Un « vieux » préjugé
Je me souviens de l’impatience manifeste de mon père devant la lenteur des conducteurs d’automobiles qu’il appelait les « sunday drivers » à l’occasion de nos sorties dominicales en famille!
Aujourd’hui, avec le vieillissement de la population, les baby boomers prenant de l’âge envahissent de plus en plus les routes du Québec, si bien que les attitudes d’impatience à leur endroit risquent d’augmenter de plus en plus.
Si l’on ajoute à ce phénomène l’âgisme dont font preuve en particulier les jeunes conducteurs contre les personnes âgées au volant, nous assistons à un dénigrement de cette catégorie de conducteurs qui, en réalité, n’est peut-être pas fondé.
En effet, selon les statistiques, les conducteurs de 16 à 24 ans représentent 10% des détenteurs de permis de conduire et sont impliqués dans environ 25% des accidents avec dommages corporels, alors que les conducteurs de plus de 65 ans, quoique représentant 15% des détenteurs de permis, ne sont impliqués que dans 8% des accidents avec dommages corporels.
En réalité, selon le Dr Jamie Dow, médecin-conseil à la SAAQ, les personnes âgées, bénéficiant d’une longue expérience au volant, peuvent prévoir les situations à risques, faire preuve d’une bonne anticipation de ces situations et avoir de meilleures chances de les éviter que les conducteurs ayant peu d’expérience.
En conséquence, la perception de la société en général aurait peut-être avantage à ranger dans le placard ses préjugés contre les personnes âgées au volant et s’attaquer plutôt aux conducteurs pressés qui pestent contre ceux qui, bien souvent, ne font que respecter les règles de la sécurité routière!
quebechebdo 18 octobre 2011