Un couple politiquement correct
J’ai toujours respecté Jacques Parizeau pour ses convictions et admiré pour sa détermination. Certains de mes articles d’ailleurs parus sur cette tribune en font foi et mon opinion à cet égard persiste encore aujourd’hui. Quant à Lisette Lapointe, pour le meilleur et pour le pire, elle est la conjointe de M. Parizeau et elle doit vivre avec cette réalité, telle qu’exprimée par Denise Bombardier dans Le Devoir d’aujourd’hui, le 11 juin :
« Lisette Lapointe, femme de Jacques Parizeau qu’elle a épousé non seulement par amour, mais parce qu’ils défendent la même cause, celle de l’indépendance avant tout. »
Ceci étant dit, j’aimerais revenir sur les circonstances qui ont entouré la démission de Lisette Lapointe du caucus du PQ. La députée de Crémazie évoque d’abord l’attitude outrancière de Mme Marois, générant un climat irrespirable. De plus, aux dires de Mme Lapointe, le plan de gouvernance de la chef du PQ nous conduit vers un autre beau risque inutile.
En ce qui a trait à Pauline Marois, elle avance que Lisette Lapointe n’a jamais digéré la décision des délégués au congrès d’avril 2011 concernant la création d’une commission permanente de préparation à la souveraineté « enrobée gentiment d’une proposition acceptant de parachever les études sur la souveraineté, de préciser les projets et d’en assumer la diffusion dans le public », comme je le mentionnais dans mon article publié sur cette tribune le 18 avril sous le titre « Une bien maigre semence » Et je concluais ainsi: « Enfin, attendons la riposte de Jacques Parizeau à cet effet…c’est à suivre! »
Et bien voilà, nous y sommes! Mon propos n’est pas ici de chercher à démontrer qui de Pauline Marois ou de Lisette Lapointe dit la vérité sur les motifs de la démission de Mme Lapointe mais plutôt de projeter l’éclairage sur la similitude des points de vue entre Jacques Parizeau et sa conjointe, autant sur les plans de la proposition Crémazie que sur le caractère obsolète du plan de gouvernance, deux irritants majeurs qui semblent hanter Jacques Parizeau et Lisette Lapointe!
Dans ces circonstances, je ne vois pas d’autres alternatives pour le tandem Parizeau/Lapointe que de poursuivre sa route dans la voie d’une contribution essentielle à l’alimentation du débat sur l’accession à l’indépendance du Québec, le premier, en tant que politicien aguerri et adulé pour ses observations parfois dérangeantes, mais souvent pertinentes, la deuxième, à titre de députée souverainiste indépendante convaincue.
vigile.net tribune libre 11 juin 2011