Vivement des États généraux sur l’éducation!

27 février 2023

Le réseau scolaire québécois craque de partout. Les enseignants sont à bout de souffle écrasés par la lourdeur de leur tâche, le manque de personnel enseignant et spécialisé prend des proportions alarmantes, plusieurs jeunes enseignants démissionnent dès leur première année d’enseignement, les étudiants en sciences de l’éducation échouent en masse l’examen de français obligatoire pour leur admission, les élèves à besoins particuliers sont disséminés dans les groupes réguliers, le décrochage scolaire atteint des proportions inquiétantes, la violence des élèves envers le personnel est en croissance, plusieurs écoles sont en décrépitude depuis des décennies…

À mon sens, l’heure est venue pour que tous les intervenants en éducation au Québec se réunissent pour recréer l’harmonie indispensable dans notre réseau scolaire à défaut de quoi ce sont des générations de jeunes québécois dont l’avenir sera entaché pour le reste de leur vie. L’éducation est la pierre angulaire de toute société qui aspire à former une jeunesse apte à faire face aux nombreux défis que la vie leur réservera sur le marché du travail.

Déterminer les priorités

À mon avis, les participants à ces états généraux doivent d’abord s’entendre sur le rôle primordial de l’école, et pour ce faire, établir des priorités et des moyens pour les réaliser. À titre d’exemple, une des premières priorités pourrait être de faire en sorte que tous les élèves du Québec terminent leurs études secondaires.

Le français étant la langue d’usage au Québec, des efforts concertés entre tous les enseignants pourraient être consacrés à la qualité du français écrit dans la foulée des résultats catastrophiques des élèves de cinquième secondaire à l’examen final de français du MEQ de juin 2022.

Par ailleurs, je suis d’avis que le développement du sens de l’effort chez les jeunes devraient être priorisés, non seulement dans les cours réguliers, mais dans toutes les activités parascolaires auxquelles le élèves participent.

Un autre élément essentiel qui devrait faire partie des priorités de l’école, à mon point de vue, concerne le respect envers soi, le personnel et les élèves, et le respect envers la propriété d’autrui, une valeur primordiale pour favoriser un climat sain à l’intérieur de l’école et favorable à un climat d’apprentissage motivant.

Cette liste de priorités n’a pas la prétention d’être exhaustive. Toutefois, elle a l’avantage de lancer le débat d’ouverture des États généraux sur l’éducation. Aussi m’apparaîtrait-il opportun que ce premier déblayage soit tenu en assemblée générale.

Créer des tables sectorielles

À mon avis, ces États généraux n’auront du succès que dans la mesure où les participants soient divisés, après la séance d’ouverture, en tables sectorielles où ils seraient regroupés par champs d’intérêts.

À titre d’exemples de tables sectorielles, la tâche des enseignants, la constitution des groupes-classes, la valorisation de la tâche et les moyens à prendre pour favoriser le rétention des jeunes enseignants, les moyens à mettre de l’avant pour favoriser l’apprentissage du français, comment mettre un frein à la violence envers le personnel, etc…

Retour en Assemblée générale

Après un certain nombre de jours en tables sectorielles, les participants seraient invités à revenir en Assemblée générale où un délégué, ayant été préalablement désigné par les membres de son groupe, serait mandaté pour présenter un rapport des discussions aux membres de l’Assemblée générale, et remettre ensuite son rapport au président des États généraux.

Enfin, une fois le rapport du président rédigé, il serait dirigé vers les Conseils d’établissement de chaque école qui auraient comme mandat d’élaborer un plan d’action contenant la politique d’implantation des diverses priorités retenues en Assemblée générale.

vigile.quebec tribune libre 1er mars 2023

Ne pas confondre aide médicale à mourir et euthanasie

24 février 2023

Dans un article écrit par Nathalie Elgrably et publié dans Le Journal du 23 février sous le titre « Pourquoi vénérer la « liberté » avec l’euthanasie? », l’autrice assimile à tort l’aide médicale à mourir à l’euthanasie qui, en passant, n’est légale que dans cinq pays, soit la Colombie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l'Espagne. Et, à partir de cet amalgame inapproprié, elle dénigre ce qu’elle appelle l’euthanasie (mais qui est en réalité l’aide médicale à mourir) en arguant que « l’accès à l’injection létale serait, dit-on, une question de « liberté » et de « dignité ».

Définitions et distinctions

Par ailleurs, à la suite d’une petite recherche effectuée sur la toile, j’ai appris, de sources sûres, que l'aide médicale à mourir vise à aider une personne atteinte d'une maladie grave et incurable à être accompagnée à sa demande par les médecins, après avis collégial, pour bénéficier d'une sédation terminale lui permettant d'en finir avec l'existence alors que l'euthanasie vise à administrer, au sein même de l'hôpital, à la demande d'un patient en phase terminale, un cocktail létal de médicaments sédatifs

De ces définitions, je ressors deux éléments distinctifs fondamentaux. Primo, le patient qui reçoit l’aide médicale à mourir est « atteint d’une maladie grave et incurable, alors que celui qui demande l’euthanasie est « en phase terminale ». Secundo, la décision d’accorder l’aide médicale à mourir se prend « en collégialité » dans un continuum de sois tandis l’euthanasie ne requiert que la « demande d’un patient ».

Manque d’éthique

Enfin, je suis sidéré par la froideur de Nathalie Elgrably lorsqu’elle écrit que « sachant que les derniers mois de la vie sont ceux qui coûtent le plus cher au système de santé, comment ne pas voir dans cet empressement à élargir l’euthanasie (lire aide médicale à mourir) non pas une volonté d’apaiser la douleur mais un subterfuge pour réaliser des économies et alléger la pression sur les finances publiques? » Une question bassement économique sur un sujet aussi sérieux que la fin de vie d’un être humain.

Éclaircissements de Véronique Hivon

Enfin, dans un article publié dans La Presse du 20 janvier 2013, la journaliste Nathalie Collard pose 10 questions à son invitée, Véronique Hivon. La première question est la suivante : Pouvez-vous nous dire quelle est la différence entre « aide médicale à mourir », « suicide assisté » et « euthanasie » ?

Réponse de Véronique Hivon : « L'aide médicale à mourir est le concept qui est ressorti des travaux de la commission de l'Assemblée nationale. Il reflète l'importance du contexte médical et fait également référence au fait que la demande vient expressément de la personne. L'idée est que l'aide médicale à mourir se situe dans un continuum de soins en fin de vie, c'est en quelque sorte le soin ultime qui peut être donné à quelqu'un. Le suicide assisté est un geste beaucoup plus isolé qui ne présuppose pas le contexte médical, au même titre que l'euthanasie. Pour le suicide assisté, c'est la personne qui procède à l'acte alors que pour l'euthanasie, c'est une tierce personne qui pose l'acte ».

https://www.journaldequebec.com/2023/02/23/pourquoi-venerer-la-liberte-avec-leuthanasie


 

Démissions en chaîne des enseignants

7 février 2023

Depuis le début de l’année scolaire 2022-2023, soit la moitié de l’année,1062 enseignants du réseau des écoles publiques du Québec ont remis leur démission comparativement à 665 pour l’année scolaire complète 2018-2019. Des démissions en chaîne qui démontrent à quel point notre réseau scolaire est malade.

Mais que se passe-t-il dans nos écoles pour que des enseignants de 20 ans d’expérience quittent leur profession parce qu’ils ont perdu le feu sacré qui les animait au début de leur carrière?

Les groupes réguliers

Parmi les raisons invoquées de la part des enseignants, ressort dans tous les cas la constitution hétéroclite des groupes dits « réguliers ». Les élèves à besoins particuliers constituent souvent la majorité des élèves d’un groupe si bien que l’enseignant s’épuise à leur porter une attention spéciale pendant qu’il délaisse le reste de la classe.

Et pourtant, ce n’est pas d’hier que le personnel enseignant réclame à hauts cris auprès du MEQ des ressources humaines indispensables pour leur venir en aide, à savoir des orthopédagogues, orthophonistes, travailleurs sociaux, psychologues, etc..Or, rien ne bouge. Il semble que, là aussi, la pénurie de main d’oeuvre sévit.

Peut-être serait-il pertinent de demander temporairement aux étudiants en formation dans ces domaines spécialisés de venir prêter main forte aux enseignants plutôt que de faire appel à des techniciennes en service de garde comme le propose le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans sa liste de priorités, d’autant plus que ces techniciennes n’ont aucune expertise pour être confrontées aux élèves à besoins particuliers.

Groupes hétérogènes ou homogènes?

Les experts en éducation sont partagés eu égard à la constitution des groupes « réguliers », d’un côté, les tenants de l’intégration des élèves à besoins particuliers, ce qui est le cas actuellement, de l’autre, les tenants de la formation de deux groupes distincts, à savoir les élèves à besoins particuliers dans un groupe, les autres dans un autre groupe.

Le constat est sans équivoque. Les groupes réguliers hétérogènes, à savoir ceux qui sont constitués d’élèves à besoins particuliers qui constituent de plus en plus la majorité des élèves, et d’élèves réguliers qui sont privés des contenus de matière du programme compte tenu des interventions fréquentes de l’enseignant envers les élèves à besoins particuliers, sont devenus, il faut bien l’admettre, des groupes ingérables.

On aura beau disposer de toutes les ressources en personnel spécialisé pour appuyer les enseignants, il restera toujours des élèves à besoins particuliers dans les classes compte teenu de leur croissance alarmante dans les groupes dits réguliers.

Par ailleurs, les tenants des groupes homogènes invoquent le fait que les élèves à besoins particuliers seront stimulés par les performances des élèves réguliers et que leurs résultats seront améliorés. À ce sujet, de mémoire, lorsque j’étais au primaire, il n’était pas question d’élèves à besoins particuliers. Or, les derniers de classe demeuraient les derniers tout au long de leurs études primaires.

Conséquemment, je suis d’avis que le moment est venu d’avoir une sérieuse discussion sur l’intégration des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers qui n’ont plus de « réguliers » que le nom. En ce qui me concerne, je suis favorable au décloisonnement des élèves en deux groupes distincts. De ce fait, les élèves réguliers pourront bénéficier d’un climat favorable à l’apprentissage, et les élèves à besoins particulier pourront profiter des services professionnels du personnel spécialisé, quitte à intégrer le groupe régulier lorsque leur cheminement le leur permettra.

vigile.quebec tribune libre 7 février 2023
Le Soleil (version abrégée) (version numérique) 10 février 2023

Nomination d’Amira Elghawaby

3 février 2023

Justin Trudeau vient de nommer, pour un mandat de quatre ans, une représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie. Amira Elghawaby sera « porte-parole, conseillère, experte et représentante dans les efforts du gouvernement fédéral pour lutter contre l’islamophobie, le racisme systémique, la discrimination raciale et l’intolérance religieuse », indique le communiqué émis par le bureau du premier ministre. 

Le cul-de-sac

La nomination d’Amira Elghawaby a soulevé l’ire du premier ministre François Legault qui voit dans cette décision une attitude méprisante de Justin Trudeau contre les Québécois, notamment en raison de certains propos de Mme Elghawaby qualifiant les Québécois de racistes et d’anti-musulmans.

Dans cette foulée, aucun doute dans mon esprit que la loi 21 sur la laïcité de l’État québécois est le premier déclencheur. Toutefois, si nous poussons plus à fond cette analyse et que nous regardons en amont de cette saga, nous retrouvons deux paradigmes diamétralement opposés, à savoir la défense des droits individuels invoqués par le premier ministre canadien, en l’occurrence ici, la liberté religieuse, et les droits collectifs défendus par François Legault, à savoir la laïcité de l’État.

Dans ces circonstances, je suis d’avis qu’aucun compromis ne pourra ressortir des éventuelles discussions qui auront ou auraient lieu dans un avenir plus ou moins rapproché, d’autant plus que Justin Trudeau a jeté son dévolu sur une militante voilée qui a déjà à son crédit plusieurs déclarations acerbes contre les Québécois alors que son rôle est d’agir comme médiatrice auprès des parties.

En bref, qu’Amira Elghawaby demeure ou non en fonction, le véritable débat va se jouer devant les tribunaux autour de la loi 21, notamment sur la validité de la clause dérogatoire qu’elle contient.Tout le reste n’est que politicaillerie qui n’a d’autre alternative que de se terminer dans un cul-de-sac.

Les excuses

« J’aimerais dire que je suis extrêmement désolée de la façon dont mes mots ont été reçus, de comment ils ont blessé les gens au Québec ( ) Je suis convaincue, je sais — et je le dis — que les Québécois ne sont pas racistes Ce n’était pas mon intention. Et je m’excuse sincèrement de les avoir blessés avec mes mots. » dixit Amira Elghawaby, au sortir de sa rencontre avec le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.

Sans entrer ici dans une analyse en profondeur de l’état intérieur dans lequel se trouvait Mme Elghawaby, au moment où elle a prononcé ces mots qui « ont blessé les gens du Québec », comment peut-on la croire lorsqu’elle affirme que « ce n’était pas son intention » ? Or, quelle était alors son intention ?

Comment Amira Elghawaby s’attendait-elle à ce que les Québécois réagissent devant des qualificatifs tels « racistes » et « anti-musulmans » ? Comment maintenant peut-on lui accorder quelque crédibilité lorsqu’elle affirme que les Québécois ne sont pas racistes ?

Toutes des questions qui me laissent à penser que Mme Elghawaby avaient bien réfléchi à ces paroles lors de ses déclarations, et qu’elles exprimaient sans le moindre doute le fond de sa pensée. Conséquemment, on ne peut lui demander sérieusement de « rétablir les ponts » qu’elle s’évertue depuis des années à faire tomber… Alors, vivement sa démission !

Plan de match du ministre Drainville

30 janvier 2023

Dans la foulée des résultats désastreux des élèves de cinquième secondaire aux examens finaux de français du MEQ de juin 2022, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a présenté une liste de priorités visant à améliorer l’école québécoise.

Parmi ses priorités, le ministre a fait savoir qu'il souhaite, entre autres, ajouter un deuxième adulte en classe, soit des éducatrices en services de garde, afin d'assister les enseignants qui doivent gérer des classes avec de plus en plus d'élèves en besoins particuliers. Le ministre Drainville souhaite de plus instaurer une voie rapide en raccourcissant le temps de formation des enseignants afin de combler la rareté de la main-d'œuvre. Enfin, le ministre veut mettre sur pied des programmes particuliers pour tous les élèves.

Considérations personnelles

Nonobstant l’intention louable d’ajouter une éducatrice en service de garde en milieu scolaire dans les classes ayant des élèves en besoins particuliers dans le but de prêter main forte à l’enseignant, je ne crois pas que cette éducatrice ait l’expertise nécessaire pour répondre à des cas aussi compliqués. Par ailleurs, il y a déjà une pénurie de main d’oeuvre dans les services de garde. En réalité, je suis d’avis que la solution se trouve dans la formation et l’engagement de personnel spécialisé pour ce type d’élèves.

En ce qui a trait à l’intention du ministre de raccourcir le temps de formation des enseignants et revenir ainsi à l’époque du certificat, je crains que cette avenue conduise à un nivellement par le bas et qu’elle produise un effet boomerang sur la qualité de l’enseignement. C’est sans compter la performance désastreuse en français des étudiants en sciences de l’Éducation au dernier test d’admission en français.

C’est un secret de polichinelle, les programmes particuliers arts-études et sports-études ont été implantés dans le secteur public pour compétitionner les programmes particuliers des écoles privées, ce qui, néanmoins, n’enlève rien aux avantages de tels programme conçus à prime abord pour les élèves doués qui doivent se plier à une diminution d’heures dans certains cours. Conséquemment, les élèves à besoins particuliers ne peuvent s’inscrire à ces programmes compte tenu de leurs retards scolaires.

Personne n’est contre la vertu, la vétusté d’un grand nombre d’écoles sur le territoire du Québec est criant. Reste à voir si Bernard Drainville aura une oreille attentive de la part des ministres responsables de gérer les goussets du gouvernement pour procéder à la rénovation et à la construction de nouvelles écoles. C’est à espérer de la part d’un gouvernement dont le premier ministre a fait de l’éducation sa première priorité dès son premier mandat en 2018.

Valorisation du français

En ce qui concerne la valorisation du français dans les écoles du Québec, le ministre Drainville s’est dit fort préoccupé par cet objectif et a déclaré qu’il mijotait, sans les nommer, quelques pistes de solutions.Toutefois, il s’est tout de même prononcé sur l’exigence d’accorder une partie de la note finale à la qualité du français dans les évaluations des disciplines autres que le français, ce avec quoi je suis pleinement en accord.

De plus et surtout, le gouvernement Legault doit renforcer la loi 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, en y intégrant l’obligation du français au Cégep à tous les francophones et aux nouveaux arrivants.

Enfin, les contenus des programmes de français au secondaire doivent être revus en y intégrant à chaque étape du secondaire, les notions sur les mécanismes de la langue, à savoir la grammaire, la syntaxe et le lexique. Et finalement, il est plus que temps que les enseignants ressortent des boules à mites les bons vieux dictionnaires et les bonnes vieilles grammaires.

Libido

25 janvier 2023

Depuis ma prostatectomie
Je vivais tel un prisonnier
En sursis de sa liberté
Seulement l’abstinence comme amie

Finis les contacts sexuels
L’érection étant disparue
Ainsi qu’un ancien rituel
Banni par le temps de ma vue

Et puis les années ont passé
Au rythme de l’habitude
Sous le poids de la turpitude
J’étais devenu l’homme du baiser

Puis quelques années plus tard
Après mon séjour au tréfonds
J’ai senti revenir ma part
De libido dans mon corps

Je me sens maintenant rajeuni
J’ai retrouvé la vie en moi
Et puis c’est aux côtés de toi
Que je veux partager la vie

 

 

 

 

Nécessaire arrimage entre les parents et l’école

20 janvier 2023

Fort d’une expérience de plus de trente ans dans le monde de l’enseignement dont huit à des postes de responsabilités aux services aux élèves et de directeur des études, j’ai été à même de constater, particulièrement au cours de mes trois années à la direction d’une école, à quel point nos jeunes sont souvent perturbés entre le milieu familial et l’école.

L’école en partenariat avec les parents

Dans cette perspective, il est plus que temps que parents et éducateurs s’assoient ensemble et déterminent les valeurs fondamentales qu’ils désirent intégrer dans un projet de partenariat. C’est ensemble que, parents et éducateurs, doivent identifier des paramètres équitables qui permettront aux jeunes de « franchir le pont » vers une autonomie progressive, basée sur le respect de soi et des autres.

Pour y parvenir, le conseil d’établissement de l’école, qui a pour mission de voir aux orientations générales de l’école, notamment, l’élaboration, la réalisation et l’évaluation du projet éducatif, la politique d’encadrement, les règles de conduite, les modalités d’application du régime pédagogique, le temps alloué à chaque matière, etc… avec la participation de la direction de l’école, doivent privilégier la prise en charge progressive de l’autonomie du jeune, le respect de soi, des autres et de la propriété d’autrui, le développement des capacités intellectuelles du jeune.

À mon sens, il est inacceptable que le mode de vie de l’école soit souvent à l’opposé de celui vécu dans la famille, une aberration qui place le jeune entre deux mondes fort différents qui laissent place à la manipulation de la part du jeune. Conséquemment, force est de constater que la solution à cette dichotomie malsaine réside dans la création d’une école en véritable partenariat avec les parents via le projet éducatif de l’école.

Relation parent-enfant-école

Pour assurer cette saine collaboration entre les parents et l’école, il m’apparaît essentiel que les parents ne protègent pas à outrance leur enfant devant une sanction infligée à son enfant avant d’avoir communiqué avec le membre du personnel qui lui a infligé cette sanction, à défaut de quoi, la chaîne de communication est brisée à la suite d’un manque d’information de la part du parent. Dans cette optique, les parents ne peuvent être témoins de tout ce qui se passe dans une classe, dans un gymnase, près des casiers des élèves,à la salle de récréation ou à la bibliothèque. Aussi convient-il d’aller aux sources avant de prendre position dans le conflit soulevé par la sanction.

De leur côté, les enseignants ont la responsabilité d’informer les parents sur toute situation qui s’est détériorée depuis quelque temps, notamment eu égard au comportement inadéquat de son enfant en classe ou sur une baisse substantielle dans ses résultats On doit s’attendre à la même démarche de la part des responsables des élèves dans des endroits hors de la classe.

Comité conjoint parents et éducateurs

Dans cette foulée, je suis favorable à la création d’un comité conjoint, à chaque étape du secondaire, formé de parents et de membres du personnel, dont trois enseignants, qui se réunirait une fois par mois pour échanger sur certains irritants rencontrés par une ou l’autre des composantes du comité, et apporter les correctifs nécessaires pour redresser la situation conflictuelle.

Enfin, selon mon expérience personnelle, le jeune, particulièrement au secondaire, a besoin de balises même si, a priori, il se montre réticent. En tant qu’adultes responsables, parents et éducateurs ont la responsabilité de créer, chacun dans son milieu respectif, un climat propice au respect des autres et à la valorisation du sens de l’effort en priorité.

vigile.quebec tribune libre 20 janvier 2023

Revenons à l’essentiel

11 janvier 2023

Un article, écrit par Daphnée Dion-Viens et paru dans le Journal du 5 janvier sous le titre « Un élève sur deux en difficulté dans des classes régulières, des profs à bout de souffle », a soulevé mon indignation et ma colère devant le désordre systémique dans lequel sont plongés des enseignantes et des enseignants du Québec encore aujourd’hui en 2023, notamment au primaire et au secondaire.

À l’aube d’une négociation

À la lecture des situations rocambolesques citées par l’autrice de l’article, force est de constater qu’aucun enseignant ou enseignante ne peut humainement tenir le coup pendant des mois dans de telles circonstances.

Or, dès le début de son premier mandat en 2018 à titre de premier ministre du Québec, François Legault s’était engagé formellement à faire de l’éducation sa première priorité. Depuis lors, l’ex-ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, s’est confondu en valse-hésitation jusqu’à la fin de son mandat. En conséquence, il n’est donc pas surprenant que les enseignants soient perplexes eu égard aux résultats qui émaneront de cette nouvelle ronde de négociation.

Pistes de solutions

1) D’entrée de jeu, le ministère de l’Éducation du Québec via les facultés des sciences de l’éducation doivent renverser la vapeur issue de la réforme des années du début 2000 au cours desquelles les élèves sont devenus le centre de leur apprentissage et le professeur un guide, et recentrer l’acte pédagogique autour de l’enseignant face à l’apprenant qu’est l’élève.

2) Ce retour aux sources de la pédagogie devrait contribuer à redorer la fonction d’enseignant, à lui redonner ses lettres de noblesse et, par conséquent, à mettre en lumière la valorisation de l’enseignement et attirer davantage de candidats vers les sciences de l’éducation.

3) Le contenu de la formation des maîtres doit être revu en profondeur de façon à diminuer les cours théoriques en didactique et offrir plutôt plusieurs stages d’enseignement dans les écoles, les débutants étant accompagnés au début d’un maître de stage.

4) Il faut revoir le classement des élèves en dificultés d’apprentissage eu égard à leur handicap et les réunir en petits groupes homogènes sous la supervision d’un membre du personnel spécialisé, quitte à ce que ces élèves retournent dans un groupe régulier lorsqu’ils auront cheminé suffisamment.

5) Il est certain qu’une telle démarche requiert une équipe substantielle de personnel spécialisé, tels des psychologues, des orthopédagogues, des orthophonistes, des techniciens en éducation spécialisée, etc…

6) La politique de non-redoublement, étendue à la majorité des écoles du Québec, doit être abolie car elle ne fait que déplacer le problème des élèves qui ont échoué avec des élèves qui ont réussi à passer leur année et qui seront retardés par les élèves qui n’ont pas été contraints de reprendre leur année scolaire.

La lumière au bout du tunnel

De telles solutions draconiennes nécessitent d’abord une volonté politique sans laquelle les problèmes demeureront entiers. Ensuite, pour rendre ces solutions concrètes, des budgets supplémentaires doivent être dégagés, notamment eu égard à la formation de petits groupes ciblés et, par ricochet, à l’engagement de personnels spécialisés supplémentaires.

Enfin, l’école doit demeurer un lieu d’apprentissage qui constitue sa première raison d’être. Par ailleurs, il ne faut pas faire abstraction du fait que le monde a changé depuis quelques décennies et que l’école doit s’adapter à cette nouvelle réalité. Toutefois, je demeure convaincu que, tout en conservant sa vocation première, l’école peut aussi prendre en charge les élèves en difficultés et leur permettre de cheminer à leur rythme dans un climat propice à l’apprentissage.

Le Journal "Faites la différence" 11 janvier 2023

Jusqu’où ira ce cafouillis infernal d’élèves dans des classes régulières?

7 janvier 2023

Un article, écrit par Daphnée Dion-Viens et paru dans le Journal du 5 janvier sous le titre « Un élève sur deux en difficulté dans des classes régulières, des profs à bout de souffle », a soulevé mon indignation et ma colère devant le cafouillis infernal dans lequel sont plongés des enseignantes et des enseignants du Québec encore aujourd’hui en 2023, notamment au primaire et au secondaire.

À l’aube d’une négociation

À la lecture des situations rocambolesques citées par l’autrice de l’article, force est de constater qu’aucun enseignant ou enseignante ne peut humainement tenir le coup pendant des mois dans de telles circonstances.

Lors d’une tournée dans certaines écoles, le nouveau ministre de l’éducation, Bernard Drainville, a pris acte de la situation : la lourdeur des groupes et la composition des classes ressortent comme le principal irritant dénoncé par les professeurs rencontrés.

Or, dès le début de son premier mandat en 2018 à titre de premier ministre du Québec, François Legault s’était engagé formellement à faire de l’éducation sa première priorité. Depuis lors, l’ex-ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, s’est pourfendu a tenter d’assainir l’aération dans les écoles!

En conséquence, il n’est donc pas surprenant que les enseignants soient perplexes eu égard aux résultats qui émaneront de cette nouvelle ronde de négociation. Bernard Drainville réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont lamentablement raté le coche? C’est à suivre…

Pistes de solutions

1) D’entrée de jeu, le ministère de l’Éducation du Québec via les facultés des sciences de l’éducation doivent renverser la vapeur issue de la réforme des années du début 2000 au cours desquelles les élèves sont devenus le centre de leur apprentissage et le professeur un guide, et recentrer l’acte pédagogique autour de l’enseignant face à l’apprenant qu’est l’élève.

2) Ce retour aux sources de la pédagogie devrait contribuer à redorer la fonction d’enseignant, à lui redonner ses lettres de noblesse et, par conséquent, à mettre en lumière la valorisation de l’enseignement et attirer davantage de candidats vers les sciences de l’éducation.

3) Le contenu de la formation des maîtres doit être revu en profondeur de façon à diminuer les cours théoriques en didactique qui, de toute façon, n’apporte rien de tangible lorsque le jeune professeur se retrouve devant un groupe d’élèves, et offrir plutôt plusieurs stages d’enseignement dans les écoles, les débutants étant accompagnés au début d’un maître de stage.

4) Les cas d’élèves en difficultés d’apprentissage, il faut bien l’avouer, ne cessent de croître dans les écoles primaires et secondaires du Québec. De ce fait, les classes dites « régulières » n’ont de régulières que le qualificatif. En conséquence, il faut revoir le classement de ces élèves eu égard à leur handicap et les regrouper en petits groupes homogènes sous la supervision d’un membre du personnel spécialisé, quitte à ce que ces élèves retournent dans un groupe régulier lorsqu’ils auront cheminé suffisamment.

5) Il est certain qu’une telle démarche requiert une équipe substantielle de personnel spécialisé, tels des psychologues, des orthopédagogues, des orthophonistes, etc., un personnel qui permettra à l’enseignant de faire ce pourquoi il est rémunéré, à savoir enseigner.

6) La politique de non-redoublement, étendue à la majorité des écoles du Québec, doit être abolie car elle ne fait que déplacer le problème des élèves qui ont échoué avec des élèves qui ont réussi à passer leur année et qui seront retardés par les élèves qui n’ont pas été contraints de reprendre leur année scolaire.

La lumière au bout du tunnel

De telles solutions draconiennes nécessitent d’abord une volonté politique.sans laquelle les problèmes demeureront entiers. Ensuite, pour rendre ces solutions concrètes, des budgets supplémentaires doivent être dégagés, notamment eu égard à la formation de petits groupes ciblés et, par ricochet, à l’engagement de personnels spécialisés supplémentaires.

Enfin, l’école doit demeurer un lieu d’apprentissage qui constitue sa raison d’être prioritaire. Par ailleurs, il ne faut pas faire abstraction du fait que le monde a changé depuis quelques décennies et que l’école doit s’adapter à cette nouvelle réalité. Toutefois, je demeure convaincu que, tout en conservant sa vocation première, l’école peut aussi prendre en charge les élèves en difficultés d’apprentissage et leur permettre de cheminer vers une place au soleil.

https://www.journaldequebec.com/2023/01/05/des-classes-qui-debordent-deleves-en-difficulte

vigile.quebec tribune libre 6 janvier 2023

Langue et culture, des concepts indissociables

23 décembre 2022

Une culture s'exprime principalement à travers une langue et une langue porte toujours les traits distinctifs d'une culture. Si l’on désire bien comprendre et connaître la culture d’un peuple, on se doit d’apprendre sa langue et vice versa. En bref, la langue et la culture d’un peuple sont des concepts indissociables.

À titre d’illustration de mon propos, le français parlé au Québec est très différent de tous les autres français parlés ailleurs dans le monde parce qu’il est le reflet des particularités de la culture québécoise qui elle diffère de la réalité des autres cultures où le français est la langue d’usage.

Le franco-québécois et ses particularités

Les expressions québécoises populaires, appelées « québécismes », donnent au français d'ici toute sa couleur et sa particularité. Chaque mot, chaque expression est un précieux héritage de nos ancêtres. On peut citer en exemples les mots « achaler » pour « harceler », « banc de neige » pour « congère », « barrer » pour « verrouiller », « capoter » pour s’extasier ». En bref, les québécismes sont des légataires de la culture québécoise.

À leur arrivée en Nouvelle-France au 17ième siècle, les colons français se sont intégrés aux tribus amérindiennes qui habitaient les terres de leurs ancêtres depuis des décennies. Il n’est donc pas surprenant que les nouveaux arrivants s’adaptent à la culture amérindienne en adoptant, entre autres, des « amérindianismes » qui ont survécu aux sévices du temps jusqu’à nos jours. Ainsi, les mots « achigan », « atoca », « caribou », « rabaska » et « touladi » sont des amérindianismes. Certains toponymes d’origine amérindienne ont aussi fait leur entrée dans la langue des colons, tels Gaspé qui signifie « le bout de la terre », Restigouche, « rivière au courant agréable » et bien sûr Québec, « passage rétréci ».

Jusqu’au début des années 60, la religion catholique a occupé une grande place dans la société québécoise. Elle s’est infiltrée partout, notamment dans les coutumes familiales, si bien que sont nés des « jurons » qui reflétaient souvent la frustration issue de l’omniprésence de la religion dans les foyers québécois. En effet, l’usage de termes sacrés dans la parole profane est un phénomène très répandu qui émerge dans des sociétés contrôlées par un pouvoir religieux puissant et coercitif. À titre d’exemples, on peut citer « Baptême! Bout de calvaire! Sacrebleu! Pardieu! Sacrement! Tudieu! Viarge! ».

Bien sûr, le contexte géographique anglophone autour duquel les francophones évoluent crée malheureusement un climat propice à l’ingérence d’« anglicismes » lexicaux, syntaxiques et sémantiques dans le message véhiculé par les francophones d’ici. Toutefois, depuis quelques années, notamment dans le monde de l’automobile, l’utilisation des mots tels « bumper », « power break », « muffler » et autres, ont tendance à être substitués par leurs correspondants français. Entre parenthèses, les Québécois n’ont rien à envier aux Français eu égard aux anglicismes, qui ne se gênent pas pour faire leur « grocery » ou aller au « drugstore ».

La littérature québécoise

La littérature québécoise foisonne de chefs d’oeuvre littéraires, et chacun d’eux transporte avec lui la culture d’une époque. Parmi eux, « Un homme et son péché » de Claude-Henri Grignon, « Le survenant » de Germaine Guèvremont, « La famille Plouffe » de Roger Lemelin, « Les belles-soeurs » de Michel Tremblay, ou « Le temps des lilas » de Marcel Dubé, toutes des œuvres qui, à leur façon, ouvrent les horizons sur les origines du franco-québécois d’aujourd’hui qui a su, notamment grâce au courage et à la détermination des valeureux colons d’ici, s’implanter comme une langue enracinée dans sa culture et dans sa langue en terre d’Amérique.

Par ailleurs, le 12 août de chaque année est l’occasion de mettre de l’avant la culture littéraire québécoise avec l’événement J’achète un livre québécois. Depuis le lancement de ce mouvement en 2014, plusieurs librairies du Québec ont pris part à cet événement en mettant en valeur des livres d’auteurs québécois dans leurs succursales. Ce mouvement permet depuis quelques années de sensibiliser et d’inciter les lecteurs à découvrir ou redécouvrir la littérature bien de chez nous en plus de promouvoir la culture d’ici.

vigile.quebec tribune libre 22 décembre 2022