11 mars 2007 Un ciel gris surplombe une mer émeraude
Qui vient s’échouer par vagues écumeuses
Sur une immense berge sablonneuse
Où quelques goélands aux aguets rôdent
Au loin s’estompe un brouillard diaphane
D’où des gouttelettes minuscules émanent
Laissant place peu à peu à des galets
Érigés en véritables palais
Au matin l’océan s’est retiré
Ayant dessiné de petits ruisseaux
Serpentant dans le sable en canaux
Qui descendent vers la mer, entrecroisés
Alors apparaît au loin le soleil
Redonnant à la voûte son bleu azur
Et à l’océan sa couleur vermeille
Immuables merveilles de la nature
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 Dans le brouillard d’une bruine fine
De hauts et beaux bouleaux boudent l’eau
Alors mère canard et canardeaux
Hors de l’eau piétinent et se dandinent
Au loin le majestueux huard
Glisse silencieusement sur l’onde
Devant le suisse qui hisse son regard
Tel un dard scrutant à la ronde
Dans ce va-et-vient de petit monde
Un oiseau-mouche en équilibre
Sur un fil imaginaire sonde
Au battement de ses ailes qui vibrent
Puis lentement le vent se lève
La vague clapote sur la grève
La tête des bouleaux se balance
Au rythme d’une gracieuse danse
Les hommes envahissent bientôt les lieux
Reléguant les dieux dans leur tanière
Et créant à nouveau la barrière
Dressée entre les bouleaux et eux
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 Le lac Saint-Jean tel un océan
Trône de Roberval à Alma
S’étirant jusqu’à Péribonka
Ceinturé de lacs petits et grands
Tout autour les montagnes en cerceaux
Jour après jour veillent sur les plans d’eau
Dessinant de gracieuses courbes
Frontières de la céleste voûte
Bordant son immense étendue d’eau
Un tapis moelleux de sable fin
Aux pures couleurs de tissu de lin
Laisse le roi d’eau flatter sa peau
Dans ce décor de bout du monde
Où règnent calme et sérénité
J’ai rencontré des gens où abonde
Un monde de générosité
Alors lentement avec le temps
La nature nous a apprivoisés
Semant entre nous une amitié
À l’image des gens du lac Saint-Jean
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 De mon lit à l’aurore j’ouïs
Des oiseaux les gentils «coui coui»
Aux plus grands délices de mon ouïe
Ébahi par ces «i» inouïs
Aspiré par cette mélodie
Mon corps et toutes ses parties
S’éveillent à nouveau à la vie
Qui très vite me tire du lit
Le dialogue se poursuit
De longs «i» suivis de petits
Comme pour dire merci à la vie
Qui veille aux nids des petits
Puis petit à petit les bruits
Stridents des épieurs de débris
Enterrent de leur cacophonie
Les coui coui si chers à mon ouïe
Résistent quelques cris de pies
Qui vite capitulent sans bruit
Les «couas» envahissant les «i»
Au grand déplaisir de mon ouïe
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 Un coquelet fait le coq devant un coquelicot
Un bourdon bourdonne sur un bourgeon
Un blaireau blaire le nez en l’air
Un âne flâne le vague à l’âme
Sans bruit broute un bouc
Charmeur d’une chèvre chevrotant
Près des quenouilles grouillent des grenouilles
Parées de leurs pattes palmées
Des canes câlinent leurs canardeaux
Des sauterelles sautent à saute-mouton
L’insigne cygne
Chante son chant
Des pics pique-niquent
Des demoiselles battent de l’aile
Des hirondelles volent à tire d’aile
De malins martins-pêcheurs pêchent
Une marmotte dort sur le bord de la mare
Un lapin clapit sous un sapin
Un grillon grésille de bon gré
Une gerboise légère gère son boisé
Un goujon goûte au goût du jonc
Une perchaude se berce sous une perche chaude
Un doré se dore sous une feuille d’or
Une truite en fuite quitte son gîte
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 Les branches du poirier
Avec la complicité du vent
Effleurent légèrement
Quelques pétunias tout en beauté
Les cloches des cœurs saignants
Suspendus à leurs frêles branches
Se balancent à cœur joie
À l’abri d’un cèdre pour toit
Soudain la pluie perce les nuages
Laissant ses gouttes d’eau
Tomber doucement sur le pavage
Brillant d’un noir lustré
En fond de scène le chant des oiseaux
Mélodieux concerto
Accompagne cette manne d’eau
Source vive d’en haut
Alors le rideau s’ouvre à nouveau
Devant les spectateurs
S’allument les réflecteurs
Sur l’allégro en do des oiseaux
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 La corneille veille sur la grisaille
Comme la sentinelle sur sa muraille
En croassant de son cri strident
Défonçant sournoisement les tympans
Imperturbable le tenace rapace
Hurlant dans son tempo en chamaille
Craille et graille perché sur son portail
Régnant en maître absolu de la place
Pendant ce temps le vent lancinant
Hurle de son souffle haletant
Ployant les arbres sur son passage
Et semant saccages et pillages
Puis la pluie surabonde et inonde
Soulevant d’immondices immondes
Ruisselant dans les rues et ruelles
Entraînant des séquelles par kyrielles
Solitaire dans ce morne décor
Le chat de gouttière lentement erre
Présentant l’image d’un pauvre hère
Recourbé dans son air et son corps
Impuissant devant cette scène obscène
Prisonnier d’une haine malsaine
J’ouvre les écluses de mon crâne
Exorcisant l’infâme vague à l’âme
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 L’été se prolonge en septembre
Sous les rayons d’un soleil d’ambre
Se miroitant sur une verdure
Endimanchée de teintes pures
Des spirées se laissent bercer
Au vent frôlant leurs minces branches
Où quelques petites fleurs blanches
Agrémentent cette fin d’été
Un peu plus loin deux potentilles
L’une près de l’autre grandissant
Cohabitent comme filles gentilles
Attendant quelque prétendant
Plantées depuis mai dans des pots
Disséminés sur le patio
Des fleurs s’ouvrent et se referment
Le soleil leur servant de thermes
Sous l’immense parasol d’érable
Repose mon havre de retraite
Où souvent mon corps se retraite
Dans les bras d’une muse affable
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 Au bout de l’île d’Orléans
Devant le fleuve Saint-Laurent
Tournoyant en reflets d’argent
J’entends le chant des goélands
Sur l’autre rive curieux mariage
De vert côtoyant l’usinage
Le temps sur son infâme passage
Ayant brisé le pâturage
Au loin un paquebot fend l’eau
Du fleuve qui porte sur son dos
La marée noire du cargo
Enfouie dans son lourd tombeau d’eau
Mon regard se porte à nouveau
Sur l’élégant mouvement de l’eau
Je le reçois comme un cadeau
Du matelot venu d’en haut
Par un après-midi d’automne
En revenant par le pont de l’île
Je me suis rappelé Leclerc de l’île
Comme l’homme que toujours on fredonne
De chaque côté du Saint-Laurent
Mon regard se porte à nouveau
Sur l’élégant mouvement de l’eau
En arrière-plan l’île d’Orléans
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »
11 mars 2007 Des images de vie se posent
Doucement dans ma mémoire
Dessinant le temps d’un soir
De fragiles pétales de roses
Des jets de soleils dorés
Plombent sur ma douce enfance
Protégée par la présence
D’une étoile à mes côtés
Puis la tourmente des années se lève
Basculant en chimères tous mes rêves
Au son d’une infernale apothéose
Enfin le vent tombe semant sur son passage
Quelques filaments gris sur ma tête sage
Et un baume de paix sur mes paupières closes
Publié sous Poèmes Chemins de ma vie | Aucun commentaire »