Conseil général du PLQ: retour vers le futur
Devant quelque 500 militants réunis en conseil général à Québec le 15 juin, l’ex-ministre de la santé dans le gouvernement Charest et nouveau chef du PLQ, Philippe Couillard, a lancé un grand cri de ralliement à ses troupes les invitant à revenir aux « valeurs intrinsèques » qui ont fait la marque distinctive de son parti.
« Mes chers amis, disons-le haut et fort et avec fierté, le Parti libéral du Québec, c’est le grand parti progressiste de notre histoire, celui qui a su nous donner les moyens de la solidarité et du partage. »
En réponse à la « social-démocratie de pacotille » du gouvernement Marois, Philippe Couillard essaie ainsi de refocusser le Parti libéral comme l’option progressiste au Québec. « Le changement a commencé », a martelé Philippe Couillard, tentant de mobiliser ses brebis assoiffés de pouvoir.
Selon l’enfant prodigue libéral revenant triomphalement au bercail, si le PQ et la CAQ
« ne peuvent dire quelles sont leurs racines ou leurs valeurs profondes », le Parti libéral du Québec, lui, connaît ses priorités. Et la toute première, c’est le développement économique « parce que c’est en créant la richesse que nous pourrons bâtir une société plus juste qui tend vers l’égalité des chances ; c’est ça, le véritable progressisme ».
Puis, ressortant l’album de photos de famille libéral de la boîte de souvenirs, le « bon père de famille » tourne une à une les pages montrant la liste des mesures progressistes adoptées au fil du temps par le Parti libéral, insistant sur les mesures économiques tout en précisant que l’économie redeviendra le thème central de son « nouveau » parti.
Et, dans cette envolée oratoire digne des grands tribuns d’une époque lointaine où le PLQ volait sur les ailes de la Révolution tranquille, notre badaboum national, toujours hypothéqué par une sortie de scène politique alambiquée, ose se donner des allures de sauveur du PLQ en le ramenant à ses belles années…en bref, un véritable « retour vers le futur »!
Toutefois, ce que l’ex-ministre de John James Charest oublie de mentionner, c’est qu’il s’est produit une cassure entre son parti et l’électorat québécois et, qu’à ce chapitre, il devra s’inspirer d’un autre scénario que le film « Back to the future » s’il désire le ressusciter de ses cendres.
En attendant le « nouveau » programme du PLQ Couillard, son fier porte-étendard a soulevé les passions « canadian » de ses troupes en lançant un vibrant cri du cœur pour la défense et la sauvegarde du pays : « Nous nous battrons, je me battrai pour elle [citoyenneté canadienne] et nous répéterons avec fierté : notre patrie le Québec, notre pays le Canada. »
Comme dirait la chanson « Paroles, paroles » interprétée par Dalida en compagnie d’Alain Delon, « Parole, parole, parole, parole encore des paroles que tu sèmes au vent… Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots. »
quebechebdo 17 juin 2013
Le Devoir 18 juin 2013 (version abrégée)