À corps perdu…
À lire divers articles sur les mutilations que certaines femmes font subir à leurs seins et leurs parties génitales pour aguicher davantage les hommes assoiffés de pornographie, force est de constater que le monde de la femme est soumis à des bouleversements inquiétants, voire alarmants. À titre d’exemple qui devrait sonner l’alarme, 200 millions de femmes et de filles sur la planète ont subi des mutilations sexuelles, dont l’excision du clitoris, et tout cela, supposément pour augmenter le plaisir sexuel des hommes.
Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité réside dans le fait que, dans tout ce « chantier de construction en perpétuelle restauration », la femme fait face à une perte de jouissance liée notamment à l’excision du clitoris, au profit du seul plaisir de l’homme, une sorte d’abnégation quasi inconsciente de la sexualité de la femme qui en vient à oublier qu’elle a, elle aussi, droit à la jouissance.
En fait, nous assistons à la manifestation d’une déviance perverse de la sexualité féminine agissant sous l’influence déshumanisante du porno qui transforme les relations sexuelles en arène où l’homme utilise la femme pour assouvir ses bas instincts. Face à ce constant pitoyable, nous sommes à des années-lumière des avancées occasionnées par le mouvement #moiaussi, pourtant si porteur d’une nouvelle ère eu égard aux harcèlements et aux violences des hommes envers les femmes.
Hormis l’implantation des cours d’éducation à la sexualité, qui donnent une base minimale de respect entre l’homme et la femme, un virage majeur devra être opéré par les principaux acteurs sociaux oeuvrant en sexualité pour renverser la vapeur et endiguer ce mouvement destructeur qui contribue sans équivoque à laisser la femme se lancer « à corps perdu » dans une aliénation subversive.
vigile.net tribune libre 8 janvier 2019