Remettre à la une le rêve de René Lévesque
Le 20 mai 1980, le peuple québécois a rejeté, dans une proportion de 60%, la légendaire question dont personne ne se souvient du contenu tellement elle brillait par sa confusion! Quinze ans plus tard, soit le 30 octobre 1995, les souverainistes franchissaient un pas de géant en atteignant 49% d'appui à une question pourtant beaucoup plus pointue concernant l'adhésion à la souveraineté.
Entre '80 et '95, après le départ de René Lévesque, le nouveau chef, Pierre-Marc Johnson, lançait son concept d'affirmation nationale qui n'affirmait rien d'autre que ce que tout le monde savait déjà, soit l'existence d'une société distincte francophone au Canada! Il a fallu attendre que les péquistes désignent ce qu'il est convenu d'appeler un pur et dur, soit Jacques Parizeau, pour atteindre les résultats de '95!
Depuis lors, le PQ est passé des conditions gagnantes de Lucien Bouchard au plan de gouvernance de Pauline Marois, en passant par Bernard Landry à André Boisclair. Un parcours pour le moins sinueux à travers lequel le parti s'est retrouvé souvent dans l'opposition, une situation où il a été appelé et est encore appelé à dénoncer certaines positions du gouvernement en place. Et c'est normal venant d'une saine opposition!
Toutefois, pendant toutes ces années où le PQ s'est cantonné sur la défensive, l'option souverainiste, particulièrement sous l'influence de certains chefs plutôt tièdes, en est venue à perdre de sa ferveur! À mon sens, les pionniers souverainistes du début des années '70 ont réussi à créer un engouement pour leur option grâce à des projets qui tenaient à coeur aux Québécois, tels la défense de leur langue et de leur culture.
En souvenir de ces années d'effervescence politique, le PQ n'aurait-il pas avantage, plus de 15 ans après le second référendum, à remettre à la une le rêve de René Lévesque et à répondre ainsi à son invitation de mai '80: "À la prochaine!"
vigile.net tribune libre 17 janvier 2011
quebechebdo 18 janvier 2011