mars 2024

Le tohu-bohu dans lequel est plongé le projet Northvolt vient confirmer sans l’ombre d’un doute que l’économie et l’environnement constituent une union chaotique, les enjeux financiers entrant sans coup férir en contradiction avec les enjeux environnementaux. Dans toute cette saga, l’exclusion de la firme suédoise d’une évaluation par le BAPE constitue, à mon sens, une entourloupette sournoise qui démontre à quel point le super-ministre Fitzgibbon exerce une transcendance sans équivoque sur le laxisme du ministre de l’Environnement, Benoît Charrette.

Tant et aussi longtemps que les intérêts financiers seront la priorité première du premier ministre François Legault, les dossiers portant sur l’environnement seront relégués de facto au second plan. Dans cette foulée, l’argumentaire à l’effet que Northvolt se serait retiré du projet advenant un délai trop long eu égard à son offre, est une preuve flagrante de la priorisation économique sur les éventuels impacts environnementaux de la construction de l’usine de batteries suédoise au Québec.

vigile.quebec tribune libre 14 mars 2024
 

Haro sur le mot en «A»

15 mars 2024

Le dernier budget présenté par le ministre des Finances, Éric Girard, suscite de nombreux commentaires, notamment au chapitre du déficit prévu de 11 milliards $, un sommet inégalé dans l’histoire budgétaire du Québec.

Il n’en fallait pas davantage pour que le retour à l’équilibre budgétaire ne prenne le haut du pavé. Et, pour y parvenir, M. Girard propose un «grand ménage» dans les dépenses de l’État, ce qu’il appelle l’«optimisation» des postes budgétaires. En termes clairs, le ministre devra couper dans les dépenses, excluant d’entrée de jeu les hausses d’impôt.

Dans ce contexte, force est de constater que peu importe le terme utilisé pour définir cet exercice financier, la marge entre l’«austérité» et l’«optimisation» est bien mince sur le plan sémantique, le premier ayant une connotation négative, le second une connotation positive.

Le gouvernement caquiste craint l’austérité, vestige du gouvernement Couillard, comme la peste. Or, dans les faits, il devra obligatoirement réduire ses dépenses s’il aspire un jour atteindre l’équilibre budgétaire, et il appartiendra au peuple québécois de juger des résultats au moment du vote en 2026.

vigile.quebec tribune libre 14 mars 2024
Le Devoir 16 mars 2024 "Le mot en a"