Éveiller la passion irréductible de la liberté

J’ai toujours été ébahi par le style littéraire imagé et concis d’Albert Camus. Dernièrement, à la page d’accueil de la tribune libre de Vigile, une des pensées percutantes de Camus, comme lui seul peut les exprimer, m’a élevé au niveau de la passion irréductible de la liberté :

« Je crois, pour ma part, que l’idée de révolution ne retrouvera sa grandeur et son efficacité qu’à partir du moment où elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté. »

Toutefois, en mon fors intérieur, je me suis demandé si cette « passion » du peuple québécois, soulevée au début des années ’80, ne s’était pas éteinte avec le temps sous l’influence de vents violents venant de l’ouest et des dépressions intérieures qui en ont découlé.

Comme plusieurs d’entre vous, j’aurais aimé que cette « révolution » se produise au cours des prochaines semaines au Québec…mais malheureusement, force est de constater que ce n’est pas le 4 septembre que nous amorcerons notre périple vers notre indépendance.

Entre le rêve et la réalité, nous devrons attendre les conditions atmosphériques propices qui nous permettront de bâtir ensemble ce Québec souverain que nous espérons habiter et développer au moyen de ses ressources naturelles et culturelles.

Fort heureusement, certains signes nous permettent d’être optimistes dans les prévisions météorologiques à court terme…Entre autres, le mouvement de mobilisation étudiante suscité au printemps et toujours vivant encore aujourd’hui représente, à mon sens, un élément extrêmement positif pouvant influencer l’éveil de cette « passion irréductible de la liberté ».

De plus, la naissance d’Option nationale incarne un vent de fraîcheur qui saura nous insuffler l’énergie nécessaire pour promouvoir à moyen terme « l’idée de révolution » dans la population et réveiller peu à peu la fibre nationaliste chez les Québécoises et les Québécois.

En terminant, je vous laisse sur la dernière strophe de « L’alouette en colère » de Félix Leclerc, histoire de vous rappeler l’urgence d’éveiller en chacun de nous la passion irréductible de la liberté avant que s’installe en nous la colère :

« Mon fils est en prison Et moi je sens en moi Dans le tréfonds de moi Pour la première fois Malgré moi, malgré moi Entre la chair et l’os S’installer la colère »

vigile.net tribune libre 7 août 2012
quebechebdo 7 août 2012 (version abrégée)

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