Nelson Mandela: l’idéal d’une société libre et démocratique
Retracer l’itinéraire de Nelson Mandela, c’est mettre à jour les synthèses paradoxales, improbables, menant à la révolution négociée en Afrique du Sud : le traditionaliste et le gentleman à la britannique, le patricien loyal à un parti de masse, le jeune homme en colère et le vieil homme de paix, le guérillero et l’apôtre de la réconciliation et du pardon, l’homme providentiel fondant la démocratie.
Entré en 1944 au sein de l’ANC, Nelson Mandela est arrêté le 11 juillet 1963 sur indication de la CIA pour avoir participé à la lutte contre les lois de l’apartheid et mené une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires.
Dans sa déclaration pour sa défense, prononcée devant la Cour suprême le 20 avril 1964, Nelson Mandela conclut en ces termes : « Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »
Le 11 février 1990, le chef historique du Congrès national africain recouvre la liberté après vingt-sept années passées derrière les barreaux en Afrique du Sud. Considéré comme le père de la jeune démocratie multiraciale sud-africaine, Nelson Mandela, symbole de l’obtention pour la première fois du droit de vote pour la majorité noire en 1994 et de la fin des souffrances endurées durant le régime raciste de l’apartheid, s’est éteint le 5 décembre à l’âge de 95 ans.
Son héritage principal aura été celui de la construction nationale : il a mis en place et soutenu, même contre son propre parti, la Commission Vérité et Réconciliation. Il a été l’un des acteurs majeurs de cette réconciliation avec des gestes à extraordinaire portée symbolique, rendant visite au juge l’ayant condamné ou à la veuve d’un des architectes de l’apartheid, conciliant là impératif pratique et exigence morale.
Parmi les nombreuses citations de Nelson Mandela, je retiens celle-ci : « En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant ». Puisse sa lumière continuer de scintiller au firmament des nations !
vigile.net tribune libre 5 décembre 2013
quebechebdo 6 décembre 2013
Le Devoir 7 décembre 2013 "L'idéal d'une société libre" (version abrégée)
cyberpresse.ca 7 décembre 2013 "Vos réactions à la mort de Nelson Mandela" (version abrégée)