Apparences de démocratie
Me Suzanne Gagné, l'avocate de l'ancien ministre libéral Marc-Yvan Côté, a obtenu que de nouveaux documents d'enquête policière concernant le Parti libéral du Québec de même que son client restent secrets jusqu'après les élections provinciales du 7 avril.
Par ailleurs, les Québécois devront également attendre après l'élection pour entendre la suite des témoignages devant la commission Charbonneau, qui s'apprêtait à aborder la question du financement politique provincial. À cet effet, le 5 mars, la commission a annoncé l'interruption de ses travaux pour un mois, en justifiant qu'elle «ne voudrait pas influencer d'une façon ou d'une autre l'électorat».
À mon sens, sous des apparences de «respect de la démocratie», ces camouflages d’information révèlent plutôt un manque de transparence éhonté de la part des principaux intervenants dans ces dossiers compromettants dont le contenu aurait dû être divulgué pour le plus grand bien d’une saine démocratie, particulièrement en période électorale.
Conséquemment, l’électorat québécois risque de se réveiller au lendemain du scrutin général face au contenu d’une «boîte noire» impliquant des députés libéraux réélus malgré leurs écarts scandaleux entachant une éthique élémentaire…Et vogue la galère de la petite politique des magouilleurs!
En terminant, voici un tableau succinct plutôt révélateur du passé peu reluisant de Marc-Yvan Côté :
-Devant la commission Charbonneau, l'organisateur politique Gilles Cloutier a expliqué avoir eu l'aval de Marc-Yvan Côté, vice-président chez Roche, pour organiser des dizaines d'élections clé en main, dans les années 1990 et 2000. Les stratagèmes de financement illégal décrits par Gilles Cloutier étaient la norme plutôt que l'exception, selon son témoignage devant la juge Charbonneau.
-Marc-Yvan Côté a également été une des figures marquantes de la commission Gomery sur le scandale des commandites.
-En 2005, lors de cette enquête publique, Côté a avoué qu'il avait reçu 120 000$ comptant destinés à du financement politique illégal pour le compte du Parti libéral du Canada. Plus tard, ces révélations lui ont valu d'être banni à vie du PLC.
quebechebdo 7 avril 2014