Les itinérants dans l’engrenage du couvre-feu

En décrétant que les sans-abris ne pourront bénéficier d’une exception eu égard au couvre-feu, le ministre responsable des questions liées à l’itinérance, Lionel Carmant, argue qu’il y a à peu près 1500 places ouvertes à Montréal. Or, l’été dernier, la mairesse Valérie Plante avait évalué à 6 000 le nombre de personnes en situation d’itinérance dans la métropole.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que le ministre Carmant semble oublier qu’un itinérant est un « sans-abri » et que, par conséquent, il ne peut, en toute logique, être soumis à un couvre-feu si la municipalité manque de lits pour les accueillir après 20h.

Dès l’imposition d’un couvre-feu partout dans la province, plusieurs organismes ont fait état d’amendes remises à des itinérants, notamment à Montréal et à Val-d’Or. Et pourtant, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, avait maintenu quelques jours plus tôt qu’«il n’y a personne qui veut donner des contraventions aux itinérants».

Le « gros bon sens » est une expression à la mode par les temps qui courent… Peut-être que le ministre Carmant devrait le mettre en pratique en exigeant notamment que les policiers en usent envers les itinérants!

vigile.quebec tribune libre 18 janvier 2021

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