Quand les idées s’entremêlent
La réaction impulsive du maire de Saguenay, Jean Tremblay, concernant l’intervention de la candidate péquiste dans la circonscription de Trois-Rivières au sujet de la présence du crucifix à l’Assemblée nationale, Djemila Benhabib, démontre à quel point l’émotivité des Québécois peut contribuer à envenimer démesurément une situation qui en soi devrait être placée dans son contexte historique et être traitée objectivement pour ce qu’elle représente.
Rappelons d’abord que le crucifix n’a été installé à l’Assemblée nationale qu’en 1936 par le premier ministre Maurice Duplessis, qui voulait ainsi marquer l’alliance avec l’Église du Québec. Or, force nous est de constater que, depuis cette époque, les idées ont bien changé et qu’il y a longtemps que les Québécois ont séparé l’Église de l’État et, qu’en ce sens, le crucifix souffrirait d’être déplacé hors de l’enceinte des élus du peuple.
Par ailleurs, en ce qui a trait au projet du PQ de créer une charte de la laïcité, nous entrons dans un sujet crucial qui mérite, à mon sens, qu’on s’y arrête sérieusement. Pour l’instant, je serais porté à rejoindre la réflexion de Saint-Exupéry : « Si tu diffères de moi, frère, loin de me léser , tu m’enrichis ».
vigile.net tribune libre 16 août 2012
quebechebdo 16 août 2012