Sortir du cauchemar et retrouver le rêve

Quand je jette un regard rétrospectif sur les chemins tortueux qu’a emprunté le mouvement indépendantiste québécois depuis sa création au milieu des années ’60, j’en arrive parfois à me demander si mon rêve n’est pas en train de se transformer en cauchemar.

Pire encore, lorsque je jette un regard lucide sur les origines de ce mouvement, si l’on fait exception du RIN de Bourgault qui s’affirmait résolument indépendantiste, je dois convenir que l’idée de la souveraineté-association de Lévesque, qui est devenue le leitmotiv du PQ, ne contenait nullement le souffle nécessaire pour nous conduire à notre statut de pays.

Considérant froidement ces faits historiques, sommes-nous en train de nous bercer dans l’illusion entretenue par l’utopie d’une indépendance qui n’existe que dans nos rêves ? Même les résultats serrés du référendum de ’95 démontrent-ils réellement que les Québécois ont failli se donner une nation, compte tenu que la question posée ne donnait pas le mandat clair de procéder unilatéralement à notre indépendance ?

« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente du 12 juin ? »

La réponse à une question aussi alambiquée constitue-t-elle un critère solide pour affirmer que nous sommes devenus « bien près » d’accéder à notre indépendance ? Répondre oui à cette question correspond, à mon sens, à prendre ses rêves pour des réalités !

Selon moi, l’insatisfaction véhiculée actuellement par un bon nombre d’indépendantistes ne fait que révéler un réveil brutal causé par le cauchemar vicieux d’une souveraineté illusoire. En d’autres termes, les dissidents aux tergiversations incessantes des dirigeants du PQ se sont réveillés en transes et ont décidé de transformer leur cauchemar en rêve !

Et, pour réaliser leur rêve, les véritables indépendantistes lancent, de partout, des sonneries d’alarme ! Ils n’ont plus le goût de s’égarer dans les sentiers cauchemardesques de l’illusion ! Il n’en tient qu’à eux, maintenant, de rallier, dans une coalition nationale citoyenne, tous ceux qui veulent participer à leur rêve ! Il n’en tient qu’à nous, sympathisants et militants de la première heure, d’embarquer avec eux !

vigile.net tribune libre 29 octobre 2011

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