Un géant de la chanson québécoise

À sa première apparition en quarante ans de carrière à la Maison de la chanson du théâtre Petit Champlain, située dans le Vieux-Québec, Richard Séguin, à travers ses histoires de vie, a su conquérir son public, le 26 octobre, dans son spectacle intitulé « De colères et d’espoir ».

À entendre ce géant de la chanson québécoise, ce poète patriote pousser à pleins poumons ses paroles qui viennent nous chercher jusque dans nos tripes, Séguin nous donne l’impression qu’il tient le cœur de sa patrie entre ses mains.

À preuve, cette « Lettre au PM », extraite de son dernier album « Appalaches », qui lance un cri du cœur contre les horreurs de la guerre contre lesquelles le citoyen demeure impuissant parce que « même en démocratie, vous n’voulez d’mon avis », crie le poète au PM.

« Je suis père de famille
Demain ma grande fille
Partira pour la guerre
Tristesse humanitaire

C’est une idéaliste
Et même une pacifiste
Dans son cœur tout se noue
Ses idées sont si floues

Vous dites qu’on est en guerre
Mais jamais sur cette terre
Même en démocratie
Vous n’voulez d’mon avis

Je n’aime pas les fusils
Les morts et les prières
Les tombes que l’on suit
En chantant la patrie

Nous ne sommes pas sur terre
Pour sauter sur des mines
Ces engins de l’enfer
Que fabriquent vos usines

Quand reviendra ma fille
Debout ou en civière
Faudra-t-il qu’on maquille
Nos peurs et nos colères

Je sais qu’il faut se taire
Stratégies de vos guerres
Mais le poids de ma peine
Il brûle dans mes veines

Je sais qu’il faut défendre
L’idée de liberté
Mais vous me faites entendre
Si peu de vérités

Vous jouez sur les mots
Et nous comptons les morts
Vous jouez sur les mots
L’illusion de l’espoir

Je suis père de famille
Demain ma grande fille
Partira pour la guerre
Tristesse humanitaire

C’est une idéaliste
Et même une pacifiste
Dans son cœur tout se noue
Ses idées sont si floues »

Comme Séguin l’a exprimé fort à propos en début de concert, « il ne faut pas confondre nostalgie et histoire » même si plusieurs de ses chansons nous touchent en plein cœur… Au sortir de la salle, nous sommes convaincus que Richard Séguin a choisi sans contredit de nous léguer l’histoire de notre nation en chanson, une nation qui sait « qu’il faut défendre l’idée de liberté » mais qui se retrouve sans cesse confrontée à des politiciens roublards qui font « entendre si peu de vérités ».

vigile.net tribune libre 28 octobre 2011
quebechebdo 28 octobre 2011

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