Et si on parlait des CPE…
13 avril 2025 Le réseau des Centres de la petite enfance (CPE) a été mis sur pied le 23 janvier 1997 par Pauline Marois, alors ministre de l'Éducation au sein du gouvernement péquiste de l’époque, à partir des garderies sans but lucratif et des agences de garde en milieu familial. Basé sur les recommandations du rapport Un Québec fou de ses enfants qui mettait en évidence le besoin de stimulation des tout-petits, en particulier ceux des familles plus vulnérables, le réseau défendait le principe d'un accès à la garde d'enfants pour tous. Aussi, lors de sa mise en œuvre, le projet a été surnommé « garderies à 5 $ », en raison du tarif quotidien uniforme que devaient appliquer ces centres aux utilisateurs.
Quelque vingt-huit ans plus tard, « le principe d'un accès à la garde d'enfants pour tous » est bien malmené. A titre d’exemple, en 2021-2022 seulement, 3 000 travailleuses dans les CPE ont quitté leur emploi, notamment en raison de la lourdeur de la tâche qui s’est amplifiée avec l’augmentation croissante des enfants à besoins de soutien particulier. Un phénomène qui se perpétue au primaire et au secondaire et qui se heurte à une pénurie de personnel spécialisé apte à répondre aux besoins de ces jeunes.
Je connais quelqu’un qui exerce la profession d’éducatrice en CPE depuis quelque 25 ans, et il m’est arrivé d’échanger souvent avec elle sur les multiples tâches auxquelles elle est confrontée quotidiennement, des crises de larmes aux échauffourées pour obtenir gain de cause sur un jouet en passant par les soins reliés à l’hygiène, etc. Et, au travers de ces tâches domestiques, elle a la responsabilité de contribuer étroitement à la socialisation des enfants, une tâche primordiale liée intrinsèquement à la vocation des CPE.
Les Centres de la petite enfance constituent un joyau de la société québécoise et permettent aux mères de participer étroitement à l’essor économique du Québec en s’intégrant au monde du travail. Aussi est-il primordial que le gouvernement Legault qui, dès son entrée au pouvoir en 2018, s’était engagé à placer la petite enfance au sommet de ses priorités, se doit de passer aujourd’hui des paroles aux actes et de permettre aux éducatrices d’accomplir pleinement et efficacement leur rôle de courroie de transmission dans le processus éducatif des enfants du Québec. C’est une question de responsabilité gouvernementale.
vigile.quebec tribune libre 13 avril 2025