Du service obligatoire de cinq ans au public

Actuellement, 775 des 22 000 médecins au Québec travaillent dans le secteur privé, soit 4% de l’ensemble des médecins. Or dans le but de retenir les nouveaux médecins dans le secteur public, le ministre de la Santé, Christian Dubé, se propose d’exiger des étudiants frais émoulus des facultés de médecine du Québec un service obligatoire de 5 ans dans le secteur public, à défaut de quoi les dissidents seront passibles d’amendes de l’ordre de 100 000 $ par jour par acte.

Une stratégie qui me laisse perplexe en regard de sa pertinence. En effet, et de un, la réaction des nouveaux médecins face au spectre du caractère coercitif de la mesure proposée, et de deux, son effet collatéral sur l’attractivité de la profession, et de trois, l’incertitude des effets collatéraux positifs sur les soins de première ligne.

On le dit et on le répète depuis des années, le système de santé au Québec est malade. Il manque lamentablement de personnel à tous les échelons, notamment chez les médecins. Les salles d’urgence débordent jour après jour, les blocs opératoires fonctionnent au ralenti faute de médecins, les salles d’attente des cliniques médicales sont bondées, les délais d’attente pour une chirurgie dépassent souvent l’entendement.

Et que propose le ministre de la santé? Un service public obligatoire de cinq ans pour approximativement 4% des nouveaux arrivants en médecine. Une option complètement aberrante et anti-productive. M. Dubé, ce n’est certes pas en faisant preuve de coercition que vous convaincrez les quelque 775 nouveaux médecins d’opter pour le secteur public mais plutôt en leur offrant des conditions de travail propices à la qualité des soins de leurs patients. En réalité, n’est-ce pas pour cette raison qu’ils ont choisi cette profession?

vigile.quebec tribune libre 5 décemre 2024

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