Le couloir électoraliste
Je ne compte plus les commentaires à l’effet qu’il faut éviter la division du vote souverainiste et se ranger derrière le seul « parti souverainiste » qui puisse déloger le gouvernement Charest du pouvoir, à savoir le PQ. De là, est née la pernicieuse dichotomie entre le vote stratégique et le vote authentique.
À la défense du vote stratégique se dressent des ténors qui proclament qu’en politique, le pragmatisme doit primer sur la promotion des idées, particulièrement au cours de cette campagne où l’objectif ultime est d’éliminer Charest de la scène politique.
En réalité, si on jette un coup d’œil objectif sur la petite histoire du PQ, il ne faut pas s’étonner que la promotion de ses idées fondamentales soient devenues secondaires puisqu’il les a reléguées dans le placard depuis belle lurette au profit de ses intérêts électoralistes.
Et, plus de quarante ans plus tard, on voudrait m’embarquer dans la galère de la gouvernance souverainiste en me faisant accroire que le PQ représente le véhicule « privilégié » du projet souverainiste alors qu’un véhicule d’avant-garde, beaucoup mieux outillé, à savoir Option nationale, m’invite à monter à bord d’un vaisseau-amiral qui me conduira sans détour à bon port.
À mon sens, la division du vote souverainiste et son corollaire, le vote stratégique, conduisent à un couloir électoraliste qui contribue à favoriser l’intérêt du pouvoir au détriment des idées et qui ne fait que servir de béquilles à ceux qui sont devenus trop usés par les attraits du pouvoir stratégique pour marcher résolument vers la réalisation de leurs idées.
En conséquence, je refuse d’être gavé par la « galette de la gouvernance souverainiste » que m’offre le PQ-Marois. Je préfère un parti qui prône l’authenticité de ses idées à celui qui accorde sa priorité à une stratégie bassement électoraliste. Voilà pourquoi, le 4 septembre, j’accorderai fièrement mon vote au candidat d’Option nationale dans ma circonscription.
En terminant, je vous laisse sur l’image de Jean-Martin Aussant qu’il véhicule depuis le début de la campagne…Si vous avez un caillou dans le soulier, vous pouvez soit ne pas en tenir compte et continuer de marcher difficilement, soit essayer de vous y habituer tout en tentant de vous en accommoder, soit vous arrêter, l’enlever et poursuivre votre marche confortablement.
Actuellement, deux partis, soit le PLQ et la CAQ, nous proposent la première hypothèse et deux autres, à savoir le PQ et QS, la deuxième solution…ON nous propose plutôt la troisième voie. Alors, qu’est-ce qui nous empêche de l’emprunter et de marcher avec confiance vers notre indépendance les deux pieds bien installés dans nos souliers?
quebechebdo 12 août 2012
vigile.net tribune libre 12 août 2012 (version abrégée)