Le chaînon manquant
Le 20 février 2009, Guy Turcotte poignardait froidement ses deux enfants à quarante-six reprises. Le 5 juillet 2011, Turcotte a été reconnu criminellement non responsable des meurtres de ses enfants, à la suite d’un procès extrêmement médiatisé. Depuis lors, il a été détenu à l’Institut Philippe-Pinel.
Quatre mois plus tard, devant les membres de la Commission d’examen des troubles mentaux, le psychiatre Pierre Rochette conclut qu’il en est encore « au point zéro » dans sa compréhension des motifs qui ont poussé le meurtrier à commettre un geste aussi atroce.
Aux yeux du psychologue Guy Desjardins, rien ne peut expliquer le double passage à l’acte de Turcotte ni exclure une éventuelle récidive puisqu’il a toujours refusé de suivre une psychothérapie et, qu’en ce sens, sa fragilité n’a non seulement été traitée, elle n’a même pas été identifiée.
Quant à Guy Turcotte, il souhaite, à sa sortie, reprendre ses activités de cardiologue, s’exiler dans une autre province, se refaire une vie affective et possiblement ravoir des enfants.
Sans être un expert dans l’analyse de tels cas, je serais porté à me rallier à la proposition du docteur Rochette de maintenir en détention Guy Turcotte pour au moins une année avant réévaluation, compte tenu que, selon l’expression du psychiatre, il existe encore un « chaînon manquant » entre sa personnalité et les gestes posés.
quebechebdo 6 novembre 2011