Après 30 ans, rien n’a changé!
Après près de 40 années au Soleil, dont les 14 dernières sur la colline parlementaire à Ottawa, le chroniquer Raymond Giroux tire sa révérence. Pour l’occasion, j’ai relu quelques unes de ses chroniques et je suis tombé sur une de celles-ci qui mérite qu’on se la rappelle. Il s’agit d’un article paru le 20 mai 2010 sous le titre « Les Québécois entre deux chaises », soit 30 ans jour pour jour après le premier référendum sur la souveraineté du Québec.
En voici quelques extraits :
« Ni fédéralistes, ni souverainistes, répondent les Québécois, 30 ans après le premier référendum sur la souveraineté-association. René Lévesque avait vu juste en accolant les deux concepts.
Mais sur le plan politique, il y a meilleure façon de se faire respecter dans le reste du Canada que de s’acharner à ne pas prendre position sur une question aussi fondamentale.
Un sondage Crop réalisé pour une boîte à idées qui se nomme L’Idée fédérale – son nom décrit bien son orientation – nous donne cette semaine un résultat à la fois étonnant et réaliste. Voici :
22 % se disent surtout fédéralistes ;
24 % se disent surtout souverainistes ;
22 % se disent entre les deux ;
25 % se disent ni l’un ni l’autre ;
7 % ne savent pas ce qu’ils sont.
Cela ressemble à du Yvon Deschamps – un Québec indépendant dans un Canada fort. Étonnant, parce qu’après des décennies de débats, le camp des indécis domine toujours le paysage politique.
Réaliste, parce que ce sondage reflète exactement les bruits de la rue. Regardez autour de vous, écoutez les conversations politiques, ou du moins ce qu’il en reste, et vous verrez bien : les Québécois abordent la question nationale en ordre dispersé. Il n’y a que le niqab, la burqa et le hockey pour rassembler tout le monde… »
Le 19 juin 2013, Le Soleil publie un article intitulé « Le PQ veut étudier les « ingérences » fédérales » dans lequel on nous informe que le gouvernement Marois investit 500 000 $ pour répertorier l’ensemble des dédoublements causés par l’empiètement d’Ottawa dans les compétences du Québec. Enfin, une excellente initiative, me dis-je.
Toutefois, la conclusion de l’article jette une douche froide sur mes premières réactions lorsque j’apprends que le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, « jure qu’il n’est pas à la recherche d’une confrontation avec Ottawa pour mousser l’option souverainiste. »
Pourquoi diable le ministre ne profite-t-il pas de cette occasion stratégique pour « mousser l’option souverainiste » et faire voir aux Québécois les avantages de la souveraineté au lieu de la balayer sous le tapis? Non vraiment, rien n’a changé!
quebechebdo 19 juin 2013