Les Québécois, des cobayes?
Pour être honnête, je ressens un certain malaise eu égard à la décision du gouvernement du Québec de prendre le risque d’attendre jusqu’à 90 jours pour administrer la deuxième dose du vaccin, espérant ainsi sauver des vies et réduire la pression sur le réseau de la santé… un scénario dans le meilleur des mondes!
Or, la réalité est toute autre. En effet, il n’existe actuellement aucune donnée scientifique sur l’efficacité du vaccin six semaines après la première dose, soit 42 jours, les recommandations des fabricants estimant même le délai entre les deux doses entre 3 et 4 semaines.
Par ailleurs, le Québec, jusqu’à maintenant, présente le pire bilan au Canada, avec près du tiers des cas de tout le pays et la moitié de tous les décès. Avons-nous vraiment la marge de manœuvre pour se servir des Québécois comme cobayes? Ne serait-ce pas plus sage de mettre l’accent sur la qualité plutôt que la quantité avec tous les risques qu’elle comporte?
Après près d’un an de mesures sanitaires restrictives, les Québécois perçoivent le vaccin comme la lumière au bout du tunnel. Il serait fort désolant qu’une décision allant à l’encontre des fabricants du vaccin vienne bouziller tous les efforts consentis pour venir à bout de ce satané virus.
vigile.net tribune libre 20 janvier 2021
Le Soleil 23 janvier 2021