Appliquer d’abord la loi 101 rigoureusement

La dernière sortie publique de la ministre responsable de la Charte de la langue française, Nathalie Roy, revêt, à mon sens, une attitude lucide, notamment son inquiétude affirmée de constater que le français s’efface de plus en plus de l’espace public à Montréal.

Et comment propose-t-elle de redresser la situation? Par une application rigoureuse de la loi 101 actuelle, ce qui fait dire à l’ancienne ministre péquiste, Louise Beaudoin : « Je n’en reviens pas… Ça fait tellement de bien, après 15 ans où c’était silence radio chez les libéraux… Quand on est au point où la mairesse de Montréal ne se rend pas compte qu’elle fait un discours en anglais, c’est inouï. »

Pour appliquer plus fermement la Charte, Nathalie Roy s’appuie sur l’Office québécois de la langue française (OQLF) qui, aux dires du sociologue Jacques Beauchemin, en mène trop large pour être efficace dans ses efforts de francisation, y compris l’affichage. Pour pallier cette carence, M. Beauchemin propose la création du poste de commissaire à la langue française qui prendrait à sa charge une partie du rôle de l’OQLF, notamment le traitement des plaintes.

En résumé, il faut se réjouir que le dossier de la loi 101 refasse surface après des années de silence. La ministre Roy est bien en selle lorsqu’elle affirme qu’il faut d’abord appliquer la loi 101 rigoureusement, une attitude qui devrait contribuer à stopper l’hémorragie de l’affichage en anglais dans la Métropole.

vigile.net tribune libre 20 décembre 2018
 

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