Michel Seymour en situation d’échec

Dans sa plaidoirie sur le projet de loi 60 devant les parlementaires, Michel Seymour a déclaré être « profondément convaincu » de la nécessité de doter le Québec d’une charte de la laïcité pour combler le besoin d’affirmation nationale des Québécois, tout en contestant du même souffle l’interdiction du port des signes religieux ostentatoires en milieu de travail pour les employés de l’État, qualifiant cette mesure de « dérapage » et d’« une mauvaise réponse à une bonne question ».

À l’appui de son argumentaire, le philosophe universitaire y est allé de plusieurs allégations justifiant à son point de vue sa position, à savoir entre autres, qu’en interdisant le port des signes religieux, « on se retire dans la majorité canadienne-française aux dépens des minorités et c’est un repli identitaire. Les régions contre Montréal, la population, avec un discours populiste, contre les intellectuels, l’origine française contre le multiculturalisme, ce sont des manifestations d’un repli identitaire »

Par un tel discours, le souverainiste Michel Seymour argue le « repli identitaire » dans la proposition du ministre Drainville, lequel aurait pour conséquence de braquer l’ « origine française » des Québécois contre le « multiculturalisme » à la Trudeau. Un argument on ne peut plus pernicieux qui ouvre la voie à la désintégration de l’identité québécoise et, à brève échéance, à l’intégrisme religieux.

Et M. Seymour de poursuivre : « Pour certains, la foi religieuse est essentiellement une affaire qui relève de la liberté de conscience et qui se vit dans la sphère privée. Mais pour d’autres personnes, l’identité religieuse est intimement liée à une appartenance communautaire et elle se vit en groupe ». Le port des signes religieux ostentatoires devient « un marqueur identitaire important » pour manifester cette appartenance communautaire.

Si l’on prend pour acquis que « pour d’autres personnes, l’identité religieuse est intimement liée à une appartenance communautaire et[qu’] elle se vit en groupe », en quoi l’interdiction du port de signes religieux en milieu de travail vient-elle brimer l’appartenance communautaire de ces personnes?

Enfin, et c’est là la plus grande lacune de l’argumentaire de Michel Seymour, jamais au cours de sa présentation, il n’a proposé la « bonne réponse » à la « bonne question »…Alors, M. Seymour, pour l’instant, vous avez échoué le test, je vous suggère donc d’aller compléter vos devoirs si vous désirez obtenir la note de passage!

quebechebdo 16 janvier 2014
vigile.net tribune libre 16 janvier 2014

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