L’éducation au respect comme véhicule contre l’intimidation
La Commission de la culture et de l'éducation a tenu ces derniers jours des consultations particulières et des audiences publiques sur le projet de loi 56 visant à lutter contre l'intimidation et la violence à l'école.
On ne peut que souscrire à un tel projet pour un milieu d'apprentissage sain et sécuritaire et pour une plus grande vigilance par rapport à la violence sous toutes ses formes. Conséquemment, une loi prescrivant l'adoption de comportements empreints de civisme et de respect à l'école et, inversement, proscrivant les comportements qui vont à l'encontre de la reconnaissance de l'autre et des valeurs communes est primordiale.
Cependant, dans sa forme actuelle, le projet de loi risque fort de ne pas atteindre les visées qu'il poursuit, compte tenu que la formation au civisme préconisée vise à inculquer aux élèves des comportements observables stimulés par la crainte de la sanction, à adopter des comportements imposés de l'extérieur selon des codes élaborés par d'autres, en réalité, un modèle qui n'a pas d'effet sur l'appropriation réfléchie et raisonnée des principes et normes devant guider le vivre-ensemble.
Dans les faits, le projet de loi suggère la mise en oeuvre d'activités qui visent à apprendre plutôt qu'à comprendre, à acquérir plutôt qu'à réfléchir et à moraliser plutôt qu'à penser. À mon sens, l'éducation au civisme gagnerait à être appuyée d'une réflexion approfondie favorisant davantage la liberté et l'épanouissement personnel, tout en contribuant à former des acteurs de changement social.
Selon moi, la réflexion devrait se poursuivre de manière à améliorer le projet de loi afin de bien distinguer ce qui relève de la loi elle-même de ce qui relève de ses modalités d'application dans le but de traiter efficacement la violence à l'école, mais aussi de la prévenir par une éducation au respect de la dignité humaine.
quebechebdo 19 avril 2012