Justin Trudeau…fédéraliste jusqu’aux bouts des doigts
En marge de la 127ième Assemblée de l’Union interparlementaire qui se tenait à Québec, Justin Trudeau a tenu à préciser qu’il « appuie » la loi 101 en affirmant qu’« elle aide le Québec à demeurer d’abord et avant tout français, dans un pays bilingue. » Mais de là à en étendre l’application, comme le propose Mme Marois, il y a un pas que le fédéraliste libéral refuse de franchir. Il s’agit selon lui « de vieux débats » dont les électeurs n’ont pas envie d’entendre parler.
Par cette déclaration, le candidat à l’investiture du PLC s’oppose donc au PQ qui souhaite interdire aux francophones de fréquenter le cégep en anglais, d’exiger la francisation des petites entreprises, d’interdire les écoles-passerelles et de revoir les ententes permettant à certaines grandes entreprises d’utiliser l’anglais comme langue de travail.
Pourtant, toutes ces mesures ont pour but de protéger la langue de la majorité québécoise dont l’usage recule au Canada selon les dernières données du recensement de Statistique Canada publiées le 24 octobre qui révèlent une nouvelle diminution du poids relatif du français au pays, notamment à Montréal. Comme réponse à ce phénomène plutôt inquiétant, Justin Trudeau réplique que la perte de terrain du français résulte essentiellement de « la crise démographique » et de « la dénatalité qu’on vit au Québec »…par ici la sortie !
Mais revenons, si vous le permettez, à deux éléments de l’argumentaire de M. Trudeau relativement à sa déclaration concernant la loi 101 dont je fais mention au début de mon article, à savoir les notions de « pays bilingue » et de « vieux débats ».
Le simple fait que Justin Trudeau utilise ces termes, les premiers si chers à son illustre père, les seconds tout aussi chers à son prédécesseur libéral provincial, démontre à quel point le fils de l’autre et le cousin d’allégeance politique de Jean Charest incarnent dans la même personne un bloc monolithique ancré dans le roc d’un fédéralisme inexorable et inflexible.
Conséquemment, dans l’hypothèse où Justin Trudeau devient premier ministre du Canada, nous devons nous attendre à une répétition de l’histoire pendant laquelle Pierre-Elliot Trudeau a régné en roi et maître sur le Canada tout entier, y compris le Québec…à moins que, d’ici là, les troupes souverainistes québécoises se mobilisent et relaient une fois pour toutes les velléités de la deuxième génération des flagorneurs incarnés par Justin Trudeau dans le hangar des vieilleries pour y substituer un « nouveau débat » autour d’un projet de pays rassembleur pour tous les Québécois !
vigile.net tribune libre 26 octobre 2012
quebechebdo 28 octobre 2012