Message à Jean Charest, responsable des dossiers jeunesse
Le premier ministre du Québec est responsable des dossiers qui concernent la jeunesse. Selon ses propres paroles, il a tenu à assumer personnellement cette tâche, parce que le mieux-être des jeunes lui tient particulièrement à cœur.
« J’accorde une grande importance à perpétuer la tradition instaurée par Robert Bourassa voulant que le dossier jeunesse soit la responsabilité du premier ministre. Cela assure l’engagement de tout le gouvernement à favoriser la réussite des jeunes Québécoises et Québécois. » Jean Charest Premier ministre du Québec
Devant l’incapacité flagrante de la part de Line Beauchamp de régler le conflit opposant le gouvernement aux étudiants, il est du devoir du responsable des dossiers jeunesse, à savoir le premier ministre, de prendre le flambeau et d’assumer ses responsabilités en « favorisant la réussite des jeunes Québécoises et Québécois ».
D’autant plus que l’extrait suivant du texte prononcé par Jean Charest lors de l’étude des crédits jeunesse à l’Assemblée nationale d’avril 2010 ne laisse aucun doute sur les intentions présumées du premier ministre concernant les jeunes du Québec :
« Une première stratégie d’action jeunesse a été lancée en 2006-2009 pour favoriser l’épanouissement des jeunes et leur permettre de réaliser leurs ambitions. Comme elle a donné des résultats positifs, le gouvernement a renouvelé et bonifié son action dans le cadre de la Stratégie d’action jeunesse 2009-2014. Sur le thème « Enrichir le Québec de sa relève », la Stratégie porte ainsi plus loin l’engagement du gouvernement, en tenant compte des nouveaux besoins et défis des jeunes. »
Deux ans après l’énoncé d’une Stratégie aussi « enthousiaste », nous assistons à un reniement scandaleux des belles promesses du premier ministre, voire même à un enterrement de première classe.
En effet, loin de « favoriser l’épanouissement des jeunes et leur permettre de réaliser leurs ambitions », l’attitude cavalière et provocatrice du responsable des dossiers jeunesse tente de les freiner dans leur possibilité d’accéder à des études supérieures et, par conséquent, à freiner leur épanouissement et leurs ambitions au grand dam de la société québécoise.
Si le premier responsable des dossiers jeunesse au Québec n’est pas capable de s’asseoir avec tous les représentants des associations étudiantes pour trouver un terrain d’entente sur le conflit qui les oppose, il n’a plus la légitimité pour exercer sa fonction. En conséquence, au lieu de tourner en dérision les manifestations étudiantes et de se couvrir de ridicule comme il l’a fait le 20 avril au Palais des congrès de Montréal, lors de son allocution au Salon Plan Nord, Jean Charest devrait laisser sa place à quelqu’un d’autre !
Dans sa « Lettre à monsieur Jean Charest », publiée sur la tribune libre de Vigile le 20 avril, France Bonneau pose la vraie question à Jean Charest, que je me permets de reprendre pour la poser au responsable des dossiers jeunesse :
« Demain sera un autre jour de combat et dimanche le 22 avril, un autre grand moment de solidarité collective. Serez-vous des nôtres ? »
vigile.net tribune libre 21 avril 2012
quebechebdo 21 avril 2012 (version abrégée)