Maintenir le débat sur ses rails

La sonnette d’alarme de Marie-Andrée Chouinard dans son éditorial du Devoir du 5 avril sous le titre «Grève étudiante- Les nombrils», démontre avec beaucoup de justesse à quel point le gouvernement Charest, par son repli dans «l’antichambre juridique», est acculé au mur devant l’ampleur du débat de société suscité par les manifestations étudiantes.

«Dans l'antichambre juridique, voilà où a mené le refus de discuter du gouvernement, lui qui d'ailleurs s'abrite toujours derrière une fausse ouverture en répétant qu'il est prêt à causer, mais une fois de plus, avec un ordre du jour préétabli. Le dialogue dirigé ne convient guère aux étudiants et la répétition d'un scénario méprisant ne fait que cristalliser leur position…

Alma, Rimouski, Montréal, Québec: toutes furent cette semaine le théâtre d'injonctions ou de mises en demeure ne touchant que l'accessoire, pas le coeur de cette grève, dont le tournant est imminent. À quelques jours d'une date-butoir symbolique au-delà de laquelle la suite des choses sera chaotique et coûteuse, la panique s'installe. Le recours au parquet en signe d'autodéfense (ou autopromotion, c'est selon) en est le signe. Il illustre aussi une certaine indifférence au discours des grévistes, qui sont toujours près de 200 000…»

Au cours des derniers jours et particulièrement depuis le jugement permettant à un étudiant de l’Université Laval d’assister à ses cours, le mouvement étudiant s’est montré respectueux de l’injonction du juge en permettant à cet étudiant le libre accès à son cours…donc en demeurant dans la légalité tout en boycottant leurs propres cours.

À mon sens, le mouvement doit continuer de manifester son désaccord sur la hausse des droits de scolarité décrétée unilatéralement par la gouvernement Charest. Fortes de l’appui d’une partie importante de la population quant à leurs revendications, les manifestations de ces quelque 200 000 étudiants ne peuvent ni ne doivent s’estomper derrière l’écran de fumée projeté par l’appareil judiciaire.

Voilà pourquoi, il est essentiel que les étudiants poursuivent leur marche vers la mise sur pied d’une justice sociale permettant à tous les Québécois l’accessibilité à des études supérieures et, pour ce faire, ils doivent tout mettre en œuvre pour maintenir le débat sur ses rails à l’intérieur de balises légales.

quebechebdo 6 avril 2012

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Accéder à la page de connection.
Créer un compte sur henrimarineau.com.