Le cancer de l’âme
Commençons par deux questions…Comment se fait-il que le leadership de Pauline Marois, laquelle a obtenu plus de 93% d’appui de la part des délégués au dernier congrès du PQ, soit si contesté quelques mois plus tard ? Peut-on sérieusement expliquer cette situation par le simple dossier de l’amphithéâtre de Québec ? À mon sens, il faudrait être bien naïf pour en arriver à une telle conclusion ! Je crois plutôt que la dégringolade de Pauline Marois dans les sondages et, subséquemment la désaffection envers le PQ, à la suite des événements qui ont entouré la proposition Maltais, ne représentent que la pointe de l’iceberg !
Les démissionnaires auront beau invoquer le fait qu’ils auraient souhaité être consultés avant que les hautes instances du parti n’endossent la proposition d’Agnès Maltais, voire s’en prendre à la rigidité de la ligne de parti imposée par Pauline Marois, la dégénérescence s’était déjà installée au sein du PQ…Et les résultats époustouflants, obtenus par Pauline Marois lors du dernier congrès, voulaient camoufler, à mon avis, les symptômes d’une maladie grave dont le diagnostic, à la suite du bilan de santé auquel il a été soumis au cours des derniers mois, se traduit par un cancer de l’âme.
Ce type de cancer résulte des nombreuses années de tergiversations des dirigeants du PQ, accentuées dernièrement par le piétinement engendré par le plan de gouvernance souverainiste. À l’exemple de nombreuses entités, politiques ou autres, le PQ vieillit mal ! Avec le temps, il s’est éloigné de ses origines, ce qui l’a conduit lamentablement dans l’errance et, tout récemment, dans une crise de panique. À mon sens, à moins d’être soumis à un électrochoc qui devra être administré par la base du parti, il risque de succomber à ses maux !
J’ai cru longtemps que le PQ représentait le véhicule privilégié pour nous permettre d’accéder à notre indépendance. Récemment, devant les signes dépressifs manifestes dont il a fait preuve, j’ai penché vers une coalition des forces indépendantistes, y compris le PQ s’il arrive à se débarrasser du cancer de l’âme qui le tenaille ! Toutefois, dans l’hypothèse où il n’y parvient pas et qu’il représente, à mes yeux, le noyau autour duquel devrait se former le regroupement, je devrai, comme bien d’autres, zieuter vers d’autres horizons et quitter mon nid de coalition pour me diriger vers d’autres terres, à savoir là où les cieux sont favorables à la création d’un nouveau parti indépendantiste !
vigile.net tribune libre 17 juillet 2011