La maladie mentale: cette intruse pernicieuse

 

Ce n'est pas toujours simple de gérer l'anxiété générée par la pandémie de COVID-19. Ce l'est encore moins pour ceux aux prises avec des problèmes de santé mentale.

À titre d’exemple, Marie-Soleil Nantais, 41 ans, est sortie de la rue il y a trois ans et souffre aujourd'hui de troubles anxieux. Le stress lié à la pandémie l'a fait replonger dans la toxicomanie, après s'être abstenue de consommer durant plusieurs mois. Évidemment, l'isolement n'a rien fait pour aider.

La peur d'avoir peur emmène les gens à consommer, à s'isoler davantage et comme il y a de moins en moins de circulation de drogues dans la rue, les consommateurs se mettent à consommer n’importe quoi.

On peut citer aussi l’histoire d’un homme qui vit avec un trouble de stress post-traumatique et agoraphobique. Vous pouvez imaginer que tous les efforts qu'il a déployés lors des deux dernières années pour réintégrer la société, ont été mis à mal par le confinement lié à la pandémie.

La maladie mentale chez les jeunes

Parmi les troubles de santé mentale les plus courants chez les enfants et les jeunes se retrouvent l’anxiété, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, la dépression et autres troubles de l’humeur, la schizophrénie et les troubles de l’alimentation.

Les jeunes eux aussi ont subi des contraintes difficiles à vivre depuis le début du confinement, notamment l’éloignement de leurs amis liés étroitement à une carence sur le plan de la socialisation qui peut facilement dégénérer en périodes dépressives ou d’anxiété.

Les parents ont ici un rôle primordial à jouer, particulièrement sur le plan de l’écoute, la pierre angulaire d’une saine communication avec le jeune qui ne peut qu’être bénéfique dans un climat de confiance mutuelle.

La maladie mentale, le parent pauvre du système de santé

Le 3 avril 2020, au petit matin, un individu est entré par effraction dans le domicile d’une famille d’Hudson, en Montérégie. L’intrus s’en est d’abord pris physiquement à Isabelle, la mère, puis à sa fille aînée, qui a bien cru qu’elle allait y rester. Isabelle voyait que l’agresseur ne semblait pas dans un état normal, mais elle ne pouvait pas savoir qu’il était en réalité un schizophrène en crise. Prise de panique, dans un élan de légitime défense, Isabelle a poignardé l’agresseur avec un couteau. Ce dernier a succombé à ses blessures.

Le drame vécu par Isabelle et sa fille aurait sans doute pu être évité si les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale bénéficiaient d’un meilleur encadrement. Et pourtant, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, s’est engagé à répondre à la demande grandissante de soins pour des troubles anxieux résultant du confinement, un engagement dont on attend toujours la concrétisation…

Quant à la famille d’Isabelle, neuf mois après le terrible drame, elle n’a encore reçu aucune aide du régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC)… Aux dernières nouvelles, le dossier est toujours à l’étude!

 

vigile.net tribune libre 28 janvier 2021

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