La gouvernance souverainiste au banc des accusés
L’article de Mm Robert Barberis-Gervais et Louis Champagne, paru sur la tribune libre de Vigile le 30 juin 2011 et intitulé « Contre le légalisme sélectif de certains anti-Marois », a suscité bon nombre de commentaires. Parmi ceux-ci, certains sont des attaques directes contre le leadership de Pauline Marois, d’autres contre le plan de gouvernance souverainiste du PQ. À mon sens, nous devons séparer les deux « accusés », quoique, il faut bien l’admettre, leur sort soit étroitement lié. J’en parlerai plus bas dans cet article.
Pour des motifs de clarté et d’objectivité, je me permets d’abord de vous présenter le cadre dans lequel se définit le projet de gouvernance souverainiste, tel qu’accepté par les délégués lors du dernier congrès du PQ : stratégie selon laquelle un éventuel gouvernement péquiste négocierait le rapatriement de pouvoirs avec Ottawa et tiendrait un référendum sur la souveraineté du Québec au moment jugé opportun.
En sous-titrant leur dernier article "Les anti-Marois n’ont rien démontré contre la gouvernance souverainiste", les auteurs placent le plan présenté par Mme Marois au banc des accusés et, en vertu de notre droit, il faut démontrer sa culpabilité hors de tout doute raisonnable. Or, dans ce cas, il est impossible d’en arriver à un tel verdict puisqu’il en est encore à l’état de « projet » et que, conséquemment, il ne peut être coupable d’aucun crime.
Toutefois, comme le permet notre droit, nous pouvons nous référer à la "jurisprudence" dans le cas de l’inexistence de précédents. Or, dans le cas présent, il existe deux antécédents qui s’apparentent au plan de gouvernance, soit l’étapisme et les conditions gagnantes qui, dans les deux cas, comme le plan de gouvernance, consistaient à tenter de "grapiller" des pouvoirs auprès du fédéral.
Force nous est de constater que ces deux démarches ont abouti à des culs-de-sac et, qu’en conséquence, ils doivent être déclarés « coupables » ! Donc, quelles seraient les raisons qui feraient que le plan de gouvernance obtiendrait davantage de succès que les deux autres stratégies puis qu’il préconise, en substance, une approche similaire ? En ce qui me concerne, la réponse est claire…les motifs d’accusation portés contre le plan de gouvernance souverainiste sont suffisamment lourds pour retirer mon appui envers lui et ce, avant qu’il ne soit soumis à un verdict de « culpabilité » !
En ce qui a trait à Mme Marois qui, en tant que chef du parti politique qui défend une telle approche, elle se doit de retirer le plan de gouvernance souverainiste de la table de discussion et présenter au peuple du Québec un projet d’accession à son indépendance sans détour ! À ce moment-là, les Québécois cesseront de tergiverser dans des sentiers sans issue et pourront se prononcer sur le sort auquel ils aspirent ! Sinon, je devrai retirer mon appui aussi envers Pauline Marois !
vigile.net tribune libre 1er juillet 2011