Le pape « de transition »
Élu pape à l’âge de soixante-seize ans, le cardinal Angelo Giuseppe Roncalli devait être un pape de transition. Et pourtant, de tous les papes que j’ai connus, Jean XXIII a été de toute évidence celui qui m’a le plus marqué, non seulement par la réforme majeure de l’Église suscitée par le concile Vatican II dont il a été l’instigateur, mais surtout par l’extrême bonté qui émergeait de son visage.
Au moment de donner sa première bénédiction urbi et orbi, Jean XXIII, ébloui par les projecteurs de la télévision, déclarera plus tard : « J’ai béni Rome et le monde à l’aveuglette. Je quittais le balcon lorsque j’ai réalisé que j’allais passer le reste de mes jours sous les projecteurs. Je me suis dit : si tu n’es pas fidèle à l’enseignement de ton doux et humble Maître, tu ne comprendras rien aux réalités de ce monde, et tu seras vraiment aveugle ».
À mes yeux, la canonisation de Jean XXIII revêt un caractère symbolique en ce sens que l’Église catholique l’élève au rang de « Saint Père », lui qui a incarné le rôle du bon père de famille qui aura marqué mon adolescence.
quebechebdo 27 avril 2014
cyberpresse.ca 1er mai 2014