« Pu capable »

Tel est le slogan choisi par le personnel scolaire pour lancer une campagne de sensibilisation auprès du grand public à la suite d’un sondage réalisé auprès de 500 personnes qui travaillent dans les écoles des commissions scolaires Marie-Victorin, des Patriotes et Vallée-des-Tisserands qui révèle qu’un enseignant sur deux a été victime ou témoin de violence physique au quotidien dans la dernière année, une proportion qui grimpe à trois sur quatre quand on se penche sur la violence verbale.

Un constat dramatique qui révèle à quel point le phénomène de la violence s’est infiltré dans les écoles québécoises devant des directions d’écoles ou de commissions scolaires qui, par manque de « leadership », banalisent ou nient carrément ces incidents. Or, certains incidents sont si graves ou si répétitifs que des enseignants peuvent vivre un choc post-traumatique et en viennent à craindre d’entrer dans leur classe alors que certains d’entre eux vont tomber en maladie, au moment où les écoles sont déjà en pénurie de personnel.

À titre d’exemples de témoignages, « une élève m’a fait des menaces de mort : “Je vais te poignarder.” Elle s’est avancée vers moi avec des ciseaux à la main et elle a tenté de m’atteindre. Elle a couru après moi dans le corridor pour me blesser. » Et celui-ci : « Lors de la récréation, j’interviens auprès d’un enfant qui agresse d’autres enfants [...] Il me donne de multiples coups à la tête. J’ai été transportée en ambulance, je suis en arrêt de travail : commotion cérébrale et choc psychologique. »

Mais que faire eu égard à ces situations pour le moins alarmantes, représentatives, il faut bien l’admettre d’une société gangrenée par la violence révélée au grand jour par le hashtag #moi aussi? Sans vouloir déresponsabiliser les jeunes d’aujourd’hui, force est de constater que le modèle de société qu’on leur offre souvent ne peut que les inciter à suivre cette escalade de la violence.

Conséquemment, des interventions en amont de la part des parents et du personnel scolaire doivent être entreprises dans les meilleurs délais auprès des jeunes d’aujourd’hui. Enfin, les directions d’écoles doivent à tout prix intervenir auprès des élèves récalcitrants en démontrant une tolérance zéro envers leurs comportements violents…

vigile.net tribune libre 5 mai 2018

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