Le 11ième larron
Les dernières révélations de l’UPAC concernant des retours d’ascenseur éhontés entre les dirigeants de certaines firmes de génie-conseil et des personnages haut placés dans le giron du PLQ laissent planer des jours sombres pour le nouveau premier ministre du Québec Philippe Couillard.
En effet, M. Couillard aura beau invoquer que ces allégations ne visent que des personnes qui ne font plus partie de l’équipe libérale, il n’en demeure pas moins que ces révélations pèsent très lourd dans l’héritage du parti duquel hérite le nouveau premier ministre…un héritage qu’il ne peut relayer du revers de la main.
D’autant plus que nous avons appris que Nathalie Normandeau, impliquée directement dans les magouilles de collusion concernant l’usine de traitement des eaux de Boisbriand, a servi de coach aux nouveaux candidats libéraux lors de la dernière campagne électorale…Rien pour dissiper les soupçons sur les odeurs de partisannerie politique!
Lors de sa cérémonie d’assermentation à titre de député, Philippe Couillard a martelé à nouveau ses intentions fermes de présenter à la population une équipe ministérielle intègre dans quelques jours.
Par ailleurs, parmi les onze «sujets d’intérêt» visés par l’UPAC, dix ont été dévoilés, le onzième, dont l’identité est encore inconnue, étant un député libéral élu le 7 avril. J’imagine que ce 11ième lascar est connu de Philippe Couillard et qu’il sera de ce fait écarté des futurs ministres libéraux.
Toutefois, à mon sens, l’intégrité dont parle Philippe Couillard doit aller plus loin que le cabinet des ministres. Ce 11ième larron doit être connu publiquement et évincé provisoirement de la scène politique en attendant que la lumière soit faite sur les allégations de collusion qui pèsent contre lui.
À cet effet, comme seule réponse aux journalistes qui le pressaient de questions sur l’identité du député visé par l’UPAC, Philippe Couillard s’est contenté de répondre d’une part qu’il ne connaissait pas son nom, et d’autre part, qu’il n’y avait «aucune évidence», pour l’instant, que l’information autour d’allégations de financement illégal du PLQ soit fondée.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec une telle attitude laxiste, l’intégrité dont parle Philippe Couillard risque de présenter des failles inquiétantes relativement à sa capacité de gérer de façon transparente les destinées de l’État québécois.
quebechebdo 18 avril 2014
vigile.net tribune libre 18 avril 2014