Aide médicale à mourir: et la souffrance?

Quoique Nicole Gladu, atteinte du syndrome post-poliomyélite, et Jean Truchon, atteint de paralysie cérébrale, ne soient pas considérés comme étant en « fin de vie » ou près d'une « mort naturelle [...] devenue raisonnablement prévisible » eu égard aux critères actuels d'admissibilité à l'aide médicale à mourir, les deux Québécois ont déposé, en cour supérieure, des procédures visant à contester les critères pré-cités, alléguant notamment l’ambiguïté des lois à ce chapitre.

Or, il s’avère que, dans l’affaire Carter, la Cour a estimé que le suicide médicalement assisté ne pouvait être demandé que par une personne compétente adulte qui : (1) consent clairement à mettre fin à ses jours; et (2) est affectée de problèmes de santé graves et irrémédiables lui causant des souffrances persistantes qui lui sont intolérables au regard de sa maladie.

Dans ces conditions, de toute évidence, les problèmes de santé graves et irrémédiables causant des souffrances persistantes qui sont intolérables au regard de la condition de la personne handicapée ont été évincés à tort des lois fédérales et provinciales sur l’aide médicale à mourir, causant de la sorte un préjudice légal qu’il convient, à mes yeux, de pallier eu égard aux souffrances inhumaines auxquelles sont confrontées certaines personnes handicapées.

vigile.net tribune libre 8 janvier 2019

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