Le Québec sur pause
Dans la foulée des mesures prises par François Legault depuis le début de la crise du coronavirus, plusieurs entrepreneurs et travailleurs se souviendront longtemps de la décision du premier ministre de mettre le Québec sur pause du 23 mars jusqu’au 13 avril.
Pour compléter le tableau, c’est ce même 23 mars que le mode de comptabilité des cas « confirmés » a été modifié en ajoutant dans le décompte les cas « probables » aux cas confirmés, une mesure qui est passée sous le radar mais qui a toute son importance dans le contexte de la mise sur pause.
Il n’en fallait pas davantage pour que le tandem santé publique/économie ne fasse son entrée dans les médias. À cet effet, quoique je favorise encore de garder la priorité sur la santé publique, je suis d’avis que la dernière décision du premier ministre risque de causer des torts gravissimes, voire irréparables, notamment à plusieurs PME au Québec.
Dans un blogue publié le mardi 24 mars sous le titre « Legault va-t-il trop loin? », Me François-David Bernier pose plusieurs questions : « François Legault est-il en train d’en faire trop, d’aller trop vite, de faire paniquer le Québec, de mettre à terre l’économie d’une telle manière que ça nous prendra des décennies pour nous en remettre? Est-on en train d’écraser la mouche avec une masse et, collatéralement, de casser la table aussi? »
Par ailleurs, dans une entrevue accordée sur RDI, l’économiste Clément Gignac lance un appel à la prudence en invitant François Legault à ne pas placer l’économie « sous respirateur artificiel » aux « soins intensifs ». Des images percutantes qui démontrent à quel point la panique est en train de s’emparer des entrepreneurs et des travailleurs.
À mon avis, l’heure est à l’arrimage entre les mesures mises de l’avant pour contrer la propagation de la COVID-19 et la survie des travailleurs et des entreprises. À cet effet, je rejoins Me Bernier : « Maintenant, je crois qu’on va trop loin en imposant un shutdown général et sans répartie. Derrière l’entreprise, il y a l’humain et des familles, il ne faut pas l’oublier… Selon moi, des erreurs grossières et lourdes commises par le gouvernement dans la gestion d’une crise, comme la prise de décisions expéditives qui causeraient des dommages graves à notre société, pourraient engager sa responsabilité. Appliquer un shutdown au Québec, sans répartie, sans stratégie, sans réfléchir aux dommages irréparables causés aux entreprises et à notre société, pourrait peut-être exposer le gouvernement à des poursuites. »
https://www.journaldequebec.com/2020/03/24/legault-va-trop-loin
vigile.quebec 25 mars 2020