La querelle des Anciens et des Modernes

Dans le but d’apporter plus d’éclaircissement sur mes positions, je voudrais revenir sur la dichotomie entre le vote stratégique et le vote authentique qui est en train de polariser la scène politique des souverainistes québécois et qui, à mon sens, risque de faire dévier le débat vers un discours pragmatique au détriment d’un débat d’idées auquel les souverainistes devraient pourtant être conviés durant cette campagne électorale.

Comme piste de réflexion, je vous propose un petit retour en France au XVIIième siècle au moment où se vit la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique née à l’Académie française et qui agite le monde littéraire et artistique de l’époque en opposant deux courants bien distincts : d’une part, les Anciens menés par Boileau, soutiennent une conception de la création littéraire comme imitation des auteurs de l’Antiquité, cette thèse étant fondée sur l’idée que l’Antiquité grecque et romaine représente la perfection artistique aboutie et indépassable, et d’autre part, les Modernes, représentés par Charles Perreault, soutiennent le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV en affirmant au contraire que les auteurs de l’Antiquité ne sont pas indépassables et que la création littéraire consiste à innover. Ils militent donc pour une littérature adaptée à l’époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles.

En conclusion, le XVIIIième siècle, qualifié de siècle des Lumières par les historiens, donnera raison aux philosophes des Modernes, cette querelle ayant contribué néanmoins à susciter un renouvellement florissant de la littérature française tout en perpétuant les œuvres autant de Boileau que de Perreault.

Même si, comme le dit l’adage, toute comparaison cloche, je demeure convaincu que les souvenirs des Lesage, Lévesque et Parizeau demeureront à jamais dans la mémoire des Québécois pour avoir contribué à leur façon à l’émancipation du peuple québécois, chacun à sa période.

Toutefois, le passé ne doit pas fermer la porte aux « Perreault » politiques d’aujourd’hui si nous désirons, comme peuple, atteindre le « siècle des lumières » au conseil des nations en militant pour une politique « adaptée à l’époque contemporaine » que nous vivons tout en gardant en mémoire les réalisations des Anciens, sans la contribution de qui, nous ne serions pas aujourd’hui prêts à « créer » pour « innover ».

J’ai toujours été perçu comme un homme de convictions et de valeurs héritées du passé et à ce titre, je suis extrêmement attaché à mes racines québécoises…Toutefois, lorsque les circonstances l’’exigent, je suis disposé à partir avec mon baluchon d’expériences passées et m’acheminer vers d’autres sentiers pour construire un avenir meilleur.

J’invite donc toutes celles et tous ceux qui partagent mon rêve à se joindre à moi et aux milliers de Québécois qui, comme moi, ont le goût de soutenir les politiciens « modernes » d’aujourd’hui qui incarnent un vent de fraîcheur sur le paysage politique du Québec.

Enfin, en complément de réflexion, je vous soumets cet extrait de la chronique de Pierre-Luc Bégin parue le 11 août dans « Organisation du Québécois » sous le titre « Drôle de guerre » ou « Comment trancher le noeud gordien de la division » :

« Par ailleurs, si le PQ est élu mais qu’ON et Amir Kadhir sont rayés de la carte politique au profit du seul PQ, que va-t-il se produire ? Redevenu hégémonique dans le mouvement indépendantiste, le PQ retournera à ses vieilles habitudes du pouvoir pour le pouvoir. Se croyant propriétaire de l’idée d’indépendance et ne ressentant aucune menace électorale, il aura beau jeu de repousser le combat indépendantiste aux calendes grecques. Re-conditions gagnantes. Re-attente du moment jugé opportun…Ce qu’il faut donc souhaiter, selon moi, c’est l’élection du PQ au gouvernement, certes, mais aussi le développement rapide d’un vrai parti indépendantiste (Option nationale) qui pourra contraindre le PQ à avancer dans le dossier de l’indépendance et qui pourra, à terme, soit fusionner avec le PQ, soit se coaliser avec lui ou encore le remplacer, selon ce que sera devenu un PQ appelé à se transformer radicalement ou à disparaître. »

vigile.net tribune libre 14 août 2012
quebechebdo 19 août 2012 (version abrégée) 

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