La pornographie, tributaire de l’expansion du Web
Les révélations chocs du New York Times sur les dessous du site canadien Pornhub révèlent, notamment, qu’entre 1998 et 2003, les années folles de l’expansion du Web, le nombre de sites pornographiques a augmenté de 1800 %. Aujourd’hui, on estime que son commerce légal et illégal génère entre 100 et 200 milliards de dollars par année, ce qui en fait l’industrie « culturelle » la plus lucrative au monde.
Dans notre monde post-Playboy, l’industrie du X présente maintenant sans retenue la dégradation, l’exploitation et l’humiliation d’êtres humains d’une manière jamais vue auparavant dans les médias de masse. Son omniprésence entraîne des changements de mentalités et une banalisation de la violence sexuelle.
Par ailleurs, plusieurs études scientifiques menées ces 20 dernières années ont démontré que les personnes qui consomment des vidéos pornographiques sont beaucoup plus susceptibles de croire que le sexe en groupe ou des actes sexuels dangereux sont choses tout à fait communes et normales.
Pour être cohérente avec son appel à l’égalité des sexes et à la fin des agressions sexuelles, notre société se doit aussi de dénoncer les effets pervers de la pornographie. Les liens entre les deux sont trop intimes et démontrés scientifiquement pour être encore ignorés.
Le Devoir 2 février 2021
Le Soleil (version internet) 2 février 2021
vigile.quebec tribune libre 10 mars 2021